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Wall Street finit dans le désordre, prudence avant la BCE

Mercredi 11 Septembre 2019

NEW YORK (Reuters) - La Bourse de New York a terminé dans le désordre mardi, tandis que les rendements obligataires progressaient, dans un climat d’incertitude sur l’ampleur des mesures de la Banque centrale européenne pour relancer une économie mondiale qui vient de donner de nouveaux signes de ralentissement, notamment en Chine.
 
L’indice Dow Jones a gagné 73,92 points, soit 0,28%, à 26.909,43. Le S&P-500, plus large, a pris 0,96 point, soit 0,03%, à 2.979,39. Le Nasdaq Composite a reculé de son côté de 3,28 points (-0,04%) à 8.084,16 points.
 
Les prix à la production en Chine ont baissé en août, de 0,8% en rythme annuel, leur plus forte contraction depuis le mois d’août 2016, des chiffres qui ont ravivé la crainte d’un ralentissement marqué de la croissance mondiale.
 
Ces éléments plaident pour un assouplissement marqué des politiques monétaires des grandes banques centrales, une perspective qui est déjà largement intégrée dans les cours. Mais certains investisseurs craignent que la BCE et d’autres banques centrales n’aient atteint leurs limites en matière de soutien monétaire, notamment là où les taux d’intérêt son négatifs.
 
“En attendant les nouvelles de la BCE jeudi, il n’y a rien d’étonnant à ce que les investisseurs soient nerveux (...)”, a dit Jim Vogel, stratège sur le marché des taux à FTN Financial.
 
La Réserve fédérale américaine devrait également abaisser ses taux d’intérêt à l’issue de sa réunion la semaine prochaine.
 
Sur le front du commerce, Peter Navarro, conseiller de la Maison blanche, a appelé à la patience sur le dossier du différend entre Washington et Pékin.
 
VALEURS
 
Apple a pris 1,18% après l’annonce par le groupe à sa conférence annuelle de présentation de ses nouveautés qu’il lancera son service de télévision à la demande le 1er novembre, avec un abonnement à 4,99 dollars par mois.
 
La chaîne de restauration rapide Wendy’s a perdu 21,21%, ayant annoncé que son bénéfice par action annuel ajusté devrait baisser par rapport à 2018, et non augmenter, en raison des investissements engagés dans le développement de son offre de petits déjeuners. Guggenheim et BTIG ont ramené leur recommandation sur le titre d’”achat” à “neutre”.
 
McDonald’s, qui a annoncé le rachat de la start-up de la Silicon Valley, Apprente, a abandonné de son côté 3,49%.
 
Ford a cédé 1,36% après l’abaissement de sa note de crédit par Moody’s en catégorie spéculative (“junk”).
 
LA SÉANCE EN EUROPE
 
Les principales Bourses européennes ont terminé en hausse une séance irrégulière, les investisseurs ayant semblé tiraillés entre l’inquiétude liée aux signes de ralentissement économique et l’espoir de voir la BCE assouplir encore sa politique monétaire jeudi.
 
À Paris, le CAC 40 a fini sur une progression de 0,08% (4,26 points) à 5.593,21 points après avoir perdu jusqu’à près de 0,6%. A Londres, le FTSE 100 a gagné 0,44% et à Francfort, le Dax a progressé de 0,35%. L’indice EuroStoxx 50 a pris 0,11%, le FTSEurofirst 300 0,1%, tout comme le Stoxx 600.
 
La plus forte progression sectorielle a été pour le secteur bancaire, qui a de nouveau profité de la remontée des rendements obligataires et engrangé sur la journée un gain de 2,09%. Cela porte à plus de 7,7% sa hausse sur les cinq dernières séances et le ramène à son niveau de début août.
 
Milan a fait exception, ayant cédé 0,4% en réaction, entre autres, à une information de Reuters selon laquelle Rome pourrait relever sa prévision de déficit budgétaire pour 2020.
 
TAUX
 
Le rebond des rendements obligataires s’est poursuivi à l’approche des réunions de la BCE et de la Fed, qui incitent à des prises de profits sur les emprunts d’Etat.
 
Le rendement des Treasuries à dix ans prend près de 11 points de base à 1,735%, au plus haut depuis un mois.
 
En Europe, le rendement du Bund allemand à dix ans est remonté à -0,543% et évolue au plus haut depuis le 8 août. Il a repris plus de 16 points de base en une semaine.
 
Celui du Bund à 30 ans est repassé en territoire positif pour la première fois depuis plus d’un mois.
 
Aux propos de son ministre des Finances social-démocrate, Olaf Scholz, laissant entendre que Berlin était prêt à lancer un vaste plan de relance si l’économie versait dans la récession, Angela Merkel a répondu que son gouvernement s’en tenait à sa politique d’équilibre budgétaire.
 
CHANGES
 
Sur le marché des changes, le dollar est resté ferme face à un panier de devises de référence, notamment l’euro, mais a évolué dans des marges étroites avant la BCE.
 
La livre sterling s’est également renforcée légèrement après le nouveau revers infligé par les députés britanniques au Premier ministre, Boris Johnson, et la promulgation d’une loi l’obligeant à solliciter un report du Brexit si aucun accord n’est conclu avec Bruxelles d’ici au 31 octobre.
 
PÉTROLE
 
Les cours du pétrole baissent après que le président américain Donald Trump a limogé son conseiller John Bolton, partisan d’une ligne dure avec l’Iran, ce qui a lancé les spéculations de retour des exportations de pétrole iranien.
Trump a brutalement mis fin aux fonctions de Bolton, signalant de multiples désaccords avec son conseiller à la sécurité nationale, “faucon” revendiqué et partisan d’une ligne dure avec l’Iran ou la Corée du Nord.
 
L’annonce en fin de séance d’une révision en baisse des prévisions de demande mondiale de l’agence fédérale de l’énergie américaine a aussi contribué au retournement du marché après quatre séances de hausse dans la perspective d’une poursuite de l’encadrement de la production par l’Opep et ses alliés.
 
L’Energy Information Administration (EIA) a abaissé sa prévision de croissance de la demande mondiale de pétrole brut, de 110.000 barils par jour à 890.000 bpj pour cette année et de 30.000 bpj à 1,40 million pour l’an prochain.
 
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