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Séoul fait souffler un vent de panique sur le marché des cryptomonnaies

Jeudi 11 Janvier 2018

Le gouvernement sud-coréen a déclenché jeudi une tempête sur le marché du bitcoin et d'autres devises virtuelles en annonçant que Séoul se préparait à interdire les plateformes d'échange de monnaies cryptographiques, avant de faire machine arrière.

Le bitcoin a ainsi plongé de 18% après les premières annonces sud-coréennes avant de se redresser grâce au rectificatif apporté par la suite par les autorités du Sud. Vers 11H00, le bitcoin reculait cependant valant 13.422,57 dollars contre 14.501,52 dollars mercredi soir.

"Si la bulle éclate, cela aurait un effet dévastateur", a d'abord déclaré à la presse le ministre de la Justice Park Sang-Ki après l'échec d'une série de mesures destinées à calmer la spéculation sur les monnaies monnaies virtuelles.

"Le ministère prépare un projet de loi pour interdire de fait tous les échanges fondés sur les devises virtuelles dans les salles de transactions".

Les autorités sont "très préoccupées" par la popularité des cryptomonnaies, a-t-il poursuivi. Elles "veulent fermer toutes les plateformes d'échanges de monnaies virtuelles" du pays. "Tout cela a commencé à ressembler à du jeu et à de la spéculation", a ajouté le ministre.

Investir dans les cryptomonnaies est très répandu en Corée du Sud, pays fasciné par les technologies. Les échanges sud-coréens de bitcoins représentent environ 20% des échanges mondiaux de la devise, soit environ 10 fois plus que le poids de la Corée du Sud dans l'économie mondiale.

Les remarques de M. Park ont fait plonger le cours du bitcoin de 18% sur la plateforme Bithumb, tandis que l'ethereum, une autre monnaie virtuelle, perdait 23%.

Et les investisseurs ont inondé le site internet de la Maison bleue, le palais présidentiel, de courriels et de pétition contre l'interdiction des plateformes d'échanges.

Le gouvernement a rapidement fait machine arrière.

La fermeture est "une des mesures envisagées par le ministère de la Justice", a déclaré le porte-parole de la présidence Yoon Young-Chan. "Mais la décision n'est pas finalisée."

Les cryptomonnaies ont dans la foulée redressé la barre mais continuaient à s'inscrire en baisse.

"Nous suivons de près les décisions gouvernementales", a déclaré à l'AFP un représentant de Bithumb, qui figure parmi la vingtaine de plateformes d'échanges sud-coréennes.

Le fisc a mené mercredi une descente dans les locaux de Bithumb.

Mercredi également, les autorités financières ont inspecté six banques sud-coréennes offrant des comptes en monnaie virtuelle aux entreprises.

Séoul a interdit en décembre à ses institutions financières de mener des transactions en monnaie virtuelle. Deux semaines plus tard, la Corée du Sud annonçait l'interdiction des comptes anonymes en cryptomonnaie et le renforcement de la répression des activités de blanchiment d'argent utilisant ces devises.

En 2017, le cours du bitcoin s'est envolé après avoir débuté l'année autour de 750 dollars, atteignant les 19.500 dollars en décembre avant de s'écrouler dans les échanges internationaux, selon l'agence financière Bloomberg. Il tournait autour de 13.600 dollars dans les échanges de l'après-midi jeudi.

Un responsable des Services de surveillance financière (FSS), le régulateur sud-coréen, a expliqué que fermer les plateformes d'échanges de cryptomonnaies serait une "mesure très forte" qui aurait pour effet d'étouffer les transactions en cryptomonnaies au sein du pays.
 
 
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