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Démonstration de force pour les "détenus politiques" : la société civile réveille le goût des manifestations, Macky Sall au banc du peuple

Vendredi 27 Octobre 2023

« Ousmane Sonko sera au pouvoir en 2024, et le projet sera alors en action. » Habib Sy, dernier orateur á prendre la parole au rond-point du terminus de Liberté 5 après la marche pour la libération des « détenus politiques », a déroulé son optimisme en dépit de l’état de santé jugé préoccupant du leader de Pastef en prison depuis le 28 juillet 2023. La foule nombreuse et colorée qui avait pris élan á partir du Jet d’Eau puis arpenté le macadam des Allées Ababacar Sy s’est retrouvée dans ses propos mobilisateurs. 

 

Selon plusieurs sources, généralement concordantes, environ plus ou moins 1700 personnes sont incarcérées dans diverses prisons du Sénégal pour des motifs souvent assimilés au délit d’opinion. Selon Lucie Sané, présidente du Collectif des parents de détenus politiques, il est temps que le président de la république se rendent compte que ceux et celles qui croupissent en détention n’y ont pas leur place. 

 

« Nous ne sommes pas les parents de vagabonds ou de terroristes. C’est pourquoi nous pleurons nos enfants, nous souffrons, et nos coeurs saignent », a-t-elle indiqué.

 

L’absent le plus présent á cette manifestation aura été Ousmane Sonko. Il en aura été la figure principale avec la forte mobilisation des militants du parti Pastef (administrativement dissout en juin 2023). A plusieurs reprises, il est apparu qu’ils semblaient organiser leur propre manifestation dans la manifestation dédiée a « tous les détenus politiques de Macky Sall ». Dans leurs interventions, Maïmouna Bousso et Cheikh Tidiane Dièye ont d’ailleurs suscité dans une partie de la foule la reprise de chansons-fétiches qui ont cours dans le répertoire vocal des pastéfiens. 

 

Fortement applaudis, la plupart des intervenants ont dénoncé l’obsession des autorités sénégalaises á cadenasser l’expression des libertés publiques et le chemin de l’élection présidentielle du 25 février 2024. Pour Thiat, du mouvement Y en a marre, la mobilisation de ce vendredi 27 octobre, bien que tardivement autorisée par l’autorité administrative, est un avant-goût de la determination des Sénégalais á exercer leurs libertés constitutionnelles dans le contexte pré-électoral en cours. 

 

Dans cette lancée, l’ancienne première ministre Aminata Touré a souligné que le préfet ne pouvait interdire la manifestation au moment où le candidat et premier ministre se déplace comme il veut. Elle a aussi invoqué le « droit humanitaire » pour exiger de Macky Sall la libération d’Ousmane Sonko et de tous les autres « détenus politiques » dont Aliou Sané. A ce propos, Déthié Fall a rappelé au chef de l’Etat que c’est au « peuple souverain » de choisir son président de la république, pas Macky Sall.

 

Du Jet d’Eau á Liberté 5, la manifestation a été imposante, bruyante, encadrée par de jeunes policiers discrets et stoïques face aux quolibets de certains marcheurs. En passant devant le commissariat de Dieuppeul, Kilifeu de Y en a marre, Mc du camion-sono, a entonné plusieurs refrains gaiement repris par la foule. « Libérez la police », « les policiers sont fatigués », « les policiers sont mal payés », etc. 

 

Principal bouc-émissaire des manifestants, le président a été leur souffre-douleur durant tout le trajet. Les « Macky Sall assassin », « Macky Sall dictateur », etc. Étaient aussi audibles que visibles sur les posters et pancartes bien mis en évidence. A contre-sens, « libérez Sonko », « libérez le Sénégal », « libérez les détenus » ont été fortement scandés.

 

A plusieurs reprises, la marche organisée par Amnesty International, la Ligue sénégalaise des droits humains (LSDH), Article 19 et la Rencontre africaine de défense des droits de l’homme (Raddho) a semblé être celle de Pastef dont les militants étaient sur-dominants en nombre. De fait, Kilifeu a dû rappeler qu’il y a « plus de 1400 détenus politiques » dans les prisons du pays. [IMPACT.SN]

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1.Posté par Me François JURAIN le 29/10/2023 17:53
Macky SALL doit se souvenir de son triomphe de 2012, car sa sortie sera toute autre.
En dix ans, si l'on fait exception des deux premières années où il a eu un comportement "acceptable", les dix années qui ont suivie ont été catastrophique pour le pays: les libertés élémentaires de tout un peuple en net recul, n'hésitant pas, à utiliser des méthodes de petit dictateur en herbe, lorsque son orgueil était piqué au vif, une corruption étatique sans précédent et jamais vue au pays, triste record qui sera difficile à battre (mais sait-on jamais), un népotisme à tout crin et à toute épreuve: le frère, l’oncle la femme, et j'en passe et des plus tristes, toute la famille s'y est mise, pour voler, détourner, liquider les richesses du pays..Un jour viendra ou le peuple sénégalais en apprendra des vertes et des pas mûres à ce sujet!

Sur le départ, Macky SALL laisse un pays exsangue, livré pieds et poings liés au FMI, endetté comme jamais (les plus optimistes des financiers et autres économistes, évaluent la dette à 75% du PIB, mais la réalité se trouve plutôt autour de 80%: non seulement le pays ne peut plus rembourser sa dette, mais il ne peut même plus rembourser les intérêts de la dette!!! Le FMI, qui lui veut récupérer son argent, distille mensonges sur mensonges, triture les chiffres, au point de prendre les Sénégalais pour des demeurés, mais personne n’est dupe! Les élections passées, la vie sera très, très rude pour le peuple qui souffre déjà, et qui sait que ce qui l'attend sera terrible. Les universités sont quasiment à l'arrêt, une partie de la justice, la justice pénale, Parquet, juges d'instruction, sont devenus des petits télégraphistes d'un pouvoir à terre, anéanti par sa mauvaise gouvernance, par ses mauvaises décisions en matière d'investissement, par ses détournements de fonds publics, sur facturations, ect...Un vrai désastre, mais surtout un vrai gachi. Quel que soit celui qui sera élu (vu le truquage habituel du processus électoral, avec choix des adversaires par un conseil constitutionnel aux ordres -ils ont été grassement payés pour cela- il n'y a guère de surprise à attendre de ce côté là) aucun d'entre eux ne pourra redresser la barre, le pays étant beaucoup trop endetté. Ce qui nous attend n'est pas brillant, et à de quoi faire peur: les gens n'y arrivent plus, le cout de la vie est trop cher, le coup du pétrole qui va soigner tous les maux, ils n'y croient plus, il y aura des mouvements sociaux extrêmement durs, qui ne pourront pas être réprimés, comme en a l'habitude de le faire Macky SALL, dans la violence et la terreur: le peuple n'a plus rien à perdre, et il est à bout.

Et pour couronner le tout, le Maire de la commune du Plateau de DAKAR, qui a une veste réversible, inaugure une rue "Macky SALL"!
En principe, les nom des rues sont attribués aux héros nationaux, ceux qui ont apporté quelque chose au pays, mais pas ceux qui répandent injustice, qui ont pillé les richesses du pays á des fins personnelles, qui n'ont pas été capables, en douze ans, de réduire sensiblement le taux de pauvreté...
Le nom d'une rue, en principe, est attribué aux héros, pas aux zéros!

Cette manifestation est ce que l'on appelle dans le jargon, une "démonstration de force": c'est un avertissement pour les gens au pouvoir, mais également pour ceux qui ambitionnent la prise du pouvoir.

Dans les candidats de l'opposition, il en est qui sont compétents et honnêtes: au peuple de choisir, mais de bien choisir, car en plus de tous les malheurs provoqués par cette équipe de voleurs incompétents, se dessine le spectre du terrorisme, dont les spécialistes et autres gens compétents en la matière, nous informent que des cellules dormantes sont déjà installées dans le pays.

Voilà le triste bilan, d'un Président qui se voulait roi. Le vrai bilan, celui que tout un chacun peut constater tous les jours.

Bon, pour se consoler, on pourra toujours se dire que ce Président n'a pas été jusqu'à se faire introniser "empereur", c'est peut être le temps qui a manqué! comme quoi, il reste quand même un peu d'espoir ...
Me François JURAIN

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