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Haïti et la « dette de l’indépendance » : un scandale toujours brûlant (Mediapart)

Vendredi 9 Juillet 2021

Toussaint Louverture
Toussaint Louverture
Pendant plus d’un siècle, de 1825 jusqu’aux années 1950, Haïti a payé à la France une somme faramineuse en échange de la reconnaissance de sa liberté et de son indépendance. Cette rançon imposée par l’État français doit-elle être remboursée ? L’affaire demeure une plaie à vif.
 
C’est une histoire méconnue en France, poussée dans les recoins des livres d’histoire, écartée par nos responsables politiques. Elle est au cœur de la mémoire nationale haïtienne. Elle a été presque effacée chez nous.
 
« Haïti fait partie de notre histoire, mais non de notre mémoire. Le faible connaît le fort, qui le méconnaît. Nous sommes partie prenante au légendaire haïtien, lequel n’a aucune place dans le nôtre », notait en 2004 Régis Debray, dans un rapport  remis au ministre des affaires étrangères, Dominique de Villepin.
 
Pendant plus d’un siècle, ce qu’il est convenu d’appeler « la dette de l’indépendance » a organisé la relation franco-haïtienne. Saint-Domingue, devenue Haïti, fut le joyau des colonies esclavagistes françaises au XVIIIsiècle. Elle allait être le laboratoire d’un néocolonialisme vengeur le siècle suivant.
 
Tout commence en août 1791 par une insurrection armée d’esclaves à Saint-Domingue, cette partie occidentale de l’île d’Hispaniola détenue par la France, et qui est alors la colonie la plus riche du monde. Elle assure le tiers du commerce extérieur de la France.
 
En 1789, les colons français y sont propriétaires de 465 429 esclaves, qui représentent plus de 90 % de la population, selon l’historien Charles Frostin. La Martinique compte alors 83 000 esclaves et la Guadeloupe 90 000.
 
En 1794, l’insurrection menée par Toussaint Louverture l’a emporté et la Convention proclame l’abolition de l’esclavage dans toutes les colonies françaises. En 1802, Napoléon Bonaparte rétablit le Code noir et l’esclavage. Il envoie une expédition de 47 000 hommes mater Saint-Domingue, conduite par son beau-frère, le général Leclerc.
 
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https://www.mediapart.fr/journal/international/090721/haiti-et-la-dette-de-l-independance-un-scandale-toujours-brulant
 
 
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