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«3e mandat»: Aminata Touré corse la note

Mercredi 16 Novembre 2022

Quand la sécurité doit être analysée dans une perspective régionale, il y a lieu de tenir compte de tout ce qui se passe chez les voisins du Sénégal. Et à l’interne, le respect des institutions devient un élément fondamental de bonne gouvernance, en particulier dans la gestion de la question électorale. Sous cet angle, Aminata Touré a encore demandé au président Macky Sall de respecter la Constitution qui dit que « nul ne peut faire plus de deux mandats consécutifs. Ça, il faut le respecter si on ne veut pas avoir des troubles et de l’instabilité dans notre pays ».
 
L’ex première ministre s’exprimait à l’ouverture de la 7e édition du Symposium annuel de Gorée Institute mardi à l’île historique. Elle a invité le chef de l’Etat président en exercice de l’Union africaine de « donner le bon exemple » sur le sujet du 3e mandat, une posture qui contribuerait, selon elle, à faire respecter nos institutions. « Nous ne pouvons pas nous permettre d’aller vers des confrontations qui seraient liées »à une 3e candidature du futur président sortant, a-t-elle averti.
 
Considérant les coups d’Etat comme les produits d’une « mauvaise gouvernance », Aminata Touré a convoqué la situation économique et sociale difficile que vivent les populations, l’inflation galopante, la Covid-19 pour alerter contre des violations de la Constitution qui ouvriraient la porte à d’autres difficultés encore plus sérieuses.
 
« Pour qu’il y ait la paix au Sénégal, je demande au Haut-représentant du Sahel d’aller parler au président de la République Macky Sall pour que cette question de 3e mandat au Sénégal ne mette pas le feu aux poudres dans un pays connu pour sa stabilité, pour la solidité de ses institutions », a souligné Aminata Touré.
 
Aujourd’hui, le défi fondamental qui est dans l’intérêt des nos pays, c’est de lier la question de la sécurité à celle du développement économique, social, environnemental et de l’éducation afin de créer les conditions optimales de création d’emploi pour nos jeunes. Une ambition qui exige, selon elle, l’implication des populations, des Etats, des gouvernements pour éviter le piège des vendeurs d’illusions et autres groupes extrémistes qui font florès dans le Sahel.
(Momar Dieng, source Dakarmatin)
 
 
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1.Posté par Me François JURAIN le 16/11/2022 08:43
Madame A. TOURE a mille fois raison, mais si quelqu'un sait qu'elle ne sera pas écoutée, c'est bien elle! Car enfin, qui de mieux placée qu'elle, sait que cette idée de troisième mandat, puis de quatrième, trotte dans la tête du couple présidentiel depuis 2012, et que tout le reste n'a été qu'un leurre pour tromper le peuple qui a été trahi depuis le 03 Avril 2012. Ce qui se passe, non pas depuis quelques mois, mais depuis onze ans est très grave, car cela mène le pays tout droit vers une guerre civile dont on ne sait comment elle ne pourra être évitée. La raison en est simple, et Madame A. TOURE le sait très bien, le cancer qui ronge tous les pays africains, c'est la corruption, et depuis onze ans, le SENEGAL est sur le podium dans ce domaine: jamais la corruption n'a atteint un tel niveau dans ce pays, et pourtant, le prédécesseur du couple présidentiel qui dirige le pays n'était pas manchot dans cet exercice! Donc, tout ca, c'est bien gentil, mais tant qu'un candidat à l'élection Présidentielle ne s'attaquera pas à ce vrai problème, en s'engageant: 1°) pour que le Président élu, renonce à son immunité en ce qui concerne les délits de corruption;2°) renonce, pour le Président élu comme pour le ministre de la justice, aux postes attribués de droit par l'UMS; 3°) instaure une peine plancher de dix ans de prison, pour toute personne, détentrice de l'autorité publique, qui sera prise la main dans le sac, avec obligation de rendre l'argent volé, plus une amende égale à deux ou trois fois les fonds détournés, avec peine étendue à ceux qui auront profité de cet argent sale (famille, par exemple) au titre du recel, et bien je continuerai de penser que les candidats se présentent, pour faire la même chose en pire que leur prédécesseur. Pour l'instant, sauf erreur de ma part, je n'ai entendu personne parler de ce problème. Car enfin, Madame Aminata TOURE sait très bien pourquoi Macky SALL s'accroche à ce troisième mandat, elle sait très bien qu'il se présentera avec l'aval du conseil constitutionnel, et elle sait très bien qu'une fois de plus le processus électoral sera bidouillé pour donner "une large victoire" à celui qui voulait être roi (et surtout celle qui se prend pour une reine!).
Donc, si Madame A. TOURE, à qui l'on prête des volontés de candidature, veut être crédible, et emporter la sympathie du peuple tout entier qui en a assez de voir l'argent du peuple filer en achat de diamants et autres comptes offshore, dans une petite royauté oubliée de l'Afrique Australe, et bien, qu'elle inscrive ces mesures (ou d'autres, similaires) dans ses tablettes, et tout le monde applaudira des deux mains et sélectionnera son bulletin. Dans le cas contraire, son bulletin risque fort de finir dans la corbeille à papiers, car le véritable changement, commence par ça: soigner ce cancer, et le guérir définitivement avec des moyens appropriés.
Nous verrons bien quel candidat osera aller dans ce sens: pour l'instant, aucun, ce qui laisse supposer que les intentions, des uns, comme des autres, ne sont pas aussi pures que cela! Que tous les futurs candidats n'oublient pas une chose: le peuple n'est ni naïf, ni stupide, et si j'étais le couple Présidentiel, je relierai avec la plus grande attention, ce que les historiens de tous bord et de tous poils ont écrit sur les années 1788/1789, en FRANCE, et qui a donné lieu à la révolution française, avec la fin tragique pour le couple royal. Il n'est évidemment pas question de souhaiter le même sort au couple Présidentiel, mais pour ne pas arriver à ces situations extrêmes, il serait grand temps que chacun se ressaisisse, et prenne conscience que le pays n'appartient certainement pas à un Président élu et sa famille, mais au peuple sénégalais tout entier. Le Président élu n'en est que le gestionnaire, pour une durée déterminée (pas plus de deux mandats consécutifs) et a l'impérieuse obligation de devoir rendre des comptes, à chaque fois que le peuple, véritable propriétaire du pays, le demande.
Mais pour être objectif, donnons acte à Madame A. TOURE, de ce qu'elle n'a jamais été inquiétée dans une affaire financière, et pour utiliser un langage populaire, elle a au moins le mérite de ne pas trainer de casseroles derrière elle: qu'elle continue dans cette voie si elle veut être audible, condition essentielle pour être crédible.
Me François JURAIN

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