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Décrypter le communiqué du FMI (Par Demba Moussa Dembélé)

Jeudi 4 Septembre 2025

L'économiste sénégalais Demba Moussa Dembélé
L'économiste sénégalais Demba Moussa Dembélé

Après des consultations avec les représentants du gouvernement sénégalais, le FMI a publié un communiqué le 27 août qui soulève pas mal d’interrogations.  

 

« Déclarations erronées » ou dette cachée ?

 

En effet, dans le communiqué, on note l’absence de toute référence à la dette cachée, évaluée à 25% du PIB, dont parlent les autorités sénégalaises depuis la divulgation des chiffres réels des comptes publics. Une dette cachée que le FMI avait lui-même estimée à 7 milliards de dollars. Il parle désormais de « déclarations erronées » de la part des services de l’Etat sénégalais. Un tel narratif appelle plusieurs observations.  

 

D’abord, on suppose que ce narratif n’engage que le FMI et non les autorités sénégalaises. Ensuite, comment se fait-il que des « déclarations erronées » aient été commises pendant trois longues années sans être détectées ? Et comment expliquer qu’il a fallu la chute de l’ancien régime pour que ces « déclarations erronées » soient divulguées ? Il est probable que si celui-ci était resté au pouvoir, les « déclarations erronées » allaient continuer au nez et à la barbe du FMI et de la Banque mondiale que des critiques accusent d’avoir été complices dans le maquillage des chiffres de la dette du pays. En changeant de narratif, le FMI essaie de se laver à grandes eaux et de rejeter tout sur le dos de fonctionnaires sénégalais « étourdis » qui ont fait des « déclarations erronées » pendant plusieurs années !

 

« Accompagner » ou torpiller le Plan de redressement ?

 

Plus loin, le communiqué souligne que : « Le FMI se tient prêt à accompagner le Sénégal dans la conception d’un programme de réformes ambitieux, aligné sur la stratégie nationale de développement, Vision 2050, et le récent Plan de redressement économique et social, tout en tirant les leçons des conclusions de la Cour des comptes. »

 

Dans ce passage, le mot « ambitieux » retient d’abord l’attention. Cela veut-il dire que les programmes précédents n’étaient pas « ambitieux » ? Ensuite, on ne peut s’empêcher de demander depuis quand le FMI aligne-t-il ses réformes sur les priorités d’un pays « assisté » ? En vérité, son objectif c’est d’imposer ses politiques néolibérales mortifères au gouvernement sénégalais en échange de son « assistance » financière, alors que les nouvelles autorités sénégalaises cherchent à s’émanciper de ces politiques. En effet, lors de la présentation du Plan de redressement le 1er août dernier, le Premier ministre Ousmane Sonko avait souligné que « l’objectif de la phase de redressement de la Vision 2050, c’est de tourner définitivement le braquet d’un modèle ancien vers un modèle nouveau, préalable à l’impulsion et à l’accélération. » Or, le FMI est l’un des piliers de ce « modèle ancien », un modèle néolibéral reposant sur des économies extraverties basées sur les exportations de produits de base. Un modèle complètement discrédité !  

 

En outre, le Plan de redressement propose une stratégie de financement basée sur la mobilisation de ressources domestiques et endogènes à hauteur de 90% ! Une telle option réduit considérablement le recours aux financements extérieurs et donc le rôle du FMI. Dès lors, on ne voit pas à quoi servirait son « programme ambitieux » de réformes, sinon à torpiller le Plan de redressement économique et social proposé par le Premier ministre.

 

Apprendre des leçons de l’expérience

 

Ceux qui répètent à tue-tête que le Sénégal « a besoin du FMI » semblent avoir oublié le bilan de cette institution depuis qu’elle intervient dans le pays à partir des années 1980. Pendant plus de 20 ans, le Sénégal fut considéré comme l’un des « meilleurs élèves » des programmes d’ajustement structurel de la Banque mondiale et du FMI. Il finira par rejoindre le groupe des « pays les moins avancés » (PMA) en 2001 ! Avec le régime déchu de Macky Sall, le FMI avait signé plusieurs programmes, dont le dernier en date était celui de mai 2023. Cet « accompagnement » du FMI a débouché sur… la dette cachée, qui est en train de coûter cher au régime actuel. Ce rappel montre que l’intervention du FMI au Sénégal est une suite de reculs économiques et sociaux, jamais d’avancées.    

     

En conclusion, les autorités actuelles devraient retenir les leçons de cette expérience dans leurs relations avec le FMI. Elles ont le choix entre s’en tenir à leur Plan de redressement et ignorer le « programme ambitieux » du FMI ou bien accepter celui-ci et enterrer le Plan.

 

Demba Moussa Dembélé 

 

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1.Posté par Me François JURAIN le 06/09/2025 10:48
Soyons clair et pour faire court: le FONDS MONÉTAIRE INTERNATIONAL, F.M.I pour les initiés, est un organisme mondial, mais d'inspiration occidentale, destiné à occidentaliser la totalité du monde. Monsieur TRUMP n'a rien inventé. Mais ce FMI est également, un marchand: il vend de l'argent à ceux qui en ont cruellement besoin, et ses meilleurs clients sont bien évidemment les pays dits "sous développés". Le F.M.I a toujours entretenu les meilleurs rapports avec les pays africains et surtout leurs dirigeants les plus corrompus: je ne désigne personne, tous se reconnaitront.

le FMI, et son représentant pour le SENEGAL, Monsieur GEMAYEL, homme à l'apparence fort courtoise au demeurant, aura et a quelques peines, à cacher cet "accommodement" qu'il a eu avec l'ex Président Macky SALL, et il savait pertinemment qu'il ne s'agit en rien "d'erreurs administratives", mais bien d'une dette, délibérément cachée, au vu et au su de quelques initiés, dont le FMI s'est bien gardé d'en révéler l'exactitude du temps de Macky SALL, lequel, il y a quelques mois encore, se rêvait dans un retour triomphal au pays, en grand sauveur, puisqu'il ne s'est jamais rendu compte, ego oblige, qu'il était vomi par le peuple, et n'a jamais voulu porter la moindre attention au slogan : T.S.M.S" TOUT SAUF MACKY SALL. Donc, d'un côté, de l'intérieur, un savonnage de planche par le Président-parrain Macky SALL, de l'autre, une aide non moins précieuse du FMI, coupant le robinet, bon courage à l'équipe dirigeante pour se sortir de cette embuscade mortelle !

Donc, que le FMI arrête avec ses balivernes: le FMI savait, il s'agit bien d'une dette cachée, dont la majeure partie à servi à enrichir quelques mafieux ministres, ou au delà, au détriment de l'intérêt général, dont le FMI n'a que faire, puisque lui ne connait que les chiffres, et non les hommes et les femmes qui vivent ici.
Alors, sans être dans le secret des dieux, la réponse du FMI on peut la supposer ainsi.

"Je vous aide financièrement, mais en contre partie vous devrez: supprimer les subventions sur les énergies, essentielles à la vie courante , augmenter les impôts, etc., et en plus, n'oubliez pas de dire "merci FMI".

Résumons:

Depuis de nombreuses années, Monsieur GEMAYEL est venu inspecter les comptes du pays, le SENEGAL. L'alternance a permis de découvrir, une DETTE CACHEE, de 7 (ou 11, on ne sait même plus) milliards de dollars, imputable à la gestion calamiteuse (pas pour tout le monde) de Macky SALL.

Monsieur GEMAYEL, la main sur le coeur, vient nous dire maintenant: mais non mais non, vous vous trompez! il ne s'agit pas d'une dette cachée, il s'agit simplement du résultat d’écritures erronées, de la part de ces imbéciles de fonctionnaires qui ne savent pas travailler! Soit. Mais, faut-il le rappeler à Monsieur GEMAYEL, son travail intervient APRÈS ces fameuses écritures erronées par des incompétents, et non pas AVANT: donc, la faute repose bien intégralement sur Monsieur GEMAYEL et ses services, et non pas sur les services fiscaux administratifs du SENEGAL

Alors, avant de nous imposer des "reformes ambitieuses", moi j'en vois une à appliquer de toute urgence: Et si le FMI, via le bon Monsieur GEMAYEL, arrêtait de prendre les Sénégalais et les Sénégalaises pour des c***, est-ce que ce ne serait pas mieux pour établir de saines et fructueuses discussions?

Il faut que le FMI et Monsieur GEMAYEL (homme à l'apparence charmante au demeurant) comprennent que les temps ont changé: la corruption en Afrique, est en train de disparaitre: oh, il y a encore beaucoup à faire, mais le changement est en route: ici, un Président qui fuit précipitamment au Maroc, pour échapper à la justice de ce qui fut son pays, là-bas, un ex Président condamné à mort, pas loin d'ici, un autre condamné à dix ans de prison pour vol de deniers publics et corruption...Donc, il faut que le FMI change son logiciel, l'AFRIQUE est un continent, différent de l’Occident, et cette différence, il faut en tenir compte: on ne vit pas ici comme là-bas, on ne travaille pas ici comme là-bas, on ne pense pas ici comme là-bas.

En conclusion, plutôt que de penser à un programme qui n’aura pour but que d'appauvrir encore un peu plus les Sénégalais et les Sénégalaises, je pense qu'il faudrait mettre toute cette énergie, au service d'une seule pensée: comment se passer du FMI.

Comme dit plus haut, le FMI est un marchand d'argent. Comme tout commerçant, lorsque les clients désertent la boutique, il doit se poser une question: pourquoi? Peut-être tout simplement parce qu'il faudrait peut être commencer à changer le décor de la boutique, qui n'est plus adapté aux mentalités actuelles! Mais imposer des mesures ayant pour but d'appauvrir encore des populations qui ont déjà bien leur dose question pauvreté, si ça a bien marché pendant les décennies antérieures, par sur que cela continue de fonctionner avec les nouvelles générations.
Alors, FMI: Bye bye!

Me François JURAIN

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