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Assemblée générale de l’ONU : des dirigeants africains dénoncent la distribution injuste des vaccins

Jeudi 23 Septembre 2021

De nombreux chefs d’État africains ont profité de leur tribune aux Nations unies, jeudi, pour dénoncer l’iniquité criante dans la distribution des vaccins contre la COVID-19 dans le monde.
 
La lutte pour contenir la pandémie figurait déjà en bonne place depuis quelques jours dans les discours des dirigeants, beaucoup prononcés à distance, justement à cause du coronavirus. Pays après pays, les leaders ont reconnu la grande disparité dans l’accès au vaccin, dressant un tableau si sombre qu’une solution a parfois semblé impossible à atteindre.
 
Devant l’Assemblée générale de l’Organisation des Nations unies (ONU), le président sud-africain, Cyril Ramaphosa, a qualifié jeudi de « très préoccupant que la communauté internationale n’ait pas soutenu les principes de solidarité et de coopération pour garantir un accès équitable aux vaccins ».
 
« C’est un acte d’accusation contre l’humanité que plus de 82 % des doses de vaccins dans le monde aient été acquises par des pays riches, tandis que moins de 1 % sont allées à des pays à faible revenu. »
 
M. Ramaphosa et d’autres leaders ont exhorté les États membres de l’ONU à soutenir une proposition prévoyant de renoncer temporairement à certains droits de propriété intellectuelle sur les médicaments établis par l’Organisation mondiale du commerce. Cette suspension permettrait à davantage de pays, en particulier ceux à revenu faible et intermédiaire, de produire des vaccins contre la COVID-19.
 
Le président angolais, João Lourenço, a qualifié de « choquante » cette disparité vaccinale, qui « permet d’administrer des troisièmes doses, dans certains pays, alors que dans d’autres, comme en Afrique, la grande majorité de la population n’a même pas reçu la première dose ».
 
Les États-Unis, la Grande-Bretagne, la France, l’Allemagne et Israël font partie des pays qui ont commencé à administrer des troisièmes doses de rappel — ou ont annoncé leur intention de le faire.
 
Une quatrième vague « plus brutale »
 
Benido Impouma, directeur de programme pour l’Afrique à l’Organisation mondiale de la santé (OMS), a souligné lors d’une vidéoconférence hebdomadaire que l’augmentation du nombre de nouveaux cas de COVID-19 commençait à s’atténuer en Afrique. « Mais avec 108 000 nouveaux cas, plus de 3000 vies perdues la semaine dernière et 16 pays toujours en résurgence, ce combat est loin d’être terminé », a-t-il ajouté.
 
« De nouvelles augmentations des cas devraient être attendues dans les mois à venir. Sans vaccination généralisée et autres mesures publiques et sociales, la quatrième vague sur le continent (africain) sera probablement la pire, la plus brutale à ce jour. »
 
Mercredi, lors d’un sommet mondial sur la vaccination, convoqué en marge de l’Assemblée générale de l’ONU, le président Joe Biden a annoncé que les États-Unis doubleraient leurs achats de vaccins Pfizer à partager avec le monde, à 1 milliard de doses, dans le but de vacciner 70 % de la population mondiale au cours de la prochaine année.
 
Cette décision intervient alors que les dirigeants mondiaux, les groupes d’aide et les organisations de santé du monde déplorent de plus en plus la lenteur de la vaccination dans le monde et les inégalités d’accès entre les plus riches et les plus pauvres.
 
L’OMS affirme que les pays riches, qui ont accès à de grands approvisionnements de vaccins, ont livré seulement 15 % des dons promis. L’agence de santé des Nations unies souhaiterait que les pays remplissent « immédiatement » leurs engagements et mettent les vaccins à disposition pour les programmes qui profitent aux pays pauvres — et à l’Afrique en particulier.
 
M. Biden a rompu avec ses alliés européens, plus tôt cette année, en soutenant l’idée de déroger aux droits de propriété intellectuelle pour les vaccins, mais il n’y a eu aucun mouvement mercredi vers un consensus mondial requis par les règles de l’Organisation mondiale du commerce.
 
Alors que certaines organisations non gouvernementales ont qualifié ces dérogations de vitales pour stimuler la production mondiale de vaccins, les responsables américains admettent que ce n’est pas le facteur le plus contraignant dans la distribution inéquitable des vaccins. Certains doutent en privé que de telles dérogations pour des vaccins très complexes conduisent à une production accrue. (Associated Press)
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