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France : yachts, lingots et jets privés, la réforme fiscale agite la majorité

Vendredi 29 Septembre 2017

Paris - La réforme de l'impôt sur la fortune (ISF) inquiète certains députés de la majorité présidentielle en France, qui demandent à revoir la taxation sur les produits de luxe, à l'image des yachts ou des jets privés, une démarche accueillie avec réserve par le gouvernement.

"Un yacht, c'est m'as-tu-vu, ce n'est pas productif pour l'économie" : voilà comment le rapporteur du budget, Joël Giraud, a expliqué vendredi sa volonté de retoucher certains aspects de la réforme de l'ISF.

"Les yachts, les jets privés, les chevaux de course, les voitures de luxe ou encore les lingots d'or ne sont plus pris en compte" dans le nouveau dispositif.

"Ce n'est pas possible ! Des symboles de ce genre doivent être beaucoup plus taxés", a ajouté ce député, membre de la majorité présidentielle, dans le journal Le Parisien.

Un message qui illustre le malaise suscité dans une partie de la majorité par la réforme de l'ISF, mesure phare - mais aussi la plus controversée - promue par le président Emmanuel Macron.

L'ISF, qui touche aujourd'hui 351.000 foyers français, va disparaître au 1er janvier, pour céder la place à un "impôt sur la fortune immobilière" (IFI), dont seront donc exemptés les valeurs mobilières et les placements (actions, assurance-vie, etc.).

Ce recentrage, destiné à stimuler l'activité en encourageant les contribuables les plus aisés à investir dans "l'économie réelle", devrait entraîner un manque à gagner de près de 3,2 milliards d'euros pour l'Etat.

Une ardoise jugée colossale par la gauche, mais aussi par des ONG et des syndicats, qui ont émis des doutes sur les retombées économiques.

De quoi pousser certains députés, au sein de la majorité, à s'activer pour faire en sorte que la réforme ne prenne pas des allures de "cadeau fiscal" fait aux contribuables les plus fortunés.

A l'issue du sommet européen de Tallinn, Emmanuel Macron a récusé l'accusation de suivre une politique fiscale trop favorable aux riches, expliquant vouloir "mieux récompenser le travail, permettre aux gens de réussir" en investissant dans la formation.

Du côté du gouvernement, ces démarches suscitent des réserves.

"L'IFI a une base qui est claire, l'immobilier, et je ne recommande pas de complexifier l'IFI en y rajoutant les yachts, les voitures de luxe, les bijoux, et pourquoi pas les caves à vin", a souligné mercredi le ministre de l'Economie Bruno Le Maire devant la commission des Finances.

"Notre objectif c'est de faire en sorte que le capital reste en France", a renchéri le Premier ministre Edouard Philippe jeudi soir.

En cause : le manque de lisibilité qui résulterait d'éventuels amendements à la réforme de l'ISF. "Le risque, c'est de créer une usine à gaz", explique une source gouvernementale.
 
 
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