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Deux Palestiniens tués dans des raids israéliens, nouveaux heurts

Samedi 9 Décembre 2017

Deux Palestiniens ont péri samedi dans des raids aériens israéliens sur Gaza en riposte à des tirs de roquettes palestiniens et des heurts ont éclaté dans les Territoires palestiniens pour le troisième jour consécutif, après la décision de Donald Trump de reconnaître Jérusalem comme capitale d'Israël.

En signe de protestation contre cette reconnaissance unilatérale, le président palestinien Mahmoud Abbas a décidé de ne pas recevoir le vice-président américain Mike Pence lors d'une visite prévue mi-décembre en Israël et en Cisjordanie, a indiqué à l'AFP son conseiller Majdi al-Khalidi, confirmant ce qu'avait laissé entendre un cadre du Fatah plus tôt cette semaine.

Samedi, des Palestiniens sont de nouveau descendus dans les rues à Jérusalem-Est ainsi qu'en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par l'armée israélienne depuis 50 ans, et dans la bande de Gaza, pour protester contre la décision du président américain. L'armée a évoqué des "émeutes violentes dans une vingtaine de localités".

Les protestataires ont lancé des pierres sur les soldats qui ont riposté en tirant des balles en caoutchouc ou réelles et des gaz lacrymogènes, blessant trois personnes légèrement, selon l'armée.

A Jérusalem-Est, occupée et annexée par Israël, la police a dispersé des manifestants à coups de grenades assourdissantes. Selon le Croissant-Rouge, 12 Palestiniens ont été blessés.

Après la "journée de colère" vendredi où deux Palestiniens ont été tués et des dizaines blessés dans des heurts, deux activistes du Hamas ont péri samedi dans des raids aériens israéliens après des tirs de roquettes depuis la bande de Gaza, limitrophe du sud d'Israël, contre le territoire israélien. Les tirs de roquettes n'ont pas fait de victimes.

L'aviation israélienne a visé, en représailles, des cibles "militaires" dans la bande de Gaza contrôlée par le mouvement islamiste Hamas, considéré comme une organisation "terroriste" par Israël.

- 'Escalade violente' -

Cet accès de violences est survenu après la décision mercredi de Donald Trump de reconnaître Jérusalem comme la capitale d'Israël et de transférer à l'avenir l'ambassade américaine de Tel-Aviv vers la Ville sainte, un geste rompant avec des décennies de diplomatie américaine et internationale.

Jérusalem, avec ses lieux saints juifs, chrétiens et musulmans, constitue un sujet passionnel. Depuis la création d'Israël en 1948, la communauté internationale n'a jamais reconnu cette ville comme capitale. Elle considère que son "statut final" doit être négocié entre Israéliens et Palestiniens.

Après l'annexion de Jérusalem-Est, Israël a proclamé toute la ville comme sa capitale "éternelle et indivisible". L'ONU n'a jamais reconnu cette annexion alors que les Palestiniens veulent faire de Jérusalem-Est la capitale de l'Etat auquel ils aspirent.

En solidarité avec les Palestiniens, des dizaines de milliers de personnes ont manifesté vendredi dans plusieurs pays contre l'initiative de M. Trump, applaudie par ailleurs par la classe politique israélienne.

Sans être pour l'instant massive, la mobilisation nourrit les craintes "d'une escalade violente", selon les termes de Nickolay Mladenov, coordonnateur spécial de l'ONU pour le processus de paix.

La décision de M. Trump "ne favorise pas la perspective de paix dans la région", ont affirmé vendredi les ambassadeurs de France, Royaume-Uni, Italie, Suède et d'Allemagne à l'ONU.

- 'Sermons et leçons' -

Rejetant "les sermons et les leçons", l'ambassadrice américaine à l'ONU Nikki Haley a répété que M. Trump n'avait "pas pris position sur les limites ou les frontières". Elle a assuré que les Etats-Unis, plus que jamais isolés, restaient engagés dans le processus de paix israélo-palestinien, au point mort depuis 2014.

Pour les dirigeants palestiniens, la reconnaissance par M. Trump de Jérusalem comme capitale d'Israël préempte les négociations sur le statut de la ville et empêche les Etats-Unis d'assumer leur rôle historique de médiateur dans le processus de paix.

En annonçant sa décision, M. Trump a dit qu'il envoyait prochainement son vice-président Mike Pence au Proche-Orient.

Mais le grand imam d'Al-Azhar, influente institution de l'islam basée au Caire, a annulé sa rencontre avec M. Pence prévue en Egypte le 20 décembre. Le pape des coptes d'Egypte Tawadros II a aussi samedi indiqué qu'il refusait de recevoir M. Pence, comme Mahmoud Abbas.

Une réunion ministérielle de la Ligue arabe était prévue en fin de journée au Caire pour discuter de la situation créée par l’annonce américaine, alors que le président Recep Tayyip Erdogan qui tente de s'imposer comme le héraut de la cause palestinienne organise la semaine prochaine un sommet de l'Organisation de coopération islamique (OCI) à Istanbul. (AFP)
 
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