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En Afrique, la diplomatie française tâtonne

Jeudi 23 Février 2023

La France s'efforce de refonder ses relations avec les pays d'Afrique, non sans mal sur un continent où une frange grandissante de la population doute des promesses d'Emmanuel Macron de changer radicalement son approche diplomatique.
 
Le président français se rendra du 1er au 5 mars dans quatre pays d'Afrique centrale pour un sommet consacré à la protection des forêts équatoriales et pour renforcer des liens bilatéraux dans une sphère d'influence de plus en plus convoitée par la Russie et la Chine.
 
Le déplacement du chef d'Etat intervient alors que les forces spéciales françaises viennent de se retirer du Burkina Faso, à la demande des autorités burkinabè. 
 
Les relations diplomatiques ne sont pas rompues avec Ouagadougou mais la dénonciation de l'accord militaire est un ultime signal lancé à l'ancienne puissance coloniale pour repenser sa stratégie.
 
Ces dernières années, la France s'est efforcée de rompre avec la "Françafrique", ses pratiques opaques et ses réseaux d'influence hérités du colonialisme. Mais sur le continent, on reproche toujours à Emmanuel Macron de poursuivre ses rencontres avec des dirigeants africains jugés autoritaires.
 
"Aujourd'hui, les pays africains choisissent leurs partenaires librement et souverainement, et c'est tant mieux", souligne la secrétaire d'Etat Chrysoula Zacharopoulou, qui accompagnera le président français dans sa tournée au Gabon, en Angola, au Congo et en République démocratique du Congo (RDC).
 
Elle estime en outre que le sentiment anti-français en Afrique francophone pousse Paris à faire évoluer sa "posture vers plus d'écoute et d'humilité".
 
Mais elle met aussi en garde ceux qui se tournent vers la Russie et le groupe de mercenaires russes Wagner.
 
"Nous misons sur le respect mutuel et la souveraineté de nos partenaires. D'autres misent sur l'intimidation et la désinformation", dit-elle.
 
Mais pour l'heure, cette posture ne rencontre pas l'écho escompté, en particulier auprès des jeunes sur un continent où la moitié de la population a moins de 20 ans, et semble réceptive aux messages anti-français diffusés sur les réseaux sociaux.
 
- "A l'écoute" -
 
Pour Hassane Koné, chercheur à l'Institut des études de sécurité (ISS) à Dakar, "la diplomatie française doit être à l'écoute" des demandes des pays africains.
 
Depuis dix ans, la situation sécuritaire des pays du Sahel se dégrade, "de jour en jour", dit-il. "Si on sollicite un appui en équipements et que la France ferme la porte, ces pays se tournent vers la Russie, la Chine, la Turquie".
 
L'approvisionnement en matériels militaires est "un point clé", renchérit Alain Antil, directeur du Centre Afrique subsaharienne de l'Institut français des relations internationales (Ifri).
 
Mais cette demande est difficilement audible pour des pays comme la France "étant donné que certains pays sahéliens commettent des exactions contre les populations civiles", relève-t-il.
 
De plus, après l'échec de ses opérations militaires notamment au Mali, la France est plutôt encline à gommer sa présence militaire sur le continent et à mettre en avant les opportunités de coopération via ses écoles, ses instituts, ses formateurs, ses entreprises.
 
"Le volet sécuritaire a été trop visible ces dernières années au détriment de notre partenariat civil", souligne ainsi Chrysoula Zacharopoulou.
La relation entre la France et l'Afrique pourrait ainsi être à un tournant.
 
- "Revoir notre logiciel" -
 
Pour l'heure, c'est un peu comme "un couple" qui traverse "une brouille", souligne Hassane Koné. Le couple paraît irréconciliable mais le chercheur se dit "très optimiste" compte-tenu "des liens séculaires" unissant la France à ces pays. 
 
Côté français, "on doit sans cesse revoir notre logiciel", souligne une source diplomatique, qui reconnaît une connaissance "insuffisante" de l'Afrique, "avec une vision trop réductrice".
L'Afrique, ce n'est pas un mais une cinquantaine de pays, poursuit cette source, estimant que "la dimension principale est humaine".
 
Mais pour Hassane Koné, la France doit aussi apporter la preuve de son attachement à cette relation en particulier dans le contexte de la guerre en Ukraine. Car, l'attention accordée aux Ukrainiens "suscite chez les Africains beaucoup d'interrogations sur ce que, eux, représentent pour les Français", dit-il.
 
Et d'expliquer le ressentiment grandissant dans des pays comme le Mali ou le Sénégal, l'importante aide apportée aux Ukrainiens y étant perçue comme un deux poids, deux mesures.
 
"Quand de jeunes médecins, déjà diplômés, s'efforcent d'obtenir des stages d'approfondissement en France et qu'ils sont obligés d'aller les chercher en Allemagne ou dans d'autres pays, cela questionne", souligne M. Koné.
 
La secrétaire d'Etat française affirme, elle, que Paris et ses partenaires européens sont aux côtés des Africains pendant les crises, dont la pandémie. Et qu'aujourd'hui ils répondent "à l'urgence alimentaire" provoquée par la guerre en Ukraine.
 
Pour Antoine Glaser, co-auteur du livre "Le piège africain de Macron", le fond du problème est que la France "n'a pas mesuré ce passé, qui ne passe pas". Et d'ajouter: "la Russie n'a pas déclenché le sentiment anti-français, elle ne fait que surfer sur ce ressentiment".
 
A défaut d'apaiser immédiatement les esprits dans les anciennes colonies, Emmanuel Macron poursuit par ailleurs un travail de rapprochement avec les pays anglophones et lusophones. (AFP)
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1.Posté par Me François JURAIN le 25/02/2023 12:31
Le meilleur service que Monsieur MACRON pourrait rendre à l'Afrique, c'est surtout de rester bien sagement chez lui, en FRANCE, à l'Elysée, et surtout ne pas venir ici pour venir dire et clamer haut et fort, comme à son habitude, non pas ce qu'il pense –s’il lui arrive encore de penser- mais ce qu'il pense que ses interlocuteurs veulent entendre! Macron ne comprend rien à l'Afrique, mais difficile de le lui reprocher lorsque l'on compare son appréhension de ce continent à celle de ses prédécesseurs: là, pour le moins, il y a une continuité certaine!

A lire cette dame ZACHAROPOULO, dont on ne sait d'où elle sort, et qui a surtout fait parler d'elle lorsque la justice, un temps, s'intéressait à ses activités médicales (peut-être cette affaire a été classée sans suite, puisque l'on n’en parle plus), on est au moins rassuré sur un point: ce déplacement ne servira à rien, sauf à développer encore plus le sentiment anti-français, qui est déjà malheureusement pas mal installé sur le continent!

Car enfin: venir dire que la France doit faire preuve, dans son approche de "plus d'écoute et d'humilité", sait-elle que c'est Monsieur Emmanuel MACRON qui fait le déplacement, et que ce n'est pas un inconnu, urbi et orbi, et s’il y en a un qui est bien connu pour son manque d'écoute, son arrogance, et sa prétention, c'est bien lui! Alors, je sais bien, il va nous faire le coup du "j'ai changé", sauf que ça fait vingt fois qu'il dit cela aux Français, et comme les Africains (les peuples, pas les dirigeants) ne sont pas plus bêtes que les Français (le peuple, pas le dirigeant), et bien, il va en falloir un peu plus pour être crédible!

Cette dame -bon, qui n'est qu'une porte parole arrivée là par hasard, ce qui l'excuse- veut que la France "gomme sa présence militaire en Afrique", ce qui serait une bonne chose, qui plusest approuvée par une grande majorité des français, pour mettre en avant les opportunités de coopérations via ses écoles, ses universités, ses entreprises"...Oui, chère Madame, vous avez parfaitement raison, sauf que pour appliquer vos grands principes, il faut que le jeune étudiant sénégalais qui veut parfaire son instruction dans une école ou une université française, ou aller faire un stage dans une entreprise française, dispose d'un visa, et vous ne le savez pas, Madame, parce que ce n'est peut être pas votre département, ou on vous a mal renseigné, dans votre ministère, mais l'obtention d'un visa pour un africain, c’est une galère, et une galère couteuse, puisque chaque demande est accompagnée d'un racket auquel il est difficile d’échapper!

Vous voulez que les pays d'Afrique achètent plus d'armement pour se défendre: c'est une bonne chose également, et votre collègue LECORNU est venu nous dire la même chose au SENEGAL, il n'y a pas longtemps (vous auriez presque pu faire voyage commun, par souci d'économie, les Français auraient apprécié): si ces armes sont faites pour équiper les armées des cinquante quatre pays du continent, pour se défendre contre l'ennemi de l'Afrique, le vrai, à savoir l'E.I, pas de problèmes. Mais à condition que ces ventes portent sur du matériel de guerre, et non du matériel de guérilla urbaine, destiné à mater l'opposition afin que le pouvoir en place dure et perdure, car sur ce continent, ce que vous ne savez pas, Madame, c'est que l'on a une fâcheuse tendance à être Président de père en fils, et que les ventes ne soient pas accompagnées de détournements et autres retro commissions dont la France a prouvé qu'elle maitrisait bien le système!

Alors, que les pays Africains choisissent librement leurs partenaires, oui, c'est tant mieux, comme vous le dites, mais à une condition: que les peuples choisissent eux librement, c'est à dire au terme d'une élection libre, transparente, et démocratique, leur dirigeant! Et que dans ce processus, la FRANCE demeure totalement étrangère, et n'influe en rien le processus électoral d'un pays qui ne la concerne pas! Je sais bien que c'est devenu la mode, pour une élection Présidentielle, que le Président élu choisisse qui il aura en face de lui pour sa réélection, et que dans cet art, Monsieur MACRON est passé Maître, puisqu'il a fait le coup deux fois en FRANCE, mais s’il n'a que ça à vendre en Afrique, peut-être qu’il peut s'en dispenser: les Africains, les peuples, apprécieraient beaucoup!

Vous voulez changer le logiciel: moi, je vous conseillerais d'aller plus loin: il faut aussi changer l'ordinateur, et l'informaticien!

Mais bon, comme tout le monde est convaincu que ce déplacement ne sert à rien, sauf à éloigner Monsieur MACRON de la France, quelques jours, d'autant que sans vouloir être désobligeant, sa présence est plutôt ressentie en France comme "nauséabonde" en ce moment, et bien, venez: L'Afrique vous accueillera, comme elle sait le faire, écoutera même Monsieur MACRON, qui dira le lendemain le contraire de ce qu'il aura dit la veille, histoire de rompre la monotonie, si vous l’accompagnez, vous verrez du pays, de beaux pays même, cela vous fera des vacances. Après les beaux discours, les bons diners, les belles promesses non tenues, chacun rentrera chez soi, laissant le soin au petit peuple qui crève de faim de balayer les rues de toutes les saletés que votre passage aura laissé.

Que restera-t-il de cette tournée Africaine? RIEN! Et c'est peut-être beaucoup mieux comme ça! Si vous habitiez en Afrique, chère Madame, vous sauriez qu'il y a déjà un certain temps que les leçons du Professeur MACRON n'intéressent plus personne! Il faut le voir pour le croire, dit-on: eh bien, vous verrez, et j'espère, vous le croirez!
Me François JURAIN


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