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A Tunis, Guterres appelle les jeunes à s'impliquer pour résoudre les grands défis d'actualité

Lundi 1 Avril 2019

Au dernier jour de sa visite à Tunis, en Tunisie, le Secrétaire général de l’ONU a rencontré les étudiants de la Faculté des sciences juridiques, politiques et sociales (FSJPS). Il les a appelés à s'impliquer pour résoudre les grands défis du moment.


Le Sg de l'Onu avec le président tunisien
Le Sg de l'Onu avec le président tunisien

« La croissance des inégalités, le changement climatique et la multiplication des conflits sont trois des défis principaux auxquels nous sommes confrontés et ils figurent au cœur des travaux de l’ONU », a déclaré António Guterres devant ces jeunes.

« Quand j'étais au gouvernement dans les années 1990, nous étions convaincus non seulement que la mondialisation et les progrès technologiques augmenteraient la richesse dans le monde mais que cette richesse bénéficierait à tout le monde », a expliqué l’ancien dirigeant du Portugal. « Nous nous sommes trompés ».

Une « poignée d’hommes » détiennent la même quantité de richesses que la moitié de la population mondiale, une situation « totalement inacceptable »

Même si la mondialisation et les avancées technologiques ont énormément augmenté le commerce et la richesse et nous vivons aujourd'hui en grande partie beaucoup mieux qu’il y a quelques décennies, une « poignée d’hommes » détiennent la même quantité de richesses que la moitié de la population mondiale, une situation « totalement inacceptable », a-t-il ajouté.

La mondialisation a laissé beaucoup de personnes de côté, dont celles vivant dans les anciennes régions industrielles et les jeunes, même éduqués, notamment dans le monde arabe, a expliqué M. Guterres.

Ces dynamiques ont entrainé des frustrations qui se sont par moments traduites en mouvements positifs, tel le printemps arabe en Tunisie, qui a produit une véritable transition vers la démocratie, mais qui se sont également traduites en radicalisation islamiste, ou en xénophobie et en suprématie blanche, ponctuées par des actes de terrorisme des deux côtés.

Nous perdons la lutte contre le changement climatique

Le deuxième défi important, selon le chef de l’ONU, est le changement climatique.

« Nous sommes en train de perdre notre bataille contre le changement climatique », a averti António Guterres. « Le changement climatique va plus vite que notre capacité de réponse ».

Le chef de l’ONU a regretté que bien que tous les indicateurs – recul des glaciers, fonte des glaces polaires, élévation de la température des océans, blanchiment des coraux, ou désertification - révèlent une situation « bien pire » que les prévisions d’il y a vingt ans, la volonté politique perd son élan.

« Il y a encore des investissements dans les combustibles fossiles, qui font même l’objet de subventions. Il n’y a toujours pas de prix du carbone dans 80% du monde et la volonté politique de combattre le changement climatique est vraiment insuffisante face à la dimension du défi », a expliqué le Secrétaire général.

Il a ensuite signalé les conséquences de ces changements accélérés, y compris la sècheresse qui pousse des millions de personnes à migrer et les vagues de chaleurs qui tuent désormais des milliers de personnes.

Votre génération va subir toutes les conséquences des changements climatiques et ma génération n’est pas en train de faire tout ce qu’il faut pour contenir ce fléau

Le chef de l’ONU est revenu sur les récents rapports qui indiquent que le changement climatique s’accélère et qu’il faudrait tout faire pour s'assurer que le réchauffement de la planète ne dépasse pas les 1,5ºC et pour atteindre un niveau de « zéro émission » d'ici 2050.

Il a appelé les étudiants à s’impliquer dans la lutte contre le changement climatique.

« Il faut un sursaut et là la jeunesse a un rôle essentiel parce que votre génération va subir toutes les conséquences des changements climatiques et ma génération n’est pas en train de faire tout ce qu’il faut pour contenir ce fléau au niveau nécessaire », a affirmé M. Guterres.

Une multiplication des conflits qui impacte le monde arabe

Le troisième défi pour la chef de l’ONU est la multiplication des conflits, dont la plupart sont des conflits nationaux, qui prennent rapidement une dimension régionale voire globale.

Selon lui, les rapports de force sont devenus flous et les situations imprévisibles et plus difficiles à contrôler.

La population arabe représente 5% de la population mondiale, mais 40% des personnes déplacées, 52% des réfugiés et 68% des victimes de terrorisme sont arabes

C’est une situation qui affecte particulièrement le monde arabe, a signalé M. Guterres.

« La population arabe représente 5% de la population mondiale, mais 40% des personnes déplacées, 52% des réfugiés et 68% des victimes de terrorisme sont arabes », a-t-il noté.

Il a appelé à investir dans la prévention et la médiation qui pourraient permettre d'éviter des conflits. « Le développement, le respect des droits de l’homme et les institutions démocratiques sont les meilleures formes de prévention de conflit », a affirmé le chef de l’ONU.

M. Guterres a ainsi loué le dynamisme de la Tunisie qui a su construire une société basée sur la tolérance, les droits de l’homme et la démocratie et fait preuve d'un accueil généreux face l’afflux de réfugiés lors de la crise libyenne.

« C’est la société civile qui est largement responsable de la prévention des conflits, les gouvernements ont parfois du mal à remédier aux maux de nos sociétés », a observé le Secrétaire général. « C’est la société civile, et notamment les mouvements étudiants, qui nourrissent l’un de mes plus grands espoirs : que nous serons en mesure de répondre aux inégalités, d'inverser le changement climatique et d'améliorer la situation de paix et de sécurité ».
 

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