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CESE : Aminata Touré prend les rênes d’une institution décriée

Lundi 3 Juin 2019

Après une courte traversée du désert durant laquelle elle a fait office d’Envoyée spéciale du président de la République, Aminata Touré revient aux affaires pour prendre en charge à partir d’aujourd’hui une institution considérée comme budgétaire et ayant peu d’impact sur les pouvoirs publics. Le défi pour elle sera peut-être de transformer le CESE en instrument indispensable des politiques publiques.


CESE : Aminata Touré prend les rênes d’une institution décriée
L’ancienne première ministre du Sénégal, Mme Aminata Touré, sera installée aujourd’hui dans ses nouvelles fonctions de présidente du Conseil économique social et environnemental (CESE) après sa nomination par décret présidentielle. Elle succède ainsi à Aminata Tall qui était en poste depuis janvier 2013.
 
Aminata Touré, également ex ministre de la Justice garde des Sceaux et principale animatrice de ce qui fut naguère la traque très contestée des biens mal acquis contre des dignitaires et responsables du régime Pds d’Abdoulaye Wade, va devoir faire face à une opinion répandue qui voudrait que le CESE, organe consultatif, ne soit pas d’une grande utilité institutionnelle pour le pays. Pour beaucoup de Sénégalais, il serait davantage un instrument de recasement et/ou de placement d’une clientèle politicienne exigeante à l’endroit du président de la République.
 
D’autre part, dans un contexte de réduction drastique annoncée des dépenses publiques pour cause de tensions budgétaires, des franges de la population mais aussi des observateurs avertis se demandent pourquoi une telle institution serait maintenue en vie eu égard au peu d’impact qu’il est en mesure d’exercer sur le pouvoir exécutif et sur les services publics sénégalais.
 
Le défi est là, dans la capacité ou non de l’ancienne PM de transformer une institution qui coûte beaucoup d’argent aux contribuables sénégalais et à la collectivité nationale en un instrument crédible qui sache, par exemple, participer aux rectifications des politiques publiques inefficaces, inefficientes, et finalement désastreuses. Dans un contexte de rétrécissement des moyens financiers de l’Etat, il serait malvenu que le Conseil économique social et environnemental poursuive ainsi son chemin de croix et d’inutilité dans l’armature des institutions de la République. 
 
Pour rappel, le CESE aura pour l’année budgétaire 2019 une enveloppe financière de 6 milliards 227 millions 590 mille francs Cfa, en légère hausse par rapport à l’année 2018. Il compte 80 conseillers et 40 membres associés. C’est une assemblée consultative au service des pouvoirs publics auxquels il peut adresser des avis en lien avec les politiques sociales, économiques, culturelles, etc.
 
Contrairement à d’autres organes ou ministères, il n’y aura pas de passation de services entre Aminata Touré et Aminata Tall. Cette dernière s’est d’ailleurs vue contrainte de publier un communiqué rappelant que ledit protocole n’est pas prévu dans les textes régissant l’institution qu’elle a dirigée durant six ans et demi. C’est le secrétaire général du CESE qui se chargera de transmettre les dossiers de service.
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