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Covid-19 - Plus de 240 millions de doses de vaccins gaspillées dans le monde

Mercredi 30 Mars 2022

73 % des vaccins périmés sont des doses Pfizer, 18% sont des doses AstraZeneca, selon une enquête du projet journalistique international #followthedoses financé par plusieurs médias, dont Le Monde, publiée mardi 29 mars.

https://www.ouestaf.com/senegal-peremption-des-doses-pres-de-25-milliards-de-fcfa-perdus-en-vaccins/

Des stocks de vaccins entiers à la poubelle. Selon une enquête du projet journalistique international "Follow the doses" financé par plusieurs médias, dont Le Monde, depuis le début de la campagne vaccinale dans les pays riches, plus de 240 millions de doses de vaccins contre le Covid-19 auraient dépassé leur date limite d’utilisation.
 
73 % sont des doses de Pfizer, alors qu'AstraZeneca représente 18% des stocks. Selon la direction générale de la santé, en France, 218 000 doses se seraient périmées, toutes du controversé AstraZeneca.
 
Ce bilan concerne uniquement les pays riches, faute de données nécessaires, mais selon Sarah Harper, porte-parole de la société d’analyse de données de santé Airfinity qui a réalisé ce bilan, il est "hautement probable" que le nombre de doses périmées au sein des pays pauvres dépassent largement celui des pays riches.
 
Depuis octobre 2021, par des arrangements bilatéraux ou via Covax, les plus riches se sont débarrassés de leurs doses bientôt périmées auprès des plus pauvres. "Durant le seul mois de décembre 2021, plus de 100 millions de doses données à Covax s’étaient finalement vu refuser par les bénéficiaires en raison de leur trop courte durée de vie restante…", explique Le Monde.

Pour rappel, le système Covax a été mis en place au début de la pandémie et avant l'arrivée de vaccins efficaces, pour tenter de garantir un accès équitable du monde entier aux vaccins.

"Un tiers de la population mondiale n’a reçu aucune dose de vaccin"

"Trop souvent, les pays reçoivent des livraisons non programmées de doses proches de leur expiration, avec beaucoup trop peu de transparence sur quand les doses arrivent, quel vaccin et en quelle quantité", regrettait même Tedros Ghebreyesus, le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le 6 décembre dernier.

Au Nigéria, seulement 1,53 million de doses ont pu être administrées à temps. Les plus de 1 million de doses restantes ont été "détruites le 22 décembre 2021, enfouies au bulldozer dans l’immense décharge à ciel ouvert de Gosa, située à environ 10 kilomètres du centre d’Abuja", détaille encore Le Monde.
 
"En enfouissant les doses simplement sous terre, il y a un risque de pollution des sols et des eaux souterraines", a mis en garde Laurent Wilmouth, directeur général de l’association Cyclamed, chargée par la direction générale de la santé de l’élimination des vaccins Covid-19 périmés, entamés ou vides.

Au Kenya, près de 840.000 vaccins contre le Covid-19 reçus via des dons, ont périmé, selon le ministère de la Santé, déplorant une défiance persistante dans la vaccination ainsi que la courte durée de vie des doses. Il s'agit de vaccins AstraZeneca reçus via l'initiative mondiale Covax, a précisé le ministère dans un communiqué. "Toute dose expirée représente une opportunité manquée de sauver une vie", a-t-il ajouté.

Le ministère note également que les vaccins concernés ont été livrés en janvier avec comme date d'expiration le 28 février. "Dorénavant, le Kenya n'acceptera que les donations de vaccins dont la durée de conservation est d'au moins quatre mois au moment de la livraison", poursuit le texte. Le Kenya a reçu au total plus de 27 millions de vaccins contre le Covid-19 mais n'en a administré qu'environ 17,3 millions.

"Un tiers de la population mondiale n’a reçu aucune dose de vaccin. Quand on voit les chiffres de gâchis, on ne peut être que choqué", a estimé sur l'antenne de France Info Pauline Londeix, de l'Observatoire de la transparence dans les politiques du médicament.

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"Mais malheureusement, on pouvait s'y attendre parce que les pays riches ont voulu accaparer les doses de vaccin, ayant peur d'en manquer, voulant vacciner la population rapidement... Ils ont acheté les doses et ça a conduit à ce gâchis. Je crois qu'il y a un problème récurrent depuis le début de la crise du Covid, c'est la question de la gestion des stocks, qui est une constante assez catastrophique", a-t-elle continué. (AFP)
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