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Elisabeth II est décédée à 96 ans, un règne de plus de plus de 7 décennies se termine

Jeudi 8 Septembre 2022

Elisabeth II est décédée à 96 ans, un règne de plus de plus de 7 décennies se termine
Devenue héritière de la couronne à l’abdication de son oncle Édouard VIII, Élisabeth promet à 21 ans fidélité à son peuple à la vie, à la mort.
 
« Je déclare devant vous que ma vie entière, qu’elle soit longue ou courte, sera consacrée à vous servir », déclare-t-elle le 21 avril 1947.
 
Reine à 25 ans
 
Quatre ans après son mariage au prince Philip, elle est au Kenya lorsqu’elle apprend la mort de son père, George VI, des suites de problèmes pulmonaires. Elle n’a que 25 ans.
 
Mue par un profond sens du devoir, ne faisant rien pour devenir une « reine des cœurs » comme sa défunte belle-fille Diana, mais ne ménageant rien pour préserver la monarchie, Élisabeth II deviendra, grâce à sa longévité, sinon une figure mythique, du moins un personnage historique.
 
Anachronisme vivant, lisse et insaisissable, elle a conseillé 16 premiers ministres. Elle a traversé le temps, assistant successivement à la reconstruction de son pays après la Seconde Guerre mondiale, à la décolonisation, à la guerre avec l’Irlande, à l’entrée du Royaume-Uni dans l’Union européenne, puis à sa sortie.
 
Sur le plan personnel, si la série The Crown a avancé que Philip aurait eu une liaison avec une ballerine, officiellement, le mariage d’Élisabeth et du prince Philip sera sans histoire et durera 74 ans, ce qui en fait l’un des plus longs mariages de tous les monarques.
 
La vie conjugale de ses enfants sera autrement plus tourmentée. L’année 1992, qualifiée par Élisabeth d’« annus horribilis », sera marquée par l’incendie du château de Windsor, très cher à son cœur, et du divorce de trois de ses quatre enfants, Charles, Anne et Andrew. Seul son cadet, Edward, n’a jamais divorcé.
 
La déroute conjugale très publique du prince Charles, héritier du trône, puis la mort de Diana écorcheront la monarchie britannique et particulièrement Élisabeth, dont la réaction en différé à la fin tragique de son ex-belle-fille sera interprétée comme de la froideur.
 
Le vent finira par tourner. Le prince Charles épousera contre toute attente sa maîtresse de toujours, Camilla Parker Bowles. Mieux, l’union finira par être suffisamment acceptée pour que cessent les spéculations voulant que Charles passe son tour au profit de William et de sa femme Kate, au parcours sans faute.
 
Non sans mal, la reine regagnera suffisamment l’affection de ses sujets pour
que sa légitimité cesse d’être l’un des sujets de l’heure.
 
En mai 2011, la reine Élisabeth prononcera un discours historique de réconciliation en Irlande, discours qui sera notamment salué par Gerry Adams, qui a milité une partie de sa vie pour la fin de l’autorité britannique sur l’Irlande du Nord.
 
« Nous ne pourrons jamais oublier ceux qui sont morts ou ont été blessés, ainsi que leurs familles, dira-t-elle. À tous ceux qui ont souffert en raison de notre passé tourmenté, je fais part de mes sentiments sincères et de ma profonde compassion. Avec le recul, nous pouvons voir ce que nous aurions voulu faire autrement ou pas du tout. »
 
Une dernière ligne droite douloureuse
 
Le 9 avril 2021, le prince Philip meurt à 99 ans. Avec la pandémie de COVID-19, l’impensable se produit : ses funérailles se tiennent dans la plus stricte intimité. La reine assiste aux obsèques sous un masque, à la chapelle Saint-Georges de Windsor. En raison des strictes conditions sanitaires et de sa fragilité liée à son grand âge, la reine Élisabeth sera vue seule sur son banc, face au cercueil du prince.
 
Sa famille n’aura pas permis à Élisabeth de vivre paisiblement la dernière ligne droite de sa vie. Matriarche d’une famille de quatre enfants, de huit petits-enfants et de cinq arrière-petits-enfants, elle sera témoin jusqu’à la fin de la déroute de plusieurs d’entre eux.
 
Les liens de son fils Andrew avec le financier américain Jeffrey Epstein, maître d’œuvre d’un trafic de mineures, lui vaudront d’être un temps dans la ligne de mire d’enquêteurs américains. Après une entrevue désastreuse à la télévision, le prince Andrew a dû se retirer de la vie publique.
 
Le mariage de son petit-fils Harry à l’Américaine Meghan Markle a aussi causé beaucoup de remous quand le couple a décidé de déménager aux États-Unis et de se mettre en retrait de la famille royale, sans pour autant renoncer officiellement aux privilèges associés à leurs titres de duc et duchesse de Sussex. La reine ne réagira aucunement elle-même aux accusations de racisme lancées par Meghan et Harry lors d’une entrevue accordée à Oprah Winfrey.
 
Dans la même veine, la série The Crown, sur Netflix, n’a épargné aucun membre de la famille royale britannique. Le sens du devoir d’Élisabeth y a certes été salué, mais aussi sa froideur, notamment à l’égard de ses enfants.
 
Plusieurs voix se sont élevées en Angleterre pour réclamer que Netflix dise clairement qu’il s’agissait d’une fiction, d’autant que de nombreux détails historiques étaient manifestement faux dans la quatrième saison.
 
Élisabeth n’a pas commenté elle-même la série, s’en tenant à son credo « Never explain, never complain ». En raison de cette règle de vie, elle laissera transparaître très peu ses sentiments, si bien que les états d’esprit et les opinions qu’on lui a prêtés sont demeurés pour la plupart pure spéculation.
 
En octobre 2021, l’hospitalisation d’Élisabeth pour une nuit sera source d’inquiétudes. Ses médecins lui recommanderont d’emblée du repos, alors qu’elle avait passé les mois précédents à multiplier les sorties publiques. (LA PRESSE)
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