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Tournée au Proche-Orient : Washington veut «reconstruire» sa relation avec les Palestiniens

Mardi 25 Mai 2021

Le secrétaire d'Etat US avec le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas
Le secrétaire d'Etat US avec le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas
Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a entamé mardi une visite au Proche-Orient dans l’espoir de consolider la trêve fragile entre Israël et le Hamas.
 
Après des années de divorce sous l’ère Trump, les États-Unis veulent «reconstruire» leur relation avec les Palestiniens tout en reconnaissant le «droit» d’Israël de se défendre. C’est le message qu’a transmis mardi le secrétaire d’État Antony Blinken dans la région.
 
Le chef de la diplomatie américaine a entamé mardi une tournée au Proche-Orient dans l’espoir de consolider une trêve fragile  entre l’État hébreu et le mouvement islamiste Hamas au pouvoir dans la bande de Gaza, après 11 jours de guerre.
 
Si Antony Blinken s’est entretenu avec des dirigeants israéliens et palestiniens, il a affirmé vouloir éviter que le Hamas, qui figure sur la liste américaine des organisations terroristes, «bénéficie» des efforts américains pour aider la bande de Gaza.
 
Après s’être entretenu à Jérusalem avec Benjamin Netanyahu, à qui il a réaffirmé le «soutien entier au droit d’Israël de se défendre», Antony Blinken a rencontré le président de l’Autorité palestinienne à Ramallah, en Cisjordanie occupée.
 
Aide financière aux Palestiniens
 
«Comme je l’ai dit au président (Abbas), je suis ici pour souligner l’engagement des États-Unis à reconstruire la relation avec l’Autorité palestinienne et le peuple palestinien», a-t-il déclaré.
 
Cette relation doit être «construite sur le respect mutuel et la conviction partagée que les Palestiniens et les Israéliens méritent autant les uns que les autres des dispositions égales de sécurité, d’opportunité de liberté et de dignité», a-t-il ajouté.
 
Antony Blinken a annoncé la volonté des États-Unis d’«avancer sur le processus de réouverture du consulat à Jérusalem», chargé des Affaires palestiniennes, fermé en 2019 par l’administration Trump, malgré la réprobation internationale.
 
Sur le front de l’aide financière, l’administration de Joe Biden va demander au Congrès de débloquer 75 millions de dollars à destination des Palestiniens. Washington souhaite, en plus de cette aide destinée au développement économique, allouer 5,5 millions de dollars d’aide urgente à Gaza et 32 millions de dollars à l’Agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), que l’administration Trump avait cessé de financer.
 
Reconstruction
 
Remerciant l’administration américaine pour son soutien, le président palestinien s’est dit «prêt à travailler directement pour aider à la reconstruction de Gaza», enclave toutefois gouvernée par le Hamas et ravagée par la dernière guerre avec Israël. Une trêve fragile, négociée après une médiation égyptienne, est entrée en vigueur vendredi.
 
Du 10 au 21 mai, 253 Palestiniens ont été tués par des frappes israéliennes dans la bande de Gaza, parmi lesquels 66 enfants et des combattants, selon les autorités locales. En Israël, les tirs de roquettes depuis Gaza ont fait 12 morts parmi lesquels un enfant, une adolescente et un soldat, d’après la police.
 
Antony Blinken a déclaré mardi vouloir éviter que le Hamas «bénéficie» de l’aide à la reconstruction de Gaza. «Nous oeuvrerons pour nous assurer que le Hamas ne bénéficie pas de ces efforts de reconstruction», a-t-il redit à Ramallah.
 
Israël sur le qui-vive
 
Benjamin Netanyahu avait lui affirmé plus tôt que la réponse d’Israël serait «très puissante» en cas de violation par le Hamas du cessez-le-feu.
 
Israël, qui impose un blocus terrestre et maritime à Gaza depuis près de 15 ans, accuse le Hamas d’avoir détourné l’aide internationale à des fins militaires et a dit souhaiter un «mécanisme» international pour le contourner dans l’envoi des aides.
 
Israël a annoncé la réouverture quotidienne dès mardi du terminal de Kerem Shalom, jusque-là ouvert de manière ponctuelle, pour l’aide humanitaire. Les malades pourront également entrer et sortir de Gaza pour la première fois depuis le 10 mai et la zone de pêche au large de l’enclave sera élargie.
 
Solution à deux États
 
Dans la foulée de la trêve, Washington avait réaffirmé son soutien à la «solution à deux États», israélien et palestinien, appuyée par la communauté internationale mais boudée par l’administration Trump.
 
«Au final, il est possible de reprendre les efforts pour parvenir à une solution à deux États, que nous continuons de considérer comme la seule façon d’assurer le futur d’Israël en tant qu’État juif et démocratique et bien sûr de donner aux Palestiniens l’État auquel ils ont le droit», a déclaré le chef de la diplomatie américaine lors d’une conférence de presse à Jérusalem.
 
Après son étape à Jérusalem et Ramallah, Antony Blinken doit se rendre à partir de mercredi en Égypte et en Jordanie. (ATS)
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