Connectez-vous

Tabaski, le faîte du sacrifice

Mercredi 23 Août 2017

La chronique de BP

Dans une dizaine de jours, la communauté musulmane va célébrer l'Aid-al kabir ou Aid-al adha, communément appelée ici la fête de Tabaski. Une  célébration en hommage au sacrifice du prophète Ibrahim (PSL), patriarche dont se réclament les adeptes des religions révélées (judaïsme, christianisme et islam). Il avait accepté, donnant suite favorable à la demande-épreuve de son Seigneur, d'immoler son fils.

Cette épreuve réussie avec son fils et son épouse est une preuve éternelle de ce serviteur modèle en matière de discipline et de soumission à la volonté suprême du Créateur. Il n'est pas étonnant que les rites du pèlerinage à la Mecque retracent et célèbrent le parcours de ce personnage historique exemplaire et de sa noble famille. Cela constitue un viatique et des provisions pour l'éternité et pour l'Humanité en mal de repères.

C'est ce souvenir de son ancêtre que le prophète Mouhammad (PBSL) a perpétué, sur injonction de Dieu, dans sa tradition. Il ne faudra donc pas perdre de vue la philosophie et le sens qui sous-tendent cette commémoration essentiellement spirituelle et accessoirement festive pour joindre l'utile à l'agréable. Après que le prophète Ibrahim a passé avec succès l'épreuve du sacrifice de son enfant, Dieu l'a réjoui par un bélier, moyen de réjouissances.

En réalité, ce qui est recherché à travers ce sacrifice, ce n'est "ni la chair, ni le sang mais la piété" et l'obéissance à une recommandation divine que n'agrée pas souvent l'âme humaine. Il s'agit donc de capacité de résistance et de résilience face aux épreuves et chocs de toutes sortes, ceux-là qui forgent l'individu, la famille et la société.

Par conséquent, il ne saurait être question de gaspillage et de dépenses excessives et inconsidérées qui grèvent inutilement les budgets familiaux et nationaux. Les importations massives de plusieurs centaines de milliers de moutons doivent attirer notre attention et nous faire réfléchir sur nos véritables motivations.

Il ne sert à rien de s'endetter ou de casser sa tirelire juste pour se payer un gros bélier de "foire" et procéder à d'autres dépenses qui risquent de "terrasser" financièrement le Sénégalais, quelques jours après la fête. Chacun doit dépenser en fonction de ses moyens, sans prodigalité et sans avarice, en gardant à l'esprit le sens historique et élevé du sacrifice d'Ibrahim (PSL). Sans ostentation mais avec beaucoup de spiritualité !

Quant aux démunis, ils doivent faire l'objet de solidarités actives pour que personne ne soit laissé en rade lors de cette fête collective. Les pouvoirs publics sont aussi appelés à réguler le marché du bétail, notamment des moutons, pour empêcher les spéculations illicites fatales aux nombreux "goorgorlou" qui tirent le diable par la queue. Cela se fait sur d'autres produits, pourquoi pas sur le cheptel dont la vente doit à terme faire l'objet de prix homologués et prévisibles.

Cette régulation passera notamment par une meilleure organisation de toute la chaîne de valeurs de ce sous-secteur à travers un programme d'"autosuffisance en moutons", comme il en existe pour le riz, avec pour objectif de sortir des «opérations Tabaski» ponctuelles et leur cortège de désagréments (prix excessifs, insalubrité, insécurité, etc.). Il nous vaudra des gains économiques et sociaux considérables. En attendant, il est nécessaire de rationaliser la consommation en ruminants pour espérer reconstituer efficacement et à moyen terme notre cheptel local insuffisant. La volonté d'émergence vaut ce sacrifice !
Bonne fête !

Ballé Preira
 
 
Nombre de lectures : 743 fois

Nouveau commentaire :












Inscription à la newsletter