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Accord nucléaire : Téhéran demande aux Européens de jouer les médiateurs

Mardi 2 Février 2021

Le chef de la diplomatie iranienne
Le chef de la diplomatie iranienne
«Il peut clairement y avoir un mécanisme pour soit synchroniser» le retour des deux pays dans les clous de l’accord, «soit coordonner ce qui peut être fait», a dit Mohammad Javad Zarif sur la chaîne CNN International. Selon lui, le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell peut «mettre sa casquette de coordinateur de la commission conjointe» de suivi de l’accord de 2015 «et chorégraphier les mesures qui doivent être prises par les États-Unis et les mesures qui doivent être prises par l’Iran».
 
L’accord de Vienne signé par Téhéran avec les grandes puissances (États-Unis, Chine, Russie, Allemagne, France, Royaume-Uni) ainsi que l’UE visait à empêcher la République islamique de se doter de la bombe atomique, avec de strictes limites à son programme nucléaire censé demeurer exclusivement civil et pacifique. La communauté internationale avait en échange levé toutes ses sanctions économiques contre l’Iran.
 
Mais l’ex-président américain Donald Trump, le jugeant insuffisant sur le front nucléaire et déplorant qu’il ne s’attaque pas au programme de missiles balistiques iraniens et aux autres activités «déstabilisatrices» de l’Iran au Moyen-Orient, en a retiré Washington en 2018, et a rétabli puis durci les sanctions américaines. Les Européens ont toujours dénoncé la décision du milliardaire républicain, et ont tout fait depuis trois ans pour tenter de sauver l’accord.
 
Le nouveau président Joe Biden a promis de rejoindre à nouveau ce texte, mais à condition que Téhéran revienne au préalable dans les clous de ses restrictions nucléaires, dont il a commencé à s’affranchir en riposte aux sanctions des États-Unis.
 
Premier pas
 
Or la diplomatie iranienne avait jusqu’ici réclamé que l’administration Biden fasse le premier pas, en levant les sanctions avant toute chose. La proposition de Mohammad Javad Zarif semble ouvrir la porte pour la première fois à un processus «synchronisé», même s’il réaffirme que les Américains, qui ont quitté l’accord, doivent d’abord «démontrer leur bonne foi».
 
Dans un entretien avec la chaîne américaine NBC diffusé lundi, le nouveau secrétaire d’État américain Antony Blinken a estimé qu’il faudrait «un certain temps» pour que l’Iran revienne dans les clous, puis encore «un certain temps» pour que les États-Unis «évaluent s’ils ont bien tenu leurs engagements».
 
«Le timing n’est pas le problème», a répondu son homologue iranien. Selon lui, certaines limites peuvent être à nouveau respectées «en moins d’un jour», «d’autres peuvent prendre quelques jours ou semaines, mais cela ne prendra pas plus de temps qu’il faut aux États-Unis pour appliquer des décrets présidentiels nécessaires» pour lever les sanctions. (AFP)
 
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