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Commerce: Macron s'oppose à l’ouverture de négociations avec les USA

Jeudi 11 Avril 2019

PARIS (Reuters) - La France votera contre l’ouverture de négociations commerciales entre l’Union européenne et les Etats-Unis en raison du contexte de menaces commerciales répétées de Donald Trump et de la sortie annoncée des Etats-Unis de l’Accord de Paris sur le climat, a annoncé jeudi une source à la présidence française.
 
“La France ne veut pas de guerre commerciale ou de tension avec les Etats-Unis” mais ne peut rompre son engagement de lutter contre le changement climatique et juge que céder aux pressions américaines n’est pas une bonne idée, a insisté la source, jugeant probable que la France soit le seul pays européen à s’opposer à l’ouverture des négociations.
 
Les Européens ont convenu provisoirement jeudi d’ouvrir officiellement ces négociations, une décision censée détendre les relations entre les deux premiers blocs économiques de la planète. La décision doit être maintenant soumise à l’approbation de chaque pays à l’échelon ministériel. Les ministres de l’Agriculture de l’UE se rencontreront lundi à Bruxelles.
 
L’opposition de la France sera notifiée jeudi soir aux autorités européennes. Elle n’empêchera pas l’ouverture des négociations, si les Etats-Unis le souhaitent également, la décision se prenant côté européen à la majorité qualifiée.
 
La Commission européenne, qui coordonne la politique commerciale de l’Union, a sollicité deux mandats de négociation, le premier en vue de réduire les droits sur les biens industriels et le second destiné à aider les entreprises à prouver que leurs produits sont conformes aux normes de l’UE ou à celles des Etats-Unis.
La France s’opposera aux deux mandats, a-t-on précisé.
 
“ON NE VA PAS RÉCOMPENSER LES ÉTATS-UNIS”
 
Le président américain avait accepté en juillet de surseoir à l’imposition de droits de douane punitifs sur les voitures importées de l’Union européenne.
 
Toutefois, des droits de douane continuent de s’appliquer sur l’acier et l’aluminium importés de l’Union et Donald Trump a menacé mardi d’imposer des droits de douane sur 11 milliards de dollars de produits européens, arguant de l’impact négatif des subventions européennes accordées à Airbus.
 
“Nous ne sommes jamais rentrés dans l’idée qu’il fallait faire montre de faiblesse pour s’attirer les faveurs de monsieur Trump”, a poursuivi la source. “L’idée que, par des concessions, en cédant à la pression, on améliorera notre situation vis-à-vis des Etats-Unis n’est pas une bonne idée.”
 
“Nous disons que, dans le contexte de menaces commerciales, encore ces derniers jours avec Boeing-Airbus, on ne va pas récompenser les Etats-Unis”, a-t-elle encore déclaré.
 
Emmanuel Macron, dans ce dossier comme sur le Brexit, juge indispensable de respecter les valeurs sur lesquelles il appuie son action : l’environnement et les relations multilatérales apaisées dans le premier cas et la protection des intérêts européens dans le second.
 
Le président français a plaidé dans la nuit de mercredi à jeudi pour un report plus court de la date du Brexit que celui souhaité par une large majorité des Etats européens. Les Vingt-Sept sont arrivés à un compromis en la reportant au 31 octobre, un horizon plus lointain que celui souhaité par Paris mais plus proche que celui demandé par un grand nombre d’Européens.
 
Cette fidélité aux valeurs est particulièrement importante alors que s’ouvre la campagne pour les élections européennes de la fin mai mais dépasse le prisme de ce scrutin, a insisté la source.
“Nous assumons que dans certains moments d’importance, on l’a vu hier pour le Brexit, il faut parler fort”, a-t-elle dit. (AFP)
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