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Ethiopian Airlines reprend les vols avec le Boeing 737 MAX, une première depuis le crash de 2019

Mardi 1 Février 2022

La compagnie aérienne Ethiopian Airlines a fait voler mardi un Boeing 737 MAX, pour la première fois depuis le crash de mars 2019, qui avait causé la mort de 157 personnes et entraîné l’immobilisation au sol de cet avion à travers le monde.
 
Le vol 302 à destination de Nairobi, opéré par la compagnie nationale éthiopienne, s’était écrasé dans un champ au sud-est de la capitale Addis Abeba, six minutes après son décollage, à cause d’un logiciel défectueux.
 
Cet accident, quelques mois après le crash d’un appareil identique de la compagnie Lion Air en Indonésie en octobre 2018 (189 morts), avait déclenché la pire crise de l’histoire de l’avionneur américain.
 
Ethiopian Airlines, joyau économique du deuxième pays le plus peuplé d’Afrique, a longtemps répété qu’elle serait la dernière compagnie aérienne à reprendre les vols avec cet appareil.
 
Dans un communiqué envoyé à l’AFP, le transporteur a déclaré que cette décision intervenait après une « re-certification profonde » par les régulateurs des États-Unis, de l’Union européenne, de Chine et d’Éthiopie.
 
Ethiopian Airlines, qui possédait quatre 737 MAX au moment du crash, a également fourni une liste de 35 autres compagnies utilisant actuellement cet avion.
 
« Blessure ouverte »
 
Le vol de mardi devait initialement se diriger vers le mont Kilimanjaro, en Tanzanie, mais le mauvais temps a forcé un changement d’itinéraire pour un « vol panoramique » de quatre heures dans l’espace aérien éthiopien, passant aux abords du mont Zuqualla, un volcan éteint, puis se dirigeant vers le massif du Balé avant de regagner Addis Abeba.
 
À bord, les représentants de la compagnie aérienne et de Boeing, ainsi que l’ambassadrice américaine Geeta Pasi, se sont vu offrir du champagne et un repas de trois plats comprenant du doro wat, un ragoût de poulet épicé.
 
Des gâteaux étaient ornés d’une inscription « ETHIOPIAN B737 MAX RETURN TO SERVICE » (« Le B737 MAX d’Ethiopian reprend du service ») en glaçage noir. Ils ont été découpés avant la descente de l’avion, sous les youyous de femmes présentes à bord.
 
Pour les proches et familles des victimes du pire crash de l’histoire de l’Éthiopie, cette journée a été douloureuse. Les victimes étaient originaires de plus de 30 pays, dont beaucoup du Kenya voisin.
 
« Pour les familles qui ont perdu des êtres chers, la blessure reste ouverte », a déclaré Virginie Fricaudet, présidente d’une association de familles de victimes françaises, jointe par téléphone depuis Paris.
 
« Le crash a eu lieu il y a maintenant trois ans, l’avion a été re-certifié, la vie du 737 MAX se porte bien. Mais les familles n’ont pas de compensation. Il ne s’est rien passé pour les familles », a ajouté cette femme, dont le frère est l’une des dix victimes françaises.
 
Tensions apaisées
 
Boeing a passé un accord avec les familles de victimes et a reconnu sa responsabilité dans l’accident, d’après des documents juridiques déposés en novembre auprès d’un tribunal de Chicago, où se trouve son siège.
 
Les documents ne mentionnent pas de sommes mais ces familles pourront faire des démarches en vue d’obtenir des dédommagements dans les tribunaux américains.
Présent à bord, le vice-président du marketing chez Boeing, Darren A. Hulst, a déclaré à l’AFP n’avoir aucune information sur l’indemnisation.
 
Les relations entre Ethiopian Airlines, premier transporteur aérien d’Afrique, et Boeing s’étaient vivement détériorées après que la compagnie a rejeté la possibilité d’une erreur de pilotage.
Mardi, les représentants des deux sociétés ont assuré qu’aucune tension ne persistait entre elles.
 
Le fait d’attendre aussi longtemps était « vraiment louable », a également estimé auprès de l’AFP Yeshiwas Fentahun qui présidait une association de pilotes en 2019.
 
Le décès de l’équipage, qui comptait le plus jeune pilote de la compagnie Yared Getachew, fut un traumatisme pour tous les employés, a-t-il rappelé.
 
« Certains pilotes étaient très proches des gens qui sont morts dans l’accident et il est très difficile de savoir si tout le monde est passé à autre chose », a-t-il ajouté. « Mais je crois que c’est un délai convenable pour la plupart d’entre nous pour tourner la page de cette expérience ». (AFP)
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