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Fraude fiscale: 4 ans de prison ferme requis contre Patrick Balkany

Jeudi 16 Mai 2019

Patrick Balkany ne l'a pas quitté du regard une seule seconde. Au terme d'un réquisitoire, variant entre fermeté et ironie, le procureur du parquet national de Paris a requis quatre ans de prison ferme à l'encontre de Patrick Balkany, avec mandat de dépôt. La même peine a été réclamée à l'encontre d'Isabelle Balkany, quatre ans dont deux avec sursis et sans mandat de dépôt "en raison de son état de santé". A cette sanction, le magistrat a réclamé 10 ans d'inéligibilité et 10 ans d'interdiction professionnelle contre le couple.
 
"C'est le procès de l’élu du peuple, des habitants de Levallois-Perret qui a eu une relation tumultueuse avec l’administration de son pays", a tranché cinglant Arnaud de Laguiche. Il a déploré "les propos de celui qui se croit tout permis", rappelant le "Je me barre" lancé par Patrick Balkany à un juge d'instruction.
 
Pendant près d'1h30, le procureur a repris un par un les "manquements" des époux Balkany avec l'administration fiscale entre 2009 et 2014. Concernant les comptes à l'étranger, Arnaud de Laguiche l'a joué compréhensif. "Il n’est pas interdit d’avoir de l’argent à l’étranger, il faut juste le dire à l’administration fiscale", a-t-il estimé regrettant que le fisc ait dû "jouer au chat et à la souris" partant "de Levallois-Perret à Giverny, de la Suisse au Liechtenstein, du Panama aux Seychelles". Pour le représentant du parquet, la preuve est établie que le couple a organisé un "schéma de fraude fiscale". 
 
"Un lapsus en forme d'aveu"
 
Le procureur s'est montré ironique quand il a affirmé que les époux Balkany ont minoré la valeur de leur patrimoine immobilier, notamment la villa Pamplemousse, pour ne pas avoir à payer des impôts dessus.
 
« On nous a parlé d'un modeste bungalow, si modeste qu'il se louait 8.000 dollars la semaine (...). Il y a quelques difficultés à considérer que c’était un simple bungalow au bord de la mer". Concernant la villa à Marrakech, il ne fait aucun doute pour le procureur qu'elle appartient au couple malgré le montage financier à coup de comptes bancaires à Singapour, de commissions de l'étranger, et de prête-nom.
 
Le procureur en veut pour preuve les déclarations de Patrick Balkany mercredi à la barre lors que ce dernier était interrogé sur le nom de ce riad, formé de la contraction du prénom de ses petits-enfants. "Nous l'avons donné quand nous l'avons acheté, nous sommes rentrés dedans!", avait-il déclaré. "Un lapsus en forme d'aveu", a estimé Arnaud de Laguiche.
 
Enfin, pour le procureur, il est impossible de savoir "d'où vient le magot des Balkany" mais qu'il est difficile de s'y retrouver dans cet "océan d'argent liquide". Pour lui, il est établi qu'il y avait "une discordance manifeste" entre les revenus déclarés du couple et son train de vie.
 
"Combien sont ceux qui nous ont dit qu’ils n’avaient jamais vu autant de billets de 500 euros?", questionne le magistrat, qui ne considère pas que l'héritage familial peut tout expliquer. "L'homme le plus honnête du monde", comme Patrick Balkany s'était auto-proclamé en 2013, se serait vu "rembourser" par le fisc 7.100 euros par an entre 2009 et 2014.
 
"Vous n'êtes pas un chien M. Balkany, vous êtes un homme debout face à vos juges. Mais vous êtes un grand fraudeur fiscal", conclut le procureur. (BFMTV)
 
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