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Sur les stands M5S et Ligue à Milan, des sympathisants satisfaits de l'alliance

Lundi 21 Mai 2018

Milan - Sur des stands du Mouvement 5 étoiles (M5S) et de la Ligue (extrême droite) dimanche à Milan, dans le nord de l'Italie, les militants ont expliqué le programme commun de gouvernement des deux partis à des sympathisants souvent enthousiastes, parfois dubitatifs.

Sans surprise, les deux partis, qui étaient à la rencontre de leurs militants ce week-end à travers l'Italie, ont annoncé avoir reçu un soutien massif: 94% de oui et près de 45.000 votants vendredi sur internet pour le M5S, 91% de oui et 215.000 votants samedi et dimanche sur les stands à travers le pays pour la Ligue.
 
 
Les chefs de file doivent désormais se rendre lundi auprès du président Sergio Mattarella pour présenter leur programme et proposer un chef de gouvernement, dont l'identité restait encore un mystère dimanche soir.

Le programme commun inclut des promesses phares du M5S comme le revenu de citoyenneté et la lutte contre la corruption, mais le bulletin de la Ligue ne mentionnait que 10 points qui touchent plus son électorat: impôts, retraites, immigration, sécurité...

"Je suis content de cet accord", a déclaré Sergio Gau, un consultant sympathisant du M5S à un stand du mouvement à Milan. "J'espère que cela va aider à relancer l'économie en donnant plus de financements aux petites et moyennes entreprises".

Au-delà des différences politiques avec la Ligue, c'est la "nature xénophobe" de certains membres de la Ligue qui l'inquiète le plus.

Mais, a-t-il estimé, "il est correct que notre pays prenne des mesures pour contrôler l'immigration, nous ne pouvons pas être la porte d'entrée pour tous".

Antoni Renna, un employé de la poste qui a longtemps voté pour le centre gauche avant de passer au M5S, s'est réjoui que les deux nouveaux alliés aient "écouté le peuple d'Italie" et puissent travailler ensemble sur de nombreux sujets.

Sur une autre place, l'humeur était un peu moins enthousiaste devant le stand hérissé de drapeaux bleus de la Ligue et de posters de son patron Matteo Salvini.

"Avec les 5 étoiles ce n'est pas idéal de gouverner ensemble car nous n'avons pas grand-chose en commun", a expliqué Giorgio Corti.

"Mais plutôt que de laisser le gouvernement dans les mains d'un technocrate qui n'a pas été élu, il vaut mieux s'allier avec quelqu'un qui n'est pas comme nous. Le plus important c'est que la gauche ne gouverne pas, car elle a ruiné l'Italie", a insisté ce technicien qui a voté oui.

Paolo Bertini est lui aussi venu voter oui, "parce qu'il nous faut un gouvernement". Mais "je m'inquiète pour la réforme des retraites (qui prévoit d'abaisser l'âge de la retraite dans le deuxième pays le plus vieux du monde) s'il n'y a pas d'alternative concrète", a expliqué cet ingénieur.

Selon un communiqué de la Ligue, "la quasi-totalité des non étaient liés à la proposition du revenu de citoyenneté (auquel la Ligue a consenti mais qu'elle perçoit comme de l'assistanat, ndlr) et à la position des 5 étoiles sur l'immigration, jugée trop timorée".

Massimo Suardi, un chauffeur sympathisant de la Ligue, était cependant optimiste: "Je pense que cet accord est très bien pour notre pays. J'espère qu'il nous apportera un meilleur avenir".
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