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Financer le plan de redressement économique et social : les diaspora bonds, un projet qui ne peut pas échouer

Jeudi 18 Septembre 2025

Lors de sa présentation du plan de redressement économique et social, à la diaspora le Premier ministre, Ousmane Sonko a annoncé que le Sénégal lancera les « Diaspora Bonds ». Ces emprunts obligataires émis par l’Etat demeurent aujourd’hui un levier pour financer des projets structurants.  

 

La dette cachée laissée par Macky Sall, et confirmée par la Cour des comptes plonge les finances du Sénégal dans un état catastrophique, une dette qui atteint 100% du PIB, avec un déficit de 12%. Pour y faire face, le pays cherche à diversifier ses sources de financement. 

 

Les transferts de fonds des Sénégalais de l’extérieur restent l’une des principales forces de l’économie nationale. En 2024, ils se sont élevés à 2211 milliards de FCFA, soit 6% du PIB et ce montant est supérieur au déficit budgétaire, selon le ministre du budget Cheikh Diba. 

 

e Sénégal ne doit pas rater ce rendez-vous avec sa diaspora 

 

Il est malheureux de constater que certains Sénégalais de l’extérieur ont été victimes d’arnaques ou de malversations dans des projets immobiliers, agricoles ou commerciaux. Des coopératives frauduleuses, des détournements d’objectifs ont nourri une méfiance envers certaines structures publiques comme privées. 

 

Sous ce rapport, il faudra capitaliser sur le leadership et cette mobilisation exceptionnelle à Milan du premier ministre pour regagner la confiance de la Diaspora, en garantissant la transparence, un projet clair et structuré. 

 

Regrouper tous les dispositifs d’accompagnement pour la Diaspora en un guichet unique pour mieux valoriser toutes les compétences de la diaspora. 

 

La migration représente aujourd’hui l’un des enjeux majeurs de l’économie et se trouve au centre des discussions sur les politiques économiques et sociales. En outre, L’agenda 2050 prévoit de créer des programmes incitatifs pour que la diaspora investisse dans le développement du pays. 

 

Les gouvernements précédents ont déployé divers programmes (FAISE, PAISD, BAOS, CILMI, FONGIP etc. & directions du Ministère de l’Intégration africaine, des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’Extérieur telles que la DGSE, DAPSE, DAIP, et DPAF etc.) et actions visant à faciliter la réinsertion des migrants vulnérables de retour, grâce à l’appui des acteurs nationaux et partenaires internationaux. 

 

Une plateforme rassemblerait l’ensemble des services dédiés, facilitant les procédures pour les expatriés, elle assurerait un suivi détaillé des dossiers, maximisant l’efficacité des moyens et financements avec une vision structurée pour la diaspora. 

 

Le potentiel économique de la diaspora sénégalaise est indéniable, comme en témoigne l’apport des transferts de fonds qui ne cesse de battre des records. La diaspora représente aujourd’hui un formidable levier de développement et de croissance, elle est aussi un réel potentiel de savoir-faire, de solidarité, de ressources humaines et d’investissements pour notre pays. 

 

Pour dérouler cette stratégie, la création d’une interface unique serait nécessaire, servant de point d’accès central pour les démarches d’inscription, de soutien, d’orientation et de financement. 

 

Cette approche pourrait valoriser toutes les compétences de la diaspora, ainsi prendre en compte tous les volets (Accompagnement social, administratif, mobilisation du capital humain & ressources financières). 

 

Cheikh Tidiane NDIAYE 

Economiste, Spécialiste en gestion de projets 

Ancien Coordonnateur Régional du BAOS THIES (Bureau d’accueil d’orientation et de suivi des Sénégalais de l’extérieur)

cheikhtidianendiaye25@gmail.com 

 
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1.Posté par Me François JURAIN le 19/09/2025 10:53
Un projet qui ne peut pas échouer? Pas si sûr, car la réussite d'une telle entreprise, repose essentiellement sur la confiance. Et il faut bien reconnaitre que, jusqu'à maintenant, au vu de ce que l'on vit tous les jours, on peut se demander si ce mot "confiance" existe dans le vocabulaire walaf!

Il ne faut pas oublier que la diaspora a une obligation impérative à remplir, c'est aider la famille restée au pays, à survivre. Ceux qui sont restés au pays sont persuadés que ceux qui sont partis vivent à l’extérieur comme des nababs. Hélas, la vérité est toute autre, et ce qu'ils envoient représente d'énormes sacrifices pour eux et des privations journalières, y compris sur l'essentiel. Donc, aider la famille, c'est une obligation qui ne souffre même pas de discussion, mais en plus, aider la patrie avec tout ce qu'ils ont déjà connu: pas si sur! D’autant que, à y regarder de plus près, le pouvoir actuel -qui ne peut être tenu pour responsable des errements de ses prédécesseurs- ne se tourne pas vers la diaspora pour ce qu'elle pourrait apporter de bon et de bien en matière de savoir-faire, manuel ou intellectuel. Non, ce qui intéresse au plus haut point nos dirigeants, et on les comprend, c'est le porte-monnaie de la diaspora, et j'ai bien peur, l'ayant vu vivre sur place, que les poches soient vides, là-bas comme ici!

Mais plutôt que de monter des usines à gaz, qui n'ont pour véritable but que de caser les copains qui deviennent vite, s'ils ne le sont déjà, des coquins sans foi ni loi -et surtout sans compétence, il conviendrait déjà de profiter du savoir-faire de cette diaspora, désireuse de revenir au pays, et les aider à s'installer, qui comme maçon, électricien, peintre, etc. sachant travailler tout simplement parce qu'ils ont appris à travailler dans des centres de formation européens, ou avec des patrons qui eux-mêmes savaient travailler, ce qui est loin d'être le cas ici, ayons le courage de le reconnaitre. Ce dont souffre le plus le monde du travail sénégalais, c'est la compétence, et ce dans tous les domaines. Mais il serait injuste de reprocher à quelqu'un de ne pas savoir travailler. Si on ne lui a pas appris grand chose, alors, commençons par le commencement, de vrais centres d'apprentissage, qui enseigneront un métier manuel aux normes internationales, européennes ou autres, sanctionné par un diplôme qui seul, permettra à l'intéressé de s'installer et créer son entreprise, donnera des résultats concrets et permettra au pays d'avancer. Et l'on en revient toujours au nœud du problème: INSTRUCTION ET ÉDUCATION. Quel que soit le pays, en Afrique ou ailleurs, qui ne fera pas de l'instruction et l'éducation sa PRIORITÉ ABSOLUE, ne pourra jamais tirer son pays par le haut. La preuve, question tabou: quel est le taux d’illettrisme au SENEGAL? personnellement, je n'ai jamais vu de chiffres officiels!

Donc, un simple accompagnement financier, de démarrage, un suivi, pour éviter les dérives, et surtout, surtout, un accompagnement bancaire approprié et conforme aux exigences des entreprises artisanales, devraient, à mon sens faciliter bien des choses, une fois que la compétence est acquise.

Les temps ne sont plus ce qu'ils étaient, où un seul membre de la famille qui partait travailler en Europe, pouvait entretenir ici une famille de dix personnes, assurer -et assumer- les études des frères ou sœurs, l’installation de l'un ou de l'autre en l'aidant à créer sa petite entreprise, etc. et permettre à l'ensemble de survivre dans des conditions décentes. Mais aujourd'hui, les choses ont bien changé, et l'émigré -ou le membre de la diaspora, pour ne pas être taxé de pejoratisme-, qui vit en Europe ou ailleurs, n'arrive même pas à survivre misérablement là où il est! Sans parler de l'ambiance nauséabonde qui règne en ce moment, en Europe comme ailleurs, car, bien évidemment, si les Blancs ont des difficultés, c'est la faute des Noirs ou des Arabes!

Mais le gouvernement a raison d'explorer toutes les pistes, et il convient de ne pas être défaitiste, l'idée est bonne, on verra à l'usage et dans le temps les -vrais- résultats. Souhaitons alors bonne chance à cette opération "diaspora bond" et si elle réussit, ce que je souhaite de tout cœur, ce serait bien pour le pays, et correspondrait à l'esprit "Il appartient avant tout aux Africains eux-mêmes de construire leur Afrique" idée qui m'est chère, depuis de nombreuses décennies.
Wait and see...
Me François JURAIN

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