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Frappes meurtrières de chars israéliens sur un refuge de l’ONU, des dizaines de Palestiniens tués

Mercredi 24 Janvier 2024

D’intenses combats font rage mercredi entre l’armée israélienne et le Hamas à Khan Younès dans la bande de Gaza où des dizaines de Palestiniens ont été tués dont neuf dans une frappe sur un refuge de l’ONU pour les déplacés.

 

Au 110e jour de guerre, la situation humanitaire continue de s’aggraver dans le territoire palestinien assiégé et des discussions ont lieu au Caire sur une possible nouvelle trêve.

 

Selon le ministère de la Santé du Hamas, les hôpitaux ont reçu au moins 125 corps de personnes tuées dans les bombardements israéliens aux premières heures de mercredi à Khan Younès, épicentre des combats, et ailleurs dans le petit territoire.  

 

Des tirs de chars contre l’un des principaux refuges de l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) à Khan Younès ont fait « neuf morts et 75 blessés », a indiqué le chef de l’organisation pour Gaza, Tom White.

 

Il a fait état de « bâtiments en feu et de victimes en masse » dans le complexe, déjà touché mardi et qui abrite 10 000 personnes au total.

Des hôpitaux sont en outre encerclés à Khan Younès, selon des sources du Hamas et du Croissant-Rouge palestinien.  

 

C’est dans cette ville que 24 soldats israéliens ont péri lundi, faisant de cette journée la plus sanglante pour l’armée israélienne depuis le début de son opération terrestre à Gaza le 27 octobre.

 

La guerre a été déclenchée par l’attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre sur le sol israélien, qui a entraîné la mort de plus de 1140 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l’AFP à partir de données officielles.

 

Quelque 250 personnes ont été enlevées et emmenées à Gaza, dont une centaine libérées fin novembre lors d’une trêve en échange de prisonniers palestiniens. Selon le même décompte, 132 otages sont toujours dans le territoire, dont 28 seraient morts.

 

Israël a juré « d’anéantir » le Hamas, qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007, et a lancé une vaste opération militaire qui a tué 25 700 Palestiniens, en grande majorité des femmes, enfants et adolescents, selon un dernier bilan mercredi du ministère de la Santé du mouvement islamiste.

 

« Couloir » d’évacuation

 

L’armée israélienne d’abord a massivement bombardé par air terre et mer le nord du territoire, laissant des secteurs entiers en ruines, et provoqué le déplacement de 1,7 million de personnes plus au sud. Elle concentre désormais ses opérations sur Khan Younès et dit encercler la ville où se cachent selon elles des responsables du Hamas, organisation classée « terroriste » par Israël, les États-Unis et l’Union européenne.

 

Israël a appelé la population civile à évacuer Khan Younès, mais les combats rendent extrêmement dangereux le moindre déplacement.

 

Parmi les secteurs à évacuer figurent trois hôpitaux, dont ceux d’Al-Amal et de Nasser qui sont encerclés. A l’hôpital Nasser, où se trouveraient environ 18 000 déplacés d’après l’ONU, des dizaines de chars bloquent « tous les côtés » sauf un « couloir » d’évacuation, selon le bureau des médias du Hamas qui a parlé de « violentes frappes à proximité » de l’établissement.

 

L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a déploré une situation « indescriptible » dans les hôpitaux de la ville.
 

« Des milliers de déplacés dans les hôpitaux Nasser et Al-Amal ont été contraints de partir pendant la nuit et ce matin pour Rafah », plus au sud à la frontière avec l’Égypte, a dit le bureau du Hamas.

 

Mais la ville de Rafah, où les réfugiés s’entassent par milliers, n’est pas épargnée par les bombardements israéliens. Des proches d’habitants tués se sont recueillis mercredi devant des dépouilles déposées à même le sol devant une morgue par manque de place, selon un journaliste de l’AFP.  

 

Discussions au Caire

 

Shafiq al-Taluli, un poète de 54 ans a dit lui être coincé par les chars israéliens dans un établissement scolaire de l’Unrwa à Al-Mawasi, entre Khan Younès et Rafah, dans lequel il s’est réfugié. « L’armée nous a ordonné de ne pas sortir […] ceux qui n’ont pas obéi ont été tués. »

 

Sur le front diplomatique, une délégation du Hamas est arrivée mardi au Caire pour discuter avec le chef de renseignements égyptiens d’une « nouvelle proposition de cessez-le-feu », selon une source proche des pourparlers.  

 

Brett McGurk, conseiller du président américain pour le Moyen-Orient, se trouvait aussi mardi au Caire pour discuter d’une trêve et de la libération des otages, selon Washington. La Maison-Blanche a fait état de « conversations très sérieuses ».

 

Sourd aux multiples appels pour un cessez-le-feu, le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou a assuré devant le Parlement qu’il s’agit « d’une guerre pour notre patrie ».  

 

La guerre exacerbe les tensions régionales entre d’un côté Israël et son allié américain, et de l’autre l’Iran et ses soutiens comme le Hezbollah libanais, les houthis yéménites et des milices irakiennes.

 

L’agence de sécurité maritime britannique (UKMTO) a fait état d’une explosion près d’un navire au large du Yémen, après des frappes américaines contre les rebelles qui multiplient les attaques contre des navires marchands en mer Rouge, en « solidarité » avec Gaza.

 

Bagdad a également dénoncé une « escalade irresponsable » après de nouvelles frappes américaines de représailles en Irak contre des groupes armés pro-Iran, qui ont fait un mort. [AFP]

 
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