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Transhumance d’Abdoulaye Baldé : Comme un deal sur le dos de la traque des biens mal acquis !

Mercredi 26 Décembre 2018

Le dossier d’enquête ouvert par la cour de répression de l’enrichissement illicite contre Abdoulaye Baldé a été bouclé et transmis par la commission d’instruction au procureur spécial. Mais à ce niveau, la procédure connaît un curieux coup d’arrêt. A la place d’un renvoi devant la cour, le parquet spécial a (pour le moment ?) mis le coude sur le dossier du maire de Ziguinchor qui a abandonné sa candidature pour soutenir celle du président Macky Sall.


Transhumance d’Abdoulaye Baldé : Comme un deal sur le dos de la traque des biens mal acquis !

Le dossier d’Abdoulaye Baldé concernant une détention de biens présumés mal acquis, bouclé et  transmis par la commission d’instruction de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei) au parquet spécial de ladite cour, ne connaît pas de suite.  Et on peut bien craindre qu’il n’en connaisse plus avec le mutisme du parquet spécial alors qu’il était attendu que les éléments du dossier atterrissent sur la table du président Henri Grégoire Diop.
 
Si des interrogations légitimes sont avancées à propos de l’inertie du procureur spécial, c’est en particulier en rapport avec les développements politiques survenus récemment : la transhumance du principal concerné, Abdoulaye Baldé, vers le camp présidentiel. Une évolution qui fait dire à nombre d’observateurs et de citoyens que le maire de Ziguinchor a bien pu changer de cap pour s’éviter une comparution devant la Crei.
 
Si le silence du parquet spécial sur le cas Baldé intrigue également, c’est que la commission d’instruction de la Crei n’a pas décidé d’un non-lieu en sa faveur. Si elle a transmis le dossier au procureur spécial, c’est pour que celui-ci le diligente en faisant ses observations. Mais bizarrement à ce niveau, ça ne bouge pas. En mettant en demeure Abdoulaye Baldé, l’ancien procureur spécial, Alioune Ndao, avait visé un hôtel, une société d’assainissement, une société de location de véhicules et des villas, selon nos informations.
 
Ancien directeur exécutif de l’agence nationale pour l’organisation de la conférence islamique (Anoci), Abdoulaye Baldé  fait partie des personnalités de l’ancien régime ciblées dans le cadre de la traque des biens mal acquis déclenchée sous l’égide du président Macky Sall, dès après son arrivée au pouvoir en mars-avril 2012.
 
A plusieurs reprises, Baldé a été entendu par les enquêteurs de la Crei, ainsi que sa femme et un de ses cousins, avant que son dossier soit transmis par la commission d’instruction au parquet spécial. Pour l’hôtel dont il est question, c’est plus précisément sa première épouse, Amy  Gassama, qui a été entendue.
 
En dehors de cet établissement et des autres biens présumés lui appartenir, l’ancien proche collaborateur de Karim Wade était aussi dans la ligne de mire de la Crei pour des villas dont celle de Ziguinchor.
 
Après avoir clamé urbi et orbi qu’il serait candidat à la présidence de la République le 24 février 2019, Abdoulaye Baldé a finalement décidé de soutenir celui qui devait être son adversaire, le futur président sortant Macky Sall. Y a-t-il eu un scénario de cause à effet entre ces deux postures si l’on sait que Baldé avait été cité dans la liste des premiers sept dignitaires de l’ancien régime à faire l’objet de procédure pour enrichissement illicite ? Pour leur part, Karim Wade a été condamné par la Crei à six ans de prison ferme et à une amende 138 milliards de francs Cfa, et Tahibou Ndiaye, lui,  a vu ses biens faire l’objet de saisine.
Ndiogou CISSE
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