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Aliou Sall quitte la CDC : « Il y a une campagne visant à me déshumaniser » (la lettre de sa démission)

Lundi 24 Juin 2019

« Cette affaire autour du pétrole, avant de prendre les contours d’un enjeu national voire international, constitue aussi et d’abord un enjeu personnel, une véritable tragédie qui touche un être en chair et en os, un homme qui éprouve des sentiments, qui a été élevé dans certaines valeurs cardinales, qui vit en société, entouré de sa famille, de ses amis et de ses sympathisants.
On semble malheureusement l’oublier.
 
En effet, cette campagne présente l’autre (moi en l’occurrence), comme l’ennemi public numéro un, et elle se donne les moyens de faire mouche parce qu’elle finit de prendre le visage de la vérité à force de travestir les faits les uns après les autres.
 
Elle joue également de manière indécente sur la corde sensible de populations qui se battent au quotidien pour vivre voire pour survivre ; et à ces populations, elle s’emploie à offrir comme provision, des raccourcis cyniques et dangereux du genre :
 
Lii yeen ako moom, ay nitt akiimoo ko, def ko seen yeufi boop, niom ak seeni diabarr, seeni doom, seeni kharitt.
 
En somme, c’est une campagne visant à me « déshumaniser » (le mot n’est pas trop fort), parce que c’est de cela qu’il s’agit, une campagne qui présente l’autre (toujours moi) comme le méchant face aux bons, celui qui s’abreuve du sang et de la sueur du peuple sénégalais, le personnage sans foi ni loi qui nargue un peuple exsangue.
La caricature est sans pitié !
 
Qui ne serait pas indigné, choqué, offensé au plus haut point par une telle tyrannie langagière, un tel déferlement de bavures au propre comme au figuré.
 
C’est donc dire si je peux comprendre dans un certain sens, ceux qui, de bonne foi, ont pu à un moment ou un autre, prêter une oreille attentive et bienveillante aux propos tendancieux déversés à longueur de journée, ou même ceux qui ont choisi de hurler avec les loups parce que tout simplement mus par une haine viscérale.
 
Ainsi va le monde ! Et lorsque la perfidie du champ politique se mêle à la duperie érigée en dogme, l’ombre prend de l’épaisseur et la lumière est réduite à sa plus simple expression.
Que Dieu nous préserve de la méchanceté gratuite, et surtout du mensonge structuré !
 
Face à une telle entreprise de déstabilisation savamment construite, il faut l’avouer, il y avait, à mes yeux, deux réponses à apporter : l’une par la  prise de parole publique,  l’autre par les actes.
Faut-il rappeler que j’avais dans un premier temps décidé de répondre point par point aux accusations iniques sur mon appartenance à telle ou telle société, sur des éléments de salaire, sur des versements de commissions indues, sur une rente pétrolière ahurissante étalée sur pas loin d’un demi-siècle. Pas moins.
 
Certains parmi mes compatriotes ont bien saisi la substance du message que j’ai voulu délivrer et y ont souscrit. D’autres ont continué leur entreprise de destruction en s’inscrivant bien entendu, toujours dans leur logique préconçue de politique de la terre brûlée.
 
Toutes choses qui ont fini de pousser l’Etat du Sénégal à ouvrir une information judiciaire pour donner corps à sa volonté de rétablir la vérité d’une part, et celle de prendre les mesures idoines, d’autre part.
 
Bien évidemment, comme je l’ai dit, depuis le premier jour, toute cette malheureuse controverse n’est entretenue qu’autour d’un tissu d’amalgames et de contrevérités destinées à alimenter une autre campagne, plus insidieuse, celle-là, et qui va au-delà de ma modeste personne.
Croyez bien que je suis le premier à être en phase avec cette décision de l’Etat du Sénégal.
 
Ceci dit, il s’agit aujourd’hui d’apporter la seconde réponse. C’est la raison pour laquelle j’ai voulu moi aussi m’adresser aux sénégalais et à l’opinion internationale à travers la vaillante population de Guédiawaye qui m’a fait l’honneur de m’accorder sa confiance, mais aussi qui, au milieu de la tempête et des vagues successives de diffamations, de critiques et d’insultes de toutes sortes, n’a de cesse de me manifester son soutien, à l’instar de nombreux autres sénégalais d’ici et d’ailleurs, révulsés par l’ampleur de la cabale et de l’injustice.
 
Je remercie toutes ces personnes, souvent des anonymes, qui me témoignent tous les jours leur sympathie et leur affection.
 
Je tiens donc à répondre cette fois-ci par les actes parce qu’il est aussi de mon devoir, pour le présent comme pour l’avenir, pour ne pas dire pour l’histoire tout court, il est de mon devoir de laver mon honneur sali, de protéger les miens qui sont aujourd’hui encore plus touchés que moi dans leur chair et dans leur esprit. C’est à la fois un problème de justice, de dignité mais aussi de responsabilité.
 
Monsieur Le Président de la République qui, au-delà du même sang que nous partageons, sait, mieux que quiconque, dans quel moule de vertu, de sagesse et d’humilité nous avons été éduqués ensemble et qui m’a témoigné sa confiance pour assumer une charge publique, comprend les actes que je pose en ce moment précis.
Permettez-moi ici de lui renouveler mes remerciements les plus sincères.
 
Pour dire enfin, que, fort de la conviction profonde que demain il fera jour, et que la lumière finira d’avoir raison des ténèbres, je prends ici devant vous la décision de donner ma démission de la tête de la Caisse de Dépôts et de Consignations à compter de ce jour.
 
Dans le même temps, je peux vous assurer, mes chers amis, que je prends date pour l’avenir, parce que je reste persuadé que cette épreuve rendra beaucoup de service à mon peuple dans le futur.
 
Elle aura en effet le mérite, j’en suis sûr, de montrer à la face du monde les vrais visages de ceux qui salissent la noblesse de la politique sous des dehors de serviteurs du peuple.
Je vous remercie. »
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1.Posté par Me François JURAIN le 25/06/2019 14:20
Pas si vite, l'ami:
= Un haut fonctionnaire qui, en même temps, dirige une société: c'est interdit par la loi. N'est ce pas un manquement à l'honneur, la probité, et au respect des lois de son pays, ca?
=Mentir, dans une conférence de presse improvisée à la hâte, en déclarant que 25.000dollards par mois pendant cinq ans, pour une personne bardée de master en management, et de plus diplomé de l'ENA, alors que le seul titre dont peut se prévaloir l'impétrant, c'est celui de "frère de", n'est pas un manquement à l'honneur?
Ou sont les soit disant études qui justifiaient un tel salaire? pour quelles compétences?
Alors, vouloir laver son honneur, c'est bien: à condition d'avoir un honneur à laver, ce qui ne semble pas être le cas.
Car en face de la présomption d'innocence, dont bénéficie chaque citoyen mis en cause (ou en examen), il y a les faits de culpabilité, indéniables, et ils sont nombreux dans cette affaire.
Oui, il s'agit bien d'une affaire 'état, qui est le résultt de plusieurs mensonges d'état. Un lampiste vient de sauter, mais ce n'est que le début, et il faut remonter la chaine, toute la chaine de ceux qui ont mis les mains dans cette sale affaire, et qui ont bénéficié -bénéficient toujours) d'une anormale protection présidentielle. Le président seul bénéficie de l’immunité, pendant la durée de son mandat, mais cinq ans, ca passe vite, très vite, il suffit que notre président se renseigne auprès de son grand ami SARKOSY, qui n'a pas hésité à assassiner un dirigeant d'un pays, la LIBYE, uniquement pour cacher des détournements de fonds ; mais la justice, heureusement, veille, et elle rattrape toujours le coupable.
Oui, le maquis très sale dans lequel ont pataugé nombre d'individus hommes politiques auto proclamés, venu uniquement pour se servir, peut être en ébullition, car les jours de liberté, pour plusieurs d'entre eux, et non des moindres, sont comptés.
Et c'est tant mieux. La vérité finit toujours par se savoir. Et les sénégalais finiront par connaitre la vérité. Qu'elle vienne d'ici ou d'ailleurs. Que n'avez vous raison, Monsieur SALL: oui, la fin des ténèbres est proche, le jour va enfin se lever, et toute la vérité va éclater au grand jour, sur le pétrole, l'or, le fer sénégalais, toutes ces richesses qui appartiennent au peuole sénégalais, et qui ont été volées, pillées, bradées, détournées au profit d'un seul clan, afin que ces quelques uns s'enrichissent à coup de millards, alors que pendant ce temps, l'immense majorité du peuple souffre de la misère, de la famine, et que le SENEGAL fait toujours partie des 25 pays les plus pauvres du monde. Mais oui, c'est vrai, le jour va se lever, mettant fin à sept annéees de ténèbres, et de corruption. Tout ceci grâce au peuple sénégalais, qui a su et qui sait à chaque fois que cela est nécessaire, faire preuve de courage et d'obstination dans sa quète de vérité. Qu'il en soit félicité, et qu'il ne relâche pas la pression, le bout du tunnel est encore loin, et les embuches sérieuses: mais l'adversaire a peur, il panique, empétré dans ses mensonges, et la bataille n'est pas finie, mais elle se gagnera. Le peuple a toujours raison.
Me François JURAIN

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