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FCFA/EURO - Que cache l’annexe secrète à la convention de coopération entre la France et la Bceao ?

Jeudi 27 Avril 2023

Alassane Ouattara et Emmanuel Macron à Abidjan en décembre 2019
Alassane Ouattara et Emmanuel Macron à Abidjan en décembre 2019
 
C’est l’économiste sénégalais Ndongo Samba Sylla qui a vendu la mèche sur son compte Twitter. La Convention de garantie entre la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) et la République Française signée le 10 décembre 2020 (soit un an après la fameuse annonce de la disparition du franc CFA par Alassane Ouattara et Emmanuel Macron à Abidjan) contient des dispositions non rendues publiques jusqu’ici.
 
A travers une question écrite, le sénateur français Pierre Laurent a interpellé le ministre de l’Economie, des finances et de la Souveraineté industrielle et numérique. A l’article 2 de ladite convention, dit-il, il est écrit ceci : « il est ouvert dans les écritures du Trésor français une ligne de trésorerie (dénommée) dépôts de fonds au Trésor (DFT) en euros non plafonnée, utilisable par tirage par la BCEAO, dont les modalités de fonctionnement sont décrites en annexe. » Or, constate le sénateur communiste, l’annexe en question reste inaccessible au public, en particulier aux économistes spécialistes des relations monétaires entre Paris et ses anciennes colonies francophones.
 
Dans sa réponse en date du 20 avril 2023, Bruno Le Maire souligne que « l’annexe à la convention de garantie comprend des informations relevant du secret bancaire qui ne peuvent juridiquement être rendues publiques. »
 
Pour Le Maire a rappelé que « la convention de garantie entre la Banque centrale des Etats d’Afrique de l’Ouest (BCEAO) et la France (existe) en application du nouvel accord de coopération monétaire avec l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). Elle établit les conditions du maintien de la garantie de change assurée par la France pour la Bceao. »
 
Appréciant ce voile opaque dressé par la France et les chefs d’Etat ouest-africains sur le franc Cfa, Ndongo Samba Sylla relève la prédominance de droit et de fait du secret bancaire sur la ‘’démocratie’’.
 
Il ressort des propos du ministre français de l’Economie que Paris et ses alliés francophones d’Afrique de l’Ouest ont renégocié et conclu depuis décembre 2020 de nouvelles conditionnalités pour perpétuer la garantie de change que le Trésor français assure au franc Cfa sur les marchés monétaires depuis plusieurs dizaines d’années. A quel prix ? Le mystère est entier.
 
En visite à Abidjan en décembre 2021, le président français Emmanuel Macron avait annoncé à la surprise générale « la fin du franc Cfa » pour répondre à une des exigences des jeunesses africaines dans le but de moderniser les relations franco-africaines. A son tour, le président Alassane Ouattara, un brin gêné, avait précisé que cette décision avait été prise en toute souveraineté par les Etats membres de l’Uemoa.
 
Presque deux ans et demi plus tard, l’ECO, annoncée comme le successeur du FCFA, reste une arlésienne de taille. Le franc Cfa est toujours garanti par la France même si les deux parties se satisfont que le lien ombilical ait été « coupé » entre la monnaie ouest-africaine et le Trésor français avec la « suppression » du compte d’opération logé à la Banque de France et le retrait prévu des Français qui siégeaient dans les instances de décision de la Bceao. (IMPACT.SN)
 
 
 
 
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