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Situation en Russie : Vladimir Poutine met en garde l’Occident

Mercredi 21 Avril 2021

Le président russe Vladimir Poutine s’est adressé mercredi à ses adversaires étrangers dans son grand discours annuel. Il ne s’est pas exprimé au sujet de l’opposant Alexeï Navalny, alors que des manifestations d’opposition ont eu lieu dans tout le pays.
 
Vladimir Poutine a promis mercredi à ses rivaux étrangers une riposte «dure» s’ils tentaient de s’en prendre à la Russie, sur fond de tensions croissantes avec l’Occident autour de l’Ukraine et du sort de l’opposant incarcéré Alexeï Navalny.
 
Parallèlement des milliers de personnes ont manifesté en Russie en soutien au détracteur du Kremlin, en grève de la faim depuis trois semaines, mais la mobilisation apparaissait moindre qu’en janvier et février, quand son arrestation avait poussé des dizaines de milliers de Russes dans la rue, des rassemblements durement réprimés.
 
Le président russe, dans son grand discours annuel, a adressé une mise en garde à ses adversaires étrangers.
 
«Les organisateurs de provocations menaçant notre sécurité le regretteront comme jamais ils n’ont eu à regretter quelque chose», a-t-il martelé.
 
«J’espère que personne n’aura l’idée de franchir une ligne rouge», a-t-il encore dit, promettant une riposte «asymétrique, rapide et dure».
 
Multiples sanctions
 
Son porte-parole Dmitri Peskov a précisé aux agences russes que ces lignes concernaient les intérêts de Moscou, l’ingérence dans la vie politique intérieure et tout propos «insultant» pour le pays.
 
La Russie, du fait du conflit en Ukraine, de la répression de l’opposition, d’accusations de cyberattaques, d’espionnage et d’ingérences électorales est sous le coup de multiples sanctions occidentales.
 
Mais le seul dossier international précis abordé par Vladimir Poutine est celui d’une supposée tentative «de coup d’État et d’assassinat du président du Bélarus», révélée le weekend dernier par les services de sécurité des deux pays.
 
Vladimir Poutine a dénoncé le silence occidental, à la veille d’une rencontre à Moscou avec son homologue bélarusse Alexandre Loukachenko, honni en Occident du fait de la répression brutale d’un mouvement de contestation depuis août 2020.
 
Covid, crise et élections
 
Sur le plan intérieur, la crise économique et sanitaire due au Covid-19 a figuré en bonne place du discours, d’autant que des législatives sont prévues en septembre.
 
Il a promis des aides supplémentaires aux familles ou encore de freiner l’inflation des prix alimentaires.
 
«Le plus important maintenant est d’assurer la croissance des revenus des citoyens», a-t-il dit, le pouvoir d’achat des Russes étant en berne depuis des années, sous l’effet des sanctions et désormais aussi de la pandémie.
 
A l’approche des élections, Vladimir Poutine reste populaire, mais son parti, réputé corrompu, ne l’est guère. Selon le baromètre de l’institut Levada de mars, les intentions de vote pour Russie Unie sont à 21%.
Une impopularité sur laquelle Alexeï Navalny comptait s’appuyer durant la campagne.
 
Sur le plan sanitaire, Vladimir Poutine a salué les succès scientifiques russes, avec l’élaboration de vaccins anti-Covid nationaux, qui doivent «permettre à l’immunité collective de se développer à l’automne».
 
Mobilisation en berne
 
Sans surpris, Vladimir Poutine n’a dit mot du sort d’Alexeï Navalny, qui a cessé de s’alimenter le 31 mars pour protester contre ses conditions de détention. L’Occident réclame sa libération et la vérité sur son empoisonnement en août 2020 et dans lequel les services spéciaux seraient impliqués.
 
Des experts de l’ONU ont dit mercredi craindre pour sa vie et réclamé «de lui permettre d’être évacué à l’étranger pour un traitement médical urgent», alors que ses proches veulent une hospitalisation à Moscou, estimant qu’il pourrait mourir d’un jour à l’autre.
 
Ses partisans ont organisé des manifestations dans une centaine de villes mercredi, mais la mobilisation semblait en berne.
 
Des milliers de personnes ont néanmoins manifesté de la capitale à l’Extrême-Orient en passant par l’Oural et la Sibérie, scandant des slogans tels que «Poutine tueur», «Libérez-le» ou «Liberté».
 
A Moscou quelques milliers de personnes étaient rassemblées en début de soirée aux abords du Kremlin, selon des journalistes de l’AFP.
 
«Je veux au mieux que Navalny soit libéré, ou au moins qu’il ait accès à des soins», a expliqué une manifestante de 54 ans, Olga Elaguina.
 
A Saint-Pétersbourg, où un millier de personnes manifestaient selon une journaliste de l’AFP, certains ne cachaient pas leur morosité. «Je ne pense pas que nos sorties puissent changer quoi que ce soit, je ne sais pas quoi faire, mais on ne peut se taire», dit Anna Kossiakova, 57 ans.
 
La police était déployée en nombre dans ces deux villes mercredi soir. Vers 18h45, l’ONG OVD-Info avait dénombré au moins 400 interpellations à travers la Russie, bien moins qu’en janvier et février, lorsqu’au total 10’000 personnes avaient été arrêtées. Des perquisitions ont en outre visé des cadres du mouvement.
 
Les autorités russes se montrent déterminées à mettre fin au mouvement pro-Navalny. La semaine prochaine, la justice doit examiner une demande de classer ses organisations comme «extrémistes», ce qui exposerait ses militants à des peines de prison. (AFPE)
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