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France: le ministère des Affaires étrangères dénonce des propos "faux" et "fantaisistes" de M. Benalla

Lundi 31 Décembre 2018

Le ministère des Affaires étrangères à Paris
Le ministère des Affaires étrangères à Paris
Paris - Le ministère français des Affaires étrangères a dénoncé lundi des propos "faux" et "fantaisistes" de l'ex-collaborateur du président français, Alexandre Benalla, au centre d'une controverse sur la restitution de passeports diplomatiques.

Le ministère affirme également lundi, dans un communiqué, que M. Benalla n'a "bénéficié d'aucune indulgence particulière" de sa part et que "plusieurs démarches" ont été effectuées pour obtenir la restitution des passeports diplomatiques de l'ex-collaborateur controversé du président Emmanuel Macron. 

Samedi, le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire, notamment pour "abus de confiance", concernant les deux passeports diplomatiques que M. Benalla est soupçonné d'avoir utilisés après avoir quitté ses fonctions à l'Élysée.

Déjà au coeur de plusieurs enquêtes - concernant notamment des violences lors des manifestations du 1er mai quand il était en poste à l'Élysée - M. Benalla a utilisé ces dernières semaines ces passeports pour aller rencontrer des dirigeants en Afrique, selon le site d'information français Mediapart et le journal Le Monde.

Dans des déclarations dimanche à Mediapart, M. Benalla, 27 ans, a affirmé: "Quand vous voyagez à l'étranger avec un passeport diplomatique, l'ambassade de France est au courant que vous arrivez".

Selon le Quai d'Orsay, cette "affirmation" est "purement fantaisiste". "Aucune obligation, ni aucun système n'existe à cette fin. Aucune information sur l'utilisation par M. Benalla de ces documents n'est parvenue au ministère de l'Europe et des affaires étrangères jusqu'aux informations de presse récemment rendues publiques", poursuit le communiqué.

"Il n'existe pas de remontée systématique d'informations vers le Quai d'Orsay lorsqu'un passeport diplomatique français est présenté aux contrôles nationaux", affirme également le ministère.

En outre, "le ministère de l'Europe et des Affaires étrangères, en liaison permanente avec la Présidence de la République, a effectué plusieurs démarches pour obtenir que M. Benalla restitue ses passeports", indique le communiqué.

Selon le communiqué du Quai d'Orsay, plusieurs courriers recommandés ont été adressés à M. Benalla. L'un de ces courriers "a bien été réceptionné par un mandataire de M. Benalla le 6 août 2018. M. Benalla ne peut donc prétendre qu'il n'a pas été instruit, de façon toute particulière, de restituer ces documents".

"En l'absence de restitution, une nouvelle lettre de relance avec accusé de réception a été envoyée le 10 septembre à la même adresse dans l'Eure (nord-ouest de la France); cette fois, M. Benalla n'a pas retiré, ni fait retirer ce document qui a été renvoyé à l'administration (...)", selon le communiqué.

"Au vu de l'absence de restitution des documents", le ministère a lancé "la procédure d'invalidation des passeports diplomatiques de M. Benalla, démarche confirmée le 8 novembre auprès du ministère (français) de l'Intérieur", poursuit le communiqué.

L'invalidation du passeport ne s'est pas traduite immédiatement par le placement de ce document officiel sur une liste rouge, qui aurait pu alerter notamment des fonctionnaires de la police de l'air et des frontières (PAF) lors de son utilisation par M. Benalla "parce qu'il s'agissait là d'une première dans l'histoire du Quai d'Orsay", a assuré lundi à l'AFP un membre de l'entourage du ministre des Affaires étrangères, qui a demandé à rester anonyme. 

"C'est un problème technique: le cas ne s'était jamais produit, il n'était pas prévu dans le système informatique, cela a pris un peu de temps pour l'entrer dans le programme", a-t-il ajouté. "Il est archi-faux d'affirmer que nous avons reçu la moindre demande d'indulgence de M. Benalla". 

Selon lui, les services du ministère ont la certitude qu'Alexandre Benalla a utilisé "indûment" ce document de voyage diplomatique "à au moins deux reprises". Des vérifications sont en cours pour d'éventuelles autres utilisations. (AFP)
 
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