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Sénégal : la République des charognards (et le fameux cabinet du ministre de la Justice) (par Seybani Sougou)

Jeudi 18 Juin 2020

Sénégal : la République des charognards (et le fameux cabinet du ministre de la Justice) (par Seybani Sougou)
Le Monstre a encore frappé. Son visage hideux porte l’empreinte de l’un des pires régimes tyranniques de l’histoire politique du Sénégal.
 
Après Adama Gaye, Cheikh Yérim SECK rejoint désormais la longue liste des journalistes menacés, interpellés, placés « abusivement »en garde à vue, poursuivis et emprisonnés sous le régime corrompu et déviant de Macky Sall.
 
Ne nous y trompons pas : le vent de folie liberticide qui souffle actuellement au Sénégal est le fait d’un régime monstrueux qui croule sous les scandales, dont le dernier en date porte sur le bradage du littoral, un crime foncier innommable, commis en parfaite complicité avec les plus hautes autorités du régime. Macky Sall himself n’est pas épargné par le scandale foncier puisque dans sa déclaration de patrimoine en 2012 (cf. rubrique immobilier), il déclare avoir bénéficié en 2004 d’un bail sur un terrain de neuf (9) hectares à Sébikhotane pour usage d’exploitation agricole, et d’un terrain nu de 2069m² aux Almadies (titre foncier n°7182/GRD).
 
Aliou Sall, frère du Président Macky Sall, empêtré jusqu’à la moelle des os dans l’énorme scandale PETROTIM, Mbaye PRODAC, Cheikh Oumar COUD, Cheikh Port Kanté, Mansour Macaroni Faye, et tous les corrompus du régime qui ont pillé sans vergogne les ressources d’un pays classé parmi les 25 pays les plus pauvres du monde se pavanent en toute liberté, sans que le zélé Bassirou Guèye, Procureur docile du parti au pouvoir et soumis aux ordres de l’exécutif ne daigne bouger d’un iota.
 
Au moment où l’ex député présumé faussaire de l’APR, pris la main dans le sac avec de faux billets de banque, Seydina Fall alias Boughazelli, bénéficie d’une liberté provisoire, l’interpellation du journaliste Yérim Seck parachève le saccage de la démocratie sénégalaise, la perversion des institutions et l’assujettissement de certains hauts magistrats connus et parfaitement identifiés. Le duo de choc Bassirou Gueye-Samba Sall, à l’origine de nombreuses forfaitures fait partie du lot qui a fortement contribué à décrédibiliser la justice sénégalaise, une justice dont les sales pratiques illégales ont été clairement dénoncées par la Cour de Justice de la CEDEAO, dans son arrêt du 29 juin 2018 (affaire Khalifa Sall).
 
Dans un communiqué publié au sujet de l’affaire Batiplus pour laquelle Cheikh Yérim Seck a été interpellé, le cabinet du ministre de la Justice Malick Sall précise que « La SCP Malick Sall n’existe plus depuis le 16 juin 2019 ». Si nous ne connaissons pas le fond du dossier BATIPLUS (Yérim Seck fournira certainement à l’opinion des précisons sur le dossier), une chose est certaine : l’incompétent ministre de la Justice, Malick Sall ment lorsqu’il prétend que le cabinet SCP Malick Sall n’existe plus depuis le 16 juin 2019. Il devra notamment expliquer aux Sénégalais comment le cabinet SCP Malick Sall qui n’existe plus depuis le 16 juin 2019 a pu être partie prenante dans l’affaire Souareba Dramé – Standing Immobilier SARL Contre la société NDINDY Transit SARL, une affaire pour laquelle son cabinet a obtenu gain de cause au tribunal de commerce hors classe de Dakar, le mercredi 09 octobre 2019 (le nom du cabinet de Malick Sall est mentionné noir sur blanc). C’est clair, net et précis.
 
Car si le cabinet SCP Malik SALL n’existe plus et que ses dossiers pendant devant la justice sont repris par un autre cabinet (Samade et Ndiéguène) dans le cadre d’une continuité, les affaires héritées de son « cabinet qui n’existe plus » ne doivent plus mentionner« SCP Malik Sall ».Les tribunaux doivent en connaître.
 
En réalité, le fait que des affaires pendantes devant la justice portent toujours le nom du cabinet « SCP Malik Sall » alors qu’il est Ministre de la Justice en exercice est la preuve irréfutable d’un flagrant conflit d’intérêt. Il s’agit d’une stratégie délibérée visant à influencer les décisions de justice, et à orienter les magistrats traitant les dossiers auxquels le cabinet « SCP Malik Sall » est partie prenante (puisque les magistrats savent parfaitement qu’ils ont affaire au ministre de la Justice). Nommé Ministre de la Justice le 07 avril 2019, le nom du cabinet de Malick Sall « SCP Malik Sall » ne doit en aucun cas figurer sur une affaire pendante devant un tribunal, tant qu’il est Ministre de la Justice.
 
Le cabinet Samade et Ndiéguène peut pondre mille communiqués arguant qu’il a hérité des affaires du cabinet « SCP Malik Sall », personne n’est dupe. Toutes les explications du monde, toutes les précisions ou mises au point ne peuvent effacer l’existence d’un flagrant conflit d’intérêt dans l’affaire Souareba Dramé/Société NDINDY et certainement dans d’autres affaires. Nous exigeons d’ailleurs que la convention de cession au profit du cabinet Samade et Ndiéguène, à supposer qu’elle existe, soit rendue publique (attention aux tentatives de fraude, ou de publication d’un document falsifié ou antidaté).
 
Mais, de qui se moque-t-on ? Le Ministre de la Justice Malick Sall, n’est pas crédible. Souvenez-vous que c’est lui qui tenait des propos hallucinants dans l’affaire PETROTIM, affirmant, je cite : « Je ne pense pas qu'un musulman comme Aliou Sall, revenant de la Mecque pour la Oumra, puisse se fourrer dans ces histoires de corruption ».
 
Etant donné que pour le Ministre de la Justice, le pèlerinage à la Mecque est le seul critère pour prouver l’innocence d’un citoyen, il devrait être cohérent avec lui-même et réitérer ses propos en disant : « je ne pense pas qu’un musulman comme Cheikh Yérim Seck qui est allé à la Mecque puisse raconter des histoires ». N’est-ce pas ?
Avec Macky Sall, c’est la République des charognards et des fieffés menteurs : le temps des parvenus et la danse des médiocres.
Seybani SOUGOU – E-mail : sougouparis@yahoo.fr
 
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