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L’Iran rend hommage aux victimes de l’attentat revendiqué par l’EI

Vendredi 5 Janvier 2024

Le président iranien Ebrahim Raïssi s’est joint vendredi à Kerman à des milliers de personnes participant aux funérailles des 89 victimes d’un double attentat suicide revendiqué par le groupe djihadiste État islamique, ont indiqué les médias d’État.

 

La double explosion est survenue mercredi à Kerman lors d’une cérémonie commémorative près de la tombe du général Qassem Soleimani, l’ex-architecte des opérations militaires iraniennes au Moyen-Orient, tué en janvier 2020 par une frappe américaine en Irak.

 

Au total, 89 personnes y ont péri, parmi lesquelles des femmes et des enfants, selon un dernier bilan fourni par la télévision d’État après la mort de cinq blessés. Au moins douze des morts sont des ressortissants afghans, d’après la même source.

 

Les obsèques ont débuté dans la cour de la mosquée Emam Ali, où une foule en deuil s’est rassemblée devant des dizaines de cercueils enveloppés dans des drapeaux iraniens, selon des images diffusées par la télévision d’État.

 

Des victimes originaires de Kerman ont été inhumées au cimetière des martyrs, près de la tombe de Qassem Soleimani. Les autres seront transférés dans leurs villes d’origine.

 

De nombreuses personnes présentes aux funérailles ont brandi le drapeau iranien, celui du Hezbollah libanais, un mouvement chiite allié de Téhéran, et des portraits de Qassem Soleimani.

 

Ebrahim Raïssi ainsi que le général Hossein Salami, le chef des Gardiens de la Révolution, l’armée idéologique de la République islamique d’Iran, ont participé aux obsèques.

 

M. Raïssi, qui s’est rendu sur la tombe de Qassem Soleimani, a affirmé dans un discours que l’EI avait été « formé » par Israël, l’ennemi juré de la République islamique.

 

« Sachez que l’initiative nous appartient, le lieu et le moment (de riposter à l’attentat de Kerman) seront déterminés par nos forces », a-t-il averti.  

 

Le président iranien s’est peu avant rendu dans un hôpital de Kerman au chevet des blessés, selon des images fournies par la présidence.

 

« Mercenaire »

 

L’EI « a disparu » et « ne peut agir désormais que comme mercenaire de la politique sioniste et américaine », a accusé le général Salami.

 

Le ministre de l’Intérieur Ahmad Vahidi a déclaré à la télévision que les services de renseignement avaient procédé à l’arrestation de « certains individus impliqués » dans l’attaque, sans fournir d’autres détails.

 

Le double attentat est le plus meurtrier depuis l’avènement de la République islamique en Iran en 1979.

 

Ailleurs en Iran, des manifestations ont eu lieu dans plusieurs villes, dont Téhéran, Tabriz, Ahvaz et Bandar Abbas pour « condamner l’attentat terroriste » de l’EI.  

 

Jeudi, le groupe djihadiste a revendiqué l’attaque via ses chaînes Telegram, affirmant que deux de ses membres avaient « activé leur ceinture explosive » au milieu « d’un grand rassemblement d’apostats, près de la tombe de leur leader ».

 

Qassem Soleimani, figure clé de la République islamique et ex-chef de la force Qods, la branche des opérations extérieures de l’Iran, est célébré dans son pays pour son rôle dans la défaite de l’EI en Irak voisin ainsi qu’en Syrie.

 

En Iran, des responsables avaient avant la revendication de l’EI pointé du doigt Israël et les États-Unis, un conseiller politique du président iranien, Mohammad Jamshidi, accusant les « régimes américain et sioniste » d’être derrière l’attentat.

 

Washington a jugé « absurde » toute suggestion d’une implication des États-Unis ou d’Israël, un haut responsable américain s’exprimant sous couvert d’anonymat jugeant lui que l’attaque ressemblait « au genre de chose faite par l’EI par le passé ».

Israël n’a pas commenté l’attentat. [AFP]

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