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Dans les méandres de la corruption systémique... (Par K.G.)

Samedi 3 Février 2024

La chroniqueuse Khady Gadiaga
La chroniqueuse Khady Gadiaga

L’Etat a l’esprit malicieux. A tout le moins, il faut l’espérer, car on ne saurait comprendre autrement la succession de péripéties à laquelle les sénégalais assistent, goguenards ou agacés, autour du processus de renouvellement démocratique fortement entaché de soupçons de corruption des corps institutionnels et d'accusation de favoritisme.

 

Situation qui ouvre la voie à une enquête parlementaire en vue d'un report des élections, contre deux juges du Conseil constitutionnel – laquelle vise aussi Amadou Ba, Premier ministre et candidat de la majorité à la présidentielle, dont la démission est annoncée.

 

Avec un président en fin de mandat clivant, en plus d'être un habile marionnettiste, miné par une classe politique corrompue et comploteuse, touché violemment par une perte de sens et de valeurs et avec des services publics en ruine, une société civile amorphe, dont l'action n'est ni visible, ni compréhensible pour le sénégalais lambda, le pays de la Teranga connaît une crise  institutionnelle profonde jusqu'ici jamais égalée.

 

Clarifier la portée de la corruption institutionnelle.

 

Une première difficulté, et c’est la plus générale, surgit lorsqu’il nous faut clarifier la portée d’une théorie de la corruption institutionnelle agitée de plus en plus dans le landerneau politique.

 

À ce stade, il vaut la peine de noter que la conception de la corruption qui y est mobilisée semble très inclusive: elle sert à décrire, comprendre et critiquer un très grand nombre de pratiques et modes de fonctionnement institutionnels. Elle se présente après tout comme une théorie téléologique qui nous invite à penser les finalités de nos institutions pour ensuite diagnostiquer les anomalies qui ont un impact « corrosif » sur celles-ci. 

 

À ce titre, la théorie de la corruption institutionnelle porte moins sur un ensemble précis de comportements déviants que sur nos institutions en général. Elle semble donc se confondre avec une théorie générale des structures institutionnelles.

 

Mais sur quoi est basée cette déliquescence dont se targue une majorité parlementaire libérale pour vouer aux gémonies des sages du  conseil constitutionnel, garants de la stabilité du pays? Sur des certitudes indéboulonnables? Sur les fabulations du fils à papa, héritier du PDS, tricheur à l'esprit fertile et grand trafiquant d'influence, pris la main dans le sac des basses manœuvres ?  Sur la peur bleue de la déferlante patriotique ou une ingéniosité saugrenue servant à masquer l’incapacité de gérer une situation déjà hors de contrôle et dont les compétences rétrécies n'ont pas permis aussi bien au chef de l'exécutif à force de réduire les expressions des uns et des autres à néant qu'à Karim Wade à cause de son égo surdimensionné, son impréparation et son peu d'engagement envers ses hordes de militants d’envisager un plan B consensuel pour sortir leurs camps de l'ornière?

Je vous laisse le soin d’en juger. 

 

Faudrait-il en rire ou en pleurer ?

Si nous devons en rire, alors faisons-le à gorge déployée mais notre rire sera jaune, jaune de pratiques facétieuses, des menées sourdes et autres cabales diaboliques et du foutage de gueule exercé sur les Sénégalais par une bande de conspirateurs sans vergogne qui n'aspirent qu'à saper la volonté populaire pour des intérêts individuels solidement protégés par un coude princier adipeux.
 

En fin de compte, toute réflexion sur la structure de nos institutions, les finalités de celles-ci, les règles et incitations qui y sont formalisées ainsi que les droits, obligations, rôles et responsabilités spécifiques de ses principaux agents, pourrait participer d’une réflexion sur la corruption.

 

Qui sème le vent récolte la tempête

 

Le bilan, dressé sans effort comme n’importe quel lecteur peut se le représenter, devra être littéralement désolant : à semer le vent, on récolte la tempête.  Ou, nous abstenant de toute métaphore, l’inconsistance théorique d’une bonne partie de ces lieux communs n’a pas résisté à l’épreuve de la confrontation avec la réalité. On connaît déjà la fin du film : des politiciens opportunistes ayant aussi peu de scrupules que de bagage intellectuel, prêts à jeter par-dessus bord toute idée susceptible de perturber leurs calculs électoraux les plus myopes, se sont chargés du reste. Ils se sont engagés dans une bataille perdue d’avance, et maintenant c’est à nous de supporter l’obscénité du spectacle des recalés de celle-ci (en réalité, des tocards) aidés de la majorité présidentielle en peur panique qui non seulement reprochent à ceux qui ont su passer le cap de vouloir faire respirer la démocratie, ne leur laissent même pas la consolation de penser que la raison morale est de leur côté. Telle est la voracité du monstre dans le ventre duquel nous habitons.

 

Pour nous consoler, essayons de croire qu'il y a certainement des bienfaits au négatif et à cette déliquescence savamment orchestrée. 
 

Il y a évidemment une sagesse du malheur et de l'adversité. Être résilient, c'est savoir l'admettre, savoir s'en nourrir et essayer de s'en instruire et se forcer même d'y survivre, et puis aussi se battre contre elle.

 

Le temps est compté pour faire dérailler cet engrenage fatal par une véritable politique de reddition des comptes et d'assainissement des mœurs politiques. Plus que jamais, il s’agit de retrouver l’usage de ces mots oubliés depuis l'avènement de la Mackysie : éthique, paix et concorde.

Khady Gadiaga, 03 février 2024

 
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1.Posté par Me François JURAIN le 03/02/2024 16:52
SENEGAL: ATTENTION DANGER!

Macky SALL déroule son plan, imperturbable et conseillé par des officines françaises douteuses: fini la démocratie, place à la dictature, autoritaire, implacable, et sans bavure. On ne pourra pas reprocher à cet homme, de ne pas avoir lancé des signaux d'alerte, et ceux qui, de bonnes foi, se disaient, nous disaient: c'est impossible, pas au Sénégal, les Sénégalais n'accepteront jamais ça" sont bien obligés de reconnaitre la triste évidence qui leur est imposée:" j'y suis, j'y reste, et c'est moi qui commande, que ça vous plaise ou non!"

Imperturbable, Macky SALL déroule son plan: la suite, est assez simple à deviner: il espère un chaos, des troubles encore plus sanglants et meurtriers, que ceux, passés, dont il porte l'entière responsabilité, l'armée, acquise à sa cause en échange des énormes avantages par lui conféré, interviendra, et maintiendra au pouvoir celui qui n'avait aucune intention de s'en aller: pour plusieurs raisons, la première, due à son égo surdimensionné, lui faisant croire que sans lui le Sénégal est perdu, et que le pays tout entier lui appartient, la deuxième, parce qu'il sait, et les sondages effectués secrètement par les officines Françaises à qui il a confié le soin de lui faire gagner les élections, lui ont confirmé, il n'est même pas certain d'être au deuxième tour (je dis il, car tout le monde comprend aujourd'hui que le candidat désigné, Amadou BA, n'était qu'une marionnette dans le plan concocté par le dictateur en place), et la troisième, et bien, il est tellement vomi par son peuple (…) qu'il comprend, disait-il dans une déclaration publique, qu'il sait ce qui l'attend, lui et sa famille la plus proche.

Pour toutes ces raisons, et d'autres encore, le départ annoncé, n'était que supercherie: ce qui me rassure sur mon cas personnel, car depuis des années, je clame haut et fort que cet homme ne partira pas avant 2034, et lorsqu'il avait annoncé qu'il ne se représenterait pas, tellement persuadé du contraire, j'avais mis cette erreur de jugement de ma part sur la sénilité qui me gagnait, en raison de mon âge avancé. Heureusement pour moi, il n'en était (encore) rien! Il est sorti par la porte, au nom de l'honneur disait il (il ne faut jamais employer des mots dont on ne connait pas le sens), et bien que sa plaise ou non, il rentrera par la fenêtre! C'est sa marque de fabrique, et il ne changera pas.

Le plan machiavélique de cet homme se déroule, devant un peuple médusé. Jusque là, phase un de son plan, il s'agissait de discussions, de supputations. "Il n'osera pas", "il n'a pas le droit", etc. Et effectivement, il n'a pas le droit. Mais en sa qualité de Messie autoproclamé, il a tous les droits, et ceux qu'il n'a pas, il se les approprie: là encore, ce n'est pas une nouveauté, cela fait douze ans qu'il nous a habitué à ce comportement, et ça ne changera pas.

Beaucoup plus inquiétante est la phase deux de ce plan, à venir: pour que l'armée le maintienne en selle, il faut un chaos, un énorme chaos. A l'opposition toute entière de le comprendre et d'éviter tous débordements. Il faut impérativement que le calme règne, pas de manifestations, pas de violences tant espérées par l'architecte de ce funeste délire, menant tout un peuple à sa ruine et à sa perte. Quoi qu'il fasse, désormais, il s'enfoncera inexorablement dans le trou qu'il a lui même creusé, pour autant que l'opposition s'unisse, et surtout, surtout, contribue à faire régner un calme absolu et éviter tous débordements.

Le régime en place est perdu, définitivement perdu, il repousse les élections pour gagner du temps, pas sûr que la loi lui laisse le temps d'imposer la phase trois de son plan. L'avenir du SENEGAL ne lui appartient pas, il appartient à l'opposition toute entière, unie pour une seule cause, avec l'aide des magistrats, de toute l'institution judiciaire qui a été si malmenée ces derniers temps, à savoir, chasser du pays les voyous de la république, ainsi que leurs acolytes (…) dans la mise au point de leur plan, dont le sinistre voyou, condamné et qui n'a même pas eu le courage de payer ce qu'il doit au peuple sénégalais: que ces deux malfrats s'en aillent, qu'ils soient chassés à jamais du pays qui n'a nul besoin de cet esprit "libéral", synonyme de corruption démentielle, vol et pillage des maigres ressources de ce petit pays qui n'a jamais, depuis soixante ans, connu une situation pareille, et dont le peuple ne mérite vraiment pas ça.

Dans leur folie suicidaire, ces deux sinistres individus ont mené le pays au bord du gouffre: à l'opposition toute entière, aux élites de la nation, aux sages de ce pays de concourir à faire régner le calme, pour éviter le précipice, qui fatalement signifierait le maintient en place de ce voyou de la république jusqu'en 2034. Il vaut mieux patienter quelques mois, même la mort dans l'âme, et enfin retrouver une démocratie saine et rigoureuse, que de donner motif à un maintien pour des années de ces sinistres personnages.
Courage, Sénégalais: l'avenir est entre vos mains, et le pays sera ce que vous en ferez, dans le calme et la patience.
Me François JURAIN

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