A partir du 1er août 2025, Brelotte Ba entrera dans ses fonctions de nouveau directeur général de la Société nationale des télécommunications (SONATEL) du Sénégal. Il remplacera à ce poste tant convoité en interne Sékou Dramé dont le mandat s’achève le 31 juillet. La décision a été prise par le Conseil d’administration du Groupe télécom au terme d’une rencontre tenue à Paris, selon un communiqué rendu public ce 24 juillet 2025.
Selon la même source, « le conseil d’administration de la Sonatel a remercié Sékou Dramé pour son engagement, ses contributions appréciables au développement de l’entreprise depuis sa nomination en 2018 comme directeur général. »
Brelotte Ba, 49 ans, est diplômé de l’Ecole Polytechnique de Paris et l’Ecole nationale des Ponts & Chaussées de Son successeur. Arrivé à Sonatel en 2001, il en a gravi les échelons : contrôleur de gestion entre 2003 et 2007, directeur marketing commercial et communication de la filiale Orange Guinée de 2007 à 2008. En 2008, il est propulsé à la tête d’une autre filiale, Orange Guinée Bissau avant de devenir directeur des relations internationales de Sonatel de 2011 à 2012. De 2012 à 2017, il a été le patron de Orange Niger. Directeur général de Orange Guinée de 2017 à 2018, il dirige la filiale Orange Mali durant quatre ans. Depuis 2022, il était directeur général adjoint de Orange Moyen-Orient Afrique (MENA).
Brelotte Ba « pourra compter sur l’appui du conseil d’administration pour que Sonatel maintienne son leadership et demeure un acteur clé du développement de l’économie numérique et de la transformation digitale en Afrique », souligne le communiqué susmentionné.
Le Groupe Sonatel et ses filiales (Niger, Mali, Guinée, Guinée Bissau, Sierra Leone…) est l’objet d’une sourde bataille de contrôle entre ses principaux actionnaires. Depuis plusieurs années, Orange qui en est le partenaire stratégique avec un peu plus de 42 % contre 27 % pour le Sénégal, tente d’en prendre le contrôle politique par l’augmentation de ses parts. Une ambition dénoncée à plusieurs reprises par les syndicats d’entreprise.
Dans un entretien ce jour avec Le Soleil, Mouhamadou Lamine Badji, coordinateur de l’intersyndicale de la Sonatel, note que la multinationale française Orange bloque « systématiquement » le développement de l’entreprise nationale de télécommunications, notamment son extension dans des marchés porteurs comme le Nigeria.
« Nous estimons que l’Etat sénégalais qui est le garant de l’équilibrerait du partenariat doit reprendre la main et rappeler Orange à l’ordre », alerte Mouhamadou Lamine Badji.
Lors d’une rencontre tenue avec l’intersyndicale de la Sonatel le 21 juillet 2025, le premier ministre Ousmane Sonko avait réaffirmé que la « sauvegarder » des « intérêts stratégiques du Sénégal » en tant que « pilier indispensable de notre souveraineté économique demeure une priorité absolue et non négociable » du gouvernement sénégalais.
Les autres actionnaires de Sonatel sont le public et des investisseurs institutionnels à hauteur de 23 % et les salariés de l'entreprise avec un peu plus de 7 % des parts.







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