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Tchad : à N’Djamena, les tout-petits sont les premières victimes de la crise alimentaire

Vendredi 27 Mai 2022

Yeux mi-clos, regard fixe, Safa, 5 mois, s’accroche à la vie. « Elle est arrivée avec des convulsions et une suspicion de méningite, détaille l’infirmier Abdelkerim Djaranebi. Nous l’avons intubée pour l’aider à respirer, mais son pronostic vital n’est plus engagé. » Dans cette unité de l’hôpital Tchad-Chine réservée aux enfants atteints de malnutrition aiguë sévère de N’Djamena, la capitale tchadienne, la mort rôde.
 
Ce matin à 10 h 02, elle a attrapé Hassan, 5 mois également, admis à 5,2 kilos. Il s’est battu dix jours, sans reprendre du poids. Choc septique, indique son dossier sans autre commentaire. « Les enfants arrivent dans de tels états de faiblesse qu’ils ne peuvent plus s’alimenter et même la sonde est une agression pour eux », précise l’infirmier. ...
 
En 2021, le sac de trois kilos de maïs – un aliment de base – valait 500 francs CFA ; il s’achète aujourd’hui 800 francs CFA. Le prix de l’huile a augmenté de 65 % et celui du poisson a doublé. La situation est particulièrement peu clémente dans la capitale de 1,8 million d’habitants où la prévalence de la malnutrition aiguë est de 10,3 %. ...
 
La mauvaise situation sécuritaire dans la région du lac Tchad depuis 2015 complique encore la donne. « Nous connaissons beaucoup de déplacements de population, précise le ministre de la santé, le docteur Abdoulmadjid Abderahim. Ces mouvements font pression sur les terres cultivables, mais aussi sur le système de santé déjà fragile. » (Le Monde)
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