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Escalade verbale entre Macron et Le Pen

Lundi 1 Mai 2017

Escalade verbale entre Macron et Le Pen
PARIS (Reuters) - A six jours du second tour de la présidentielle, Emmanuel Macron, favori des sondages, et son adversaire Marine Le Pen ont lâché leurs coups pour remobiliser leurs partisans et tenter de gagner les suffrages d'électeurs dont l'indécision ou le refus du front républicain affleuraient dans les défilés du 1er-Mai.
 
En cette Journée internationale des travailleurs, marquée il y a 15 ans par une mobilisation unitaire syndicale et politique sans précédent après la qualification surprise de Jean-Marie Le Pen face au président sortant Jacques Chirac, les syndicats, à l'image de la CFDT et de la CGT, ont manifesté lundi en ordre dispersé dans des cortèges où l'on pouvait entendre "Ni Macron, ni Le Pen".
 
Emmanuel Macron est donné largement vainqueur le 7 mai avec 59% pour Ifop-Fiducial et 61% pour OpinionWay.
Selon une enquête Kantar-Sofres-Onepoint pour LCI et RTL, 14% des Français envisageraient fortement de voter blanc, 19% jugeant ce choix possible. Emmanuel Macron, donné gagnant avec 59% des suffrages, serait élu à 36% par adhésion, à 64% par refus de Marine Le Pen.
 
Dans cet entre-deux-tours incertain et fracturé qui tourne au choc frontal, le candidat d'En Marche! a dégainé le premier lundi matin, toujours avec l'arme du symbole, en déposant une gerbe à Paris à la mémoire de Brahim Bouarram, Marocain de 29 ans mort noyé dans la Seine le 1er mai 1995 après avoir été poussé par des skinheads proches du Front national.
 
"FÊTARD DE LA ROTONDE"
Au même moment, Jean-Marie Le Pen, cofondateur du FN et père de l'adversaire d'Emmanuel Macron, honorait comme chaque 1er-Mai la figure de Jeanne d'Arc qu'il a comparée à Marine Le Pen, "fille de France" face à un "Hollande bis".
 
Lors de son dernier grand meeting de l'entre-deux-tours, à Villepinte (Seine-Saint-Denis), en présence de Nicolas Dupont-Aignan, Marine Le Pen a ensuite usé du même registre offensif en fustigeant le "poulain" du président sortant, décrit comme "banquier", "winner autoproclamé" et "fêtard de la Rotonde".
 
Devant plusieurs milliers de partisans, la députée européenne a parodié le discours de candidat de François Hollande en 2012, lorsqu'il avait désigné la finance pour adversaire.
 
"Aujourd'hui, l'adversaire du peuple français, c'est toujours le monde de la finance. Mais cette fois il a un nom, il a un visage, il a un parti, et il présente sa candidature, et tous rêvent de le voir élu : il s'appelle Emmanuel Macron !", a-t-elle lancé.
 
"Le 7 mai, je vous appelle à faire barrage à la finance, à l'arrogance, à l'argent roi", a-t-elle ajouté après avoir lâché : "C'est en Marche! ou crève!"
 
Emmanuel Macron a riposté dans l'après-midi lors de sa dernière réunion publique d'ampleur à La Villette, à Paris, appelant à voter contre "le parti de l'anti-France".
 
"Le parti des agents du désastre, les instruments du pire, l'extrême droite française elle est là, avec leur parti Front national. Ils guettent depuis si longtemps l'effondrement que nous vivons pour en tirer profit", a-t-il déclaré, mettant en garde contre "un aller sans retour".
 
"FRANCE GRIMAÇANTE"
Emmanuel Macron, devant plusieurs milliers de partisans là aussi, a accusé Marine Le Pen d'incarner une "France grimaçante" et "recuite de haine", à laquelle il entend opposer la France de la "fraternité" et qui "parle à tous".
 
"Mme le Pen a parfaitement résumé la situation ce midi avec sa grossièreté bien connue", a-t-il déclaré. "Elle a dit 'c'est En Marche ! ou crève'. Elle a raison, En Marche ! c'est nous !"
 
Il a dit toutefois qu'il refusait de juger "un Français qui vote pour le parti du FN, car il y a toujours une colère, une indignation, un désarroi, un désenchantement derrière ce vote".
 
L'ancien ministre de François Hollande, qui s'exprimait en présence notamment de François Bayrou, Jean-Yves Le Drian ou Ségolène Royal et a reçu lundi le soutien de Vincent Peillon, s'est aussi adressé aux électeurs qui voteraient pour lui par défaut ou hésiteraient, tout en marquant son refus d'adapter son programme.
 
"Mon combat est celui qui rendra aussi possible votre combat, sans l'écraser sans nier nos différences, avec tous nos désaccords. C’est cela, le sens de notre résistance, et que la colère, la rage, le désespoir pourraient aujourd'hui menacer", a-t-il dit.
 
Il a aussi livré des messages aux électeurs de François Fillon (il a réitéré son opposition à la légalisation de la gestation pour autrui), aux anti-mondialistes, mais a répondu à Jean-Luc Mélenchon, qui le presse de faire un "geste" sur la loi Travail, qu'il ne le ferait pas.
 
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