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États-Unis : les manifestations pro-palestiniennes s'étendent aux campus universitaires

Mercredi 24 Avril 2024

États-Unis : les manifestations pro-palestiniennes s'étendent aux campus universitaires

Les manifestations estudiantines contre la guerre se sont intensifiées dans les universités américaines, mardi. Les protestataires exigeant que leurs établissements d'enseignement supérieur condamnent la guerre d'Israël contre la Bande de Gaza assiégée et se séparent des entreprises israéliennes en réponse à cette guerre.

 

La décision prise, la semaine dernière, par la présidente de l'université de Columbia, Minouche Shafik, de faire appel à la police de New York pour arrêter des dizaines de manifestants a largement servi de catalyseur au mouvement de protestation dans son ensemble.

 

Les arrestations de jeudi, qui ont concerné plus de 100 personnes, ont suscité l'indignation des étudiants qui réclamaient avec insistance un cessez-le-feu immédiat pour mettre fin à l'effusion de sang à Gaza, et ont enhardi une nouvelle vague de manifestants.

 

À Columbia, les manifestants ont changé de tactique et se sont rapidement installés sur une pelouse adjacente au "Gaza Solidarity Encampment" (campement de solidarité avec Gaza) évacué par la police. Ils ont été rejoints, mardi, par le photographe palestinien Motaz Azaiza, dont le travail a permis de rendre compte des réalités sinistres de la guerre à Gaza, et par Najla Said, la fille de l'intellectuel palestinien Edward Said, aujourd'hui décédé.

 

Alors que les manifestations se poursuivent sur ce campus, elles se propagent rapidement sur des campus voisins et plus éloignés, notamment à l'université de New York ainsi qu'à la New School à Manhattan, ou encore à l'université de Harvard près de Boston et à Yale, dans le Connecticut.

 

À la New School, les manifestants occupent le hall du centre universitaire depuis près de trois jours. Un piquet de grève s'est formé à l'extérieur de l'établissement, en dépit des menaces de suspension et d'expulsion proférées par l'administration.

 

Plus de 130 personnes, dont des étudiants et des professeurs, ont été arrêtées dans la nuit de lundi à mardi à l'université de New York. Elles ont été relâchées après avoir reçu une citation à comparaître devant un juge à une date ultérieure.

 

Les manifestants de l'université de Yale, dans le Connecticut, ont choisi de dormir à la belle étoile afin d'échapper aux menaces de l'administration de les faire arrêter s'ils tentaient à nouveau d'installer des tentes, après qu'un premier campement de tentes a été évacué, lundi, avec des dizaines d'arrestations à la clé.

 

Harvard Yard reste fermé mardi et les autorités du campus vérifient les cartes d'étudiant avant d'autoriser l'accès au campus.

L'agitation ne s'est toutefois pas limitée au Nord-Est.

 

À quelque 4 828 kilomètres de Columbia, des manifestants de l'université d'État polytechnique de Californie, à Humboldt, ont occupé le Siemens Hall, lundi et se sont heurtés à la police qui tentait de les déloger de l'établissement. Les policiers se sont finalement retirés du site sans mettre fin à la manifestation, bien que des arrestations aient été signalées.
 

Un autre campement érigé par des étudiants sur le campus de l'université Twin Cities du Minnesota, mardi matin, a rapidement donné lieu à l'arrestation de neuf personnes. Les étudiants ont réagi en se rassemblant en masse pour une manifestation critiquant vivement le président intérimaire Jeff Ettinger.

 

Environ 1 000 personnes ont participé à la manifestation et les étudiants ont rapidement établi un nouveau campement composé de plusieurs yourtes devant le Coffman Memorial Student Union.

 

D'autres campements ont été érigés à la suite des événements de la semaine dernière au Swarthmore College et à l'université de Pittsburgh en Pennsylvanie, à l'université de Rochester à New York, au Massachusetts Institute of Technology, à l'université Tufts et à l'Emerson College dans le Massachusetts, ainsi qu'à l'université du Michigan à Ann Arbor.

 

Si l'ampleur de chaque sit-in varie considérablement, des photos du site de l'université du Michigan montrent des dizaines de tentes.

 

Bien que les événements de la semaine dernière aient considérablement accéléré le mouvement anti-guerre, plusieurs rassemblements pro-palestiniens ont été organisés avant la répression, notamment à l'université de Vanderbilt, dans le Tennessee, où ils se poursuivent depuis près d'un mois.

 

Les efforts déployés pour restreindre les manifestations n'ont pas réussi à apaiser les critiques de ceux qui estiment que les dirigeants des universités ne font pas assez pour assurer la sécurité sur les campus, en particulier pour les étudiants juifs.

 

Israël mène une offensive meurtrière contre la Bande de Gaza depuis l’attaque transfrontalière lancée, le 7 octobre 2023, par le mouvement de résistance palestinien, Hamas. Tel-Aviv affirme que près de 1 200 personnes ont été tuées dans l'attaque du Hamas.

 

Le bilan de l'offensive menée par Israël depuis lors fait état de 34 183 Palestiniens tués et 77 143 autres blessés, tandis que 85 % de la population de Gaza a été poussée à se déplacer à l'intérieur du territoire, dans un contexte de graves pénuries de nourriture, d'eau potable et de médicaments, et que 60 % des infrastructures de l'enclave ont été endommagées ou détruites, selon les Nations unies.

 

Israël a également pris pour cible les établissements d'enseignement supérieur de Gaza, les 12 principales universités ayant été détruites.

 

L'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) a signalé séparément des destructions massives dans le réseau tentaculaire d'écoles qu'elle gère dans l'enclave côtière.

 

Israël poursuit sa guerre meurtrière malgré l'adoption d'une résolution du Conseil de sécurité exigeant un cessez-le-feu immédiat, faisant également fi des premières poursuites engagées à son encontre devant la Cour internationale de justice pour "crime de génocide". [AA]

 
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