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BILLET DU JOUR- Idrissa Seck, de la diversion à l’objectif

Vendredi 25 Mai 2018

Attaqué de toutes parts après ses sorties jugées blasphématoires, pour certaines, autour de personnalités et d’événements en lien avec l’islam, Idrissa Seck a promis de revenir en profondeur sur les caractérisations portées à son encontre par ses «détracteurs», après le mois de Ramadan.
 
En attendant, l’ancien premier ministre a peut-être pu profiter de ces polémiques pour réaffirmer publiquement et sans complexe son appartenance au mouridisme. Sa conversion est irréversible, lui l’ex Tidiane. Et c’était possiblement là le véritable objectif qui était visé à travers des propos aux contours alambiqués que des érudits ou considérés comme tels ont démontés sans crier gare. Ce fut surprenant car il nous avait habitué à des réparties religieuses beaucoup plus pertinentes et mieux structurées.
 
Idrissa Seck voudrait donc rappeler aux Sénégalais qu’il est dorénavant un mouride pur et dur qui s’abreuve intrinsèquement aux sources de la voie fondée par Cheikh Ahmadou Bamba. Il l’a dit et redit au cours de cette conférence/point de presse organisé(e) dans la foulée de ses propos antérieurs.
 
Loin d’être un inculte en religion, il semble avoir sciemment touché à des séquences précises de l’histoire des religions révélées afin de s’ouvrir une fenêtre qui déboucherait sur le constat d’une scission entre tradition islamique dite sunnite et tradition soufie. En clair, il tenterait de susciter un schisme à partir duquel il aurait plus aisément le loisir de réaffirmer sa mouridité. Le chemin emprunté est long, mais il lui fallait également trouver un excellent prétexte, un angle de tir, surtout en ce mois de jeûne, pour mieux en venir à son objectif d’origine.   
 
Naturellement, le but final de ce stratagème ne fait l’ombre d’aucun doute : il est politique. Avec sa «conversion» au mouridisme survenue entre 2013 et 2014, Idrissa Seck ambitionne de mettre la main sur le «vote» mouride. C’est autour de cette «conviction» pas vieille comme le monde qu’il a décidé de structurer sa candidature à la présidentielle de février 2019. Il en a déjà donné des prémisses nettes à l’opinion et aux cibles visées. Les performances catastrophiques de Macky Sall dans le bassin électoral mouride, amplifiées par la déroute de la majorité présidentielle à Touba lors des législatives de juillet 2017, ont poussé l’ex maire de Thiès dans cette aventure dont personne ne sait l’issue.
 
Cette carte politique, Idrissa Seck la jouera à fond, quitte à ressusciter encore des éléments de polémique religieuse entre confréries soufies du Sénégal et tenants de la voie dite sunnite. Pour lui, c’est un jeu à quitte ou double dans lequel le pire n’est pas interdit.
 
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