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Soudan : des manifestations massives pour exiger la remise du pouvoir aux civils

Samedi 23 Octobre 2021

« Pas de retour en arrière. » C’est le cri de ralliement, scandé à tout bout de champ par les manifestants, perchés sur le toit d’une camionnette ou sur les épaules d’un camarade, accompagnés par les klaxons incessants des motos arborant le drapeau soudanais. Les mots ne sont pas choisis par hasard : depuis son indépendance, le Soudan a connu trois dictatures militaires, qui ont chacune interrompu brutalement une période de transition démocratique.
 
Jeudi 21 octobre, des dizaines de milliers de personnes ont défilé dans plusieurs villes, dont Khartoum, pour exiger un transfert du pouvoir aux civils, tandis qu’un sit-in réclame depuis six jours un « gouvernement militaire » pour sortir le pays du marasme. La date n’est pas anodine : le 21 octobre commémore le soulèvement populaire et la grève générale qui, en 1964, sont venus à bout du général Ibrahim Abboud, arrivé au pouvoir par la force peu de temps après l’indépendance du pays.
 
« J’avais 10 ans lorsqu’il est tombé. Cinquante-sept ans plus tard, on en est toujours à se battre contre des généraux qui ne lâchent pas les rênes de la politique », lâche Mohamed al-Amine, un professeur d’anglais à la retraite. … L’heure tourne. La transition est arrivée à mi-chemin et la présidence du Conseil de souveraineté, aujourd’hui assumée par le général Abdel Fattah al-Burhan, devrait échoir prochainement à un civil. Celui-ci a appelé à la dissolution du gouvernement actuel mais s’est défendu de chercher à entraver la transition démocratique, affirmant que l’armée serait garante des élections prévues début 2024. (Le Monde)
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