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Sanctions américaines: "une excuse pour écarter la Russie" du marché des armements

Vendredi 6 Avril 2018

Moscou - Les nouvelles sanctions annoncées vendredi par les Etats-Unis, qui incluent l'entreprise publique russe chargée des exportations militaires, constituent "une excuse pour écarter la Russie du marché mondial des armements", a estimé la maison mère de cette société.

"Le fait que Rosoboronexport (entreprise chargée des exportations militaires, NDLR) soit visé confirme le véritable objectif des sanctions. Toutes ces grandes discussions et accusations ne sont qu'un excuse pour écarter la Russie du marché mondial des armements", a critiqué le service de presse du conglomérat Rostec dans un communiqué transmis à l'AFP, dénonçant "de la pure concurrence déloyale".

La Russie est le deuxième exportateur mondial d'armes dans le monde après les Etats-Unis et les sanctions américaines pourraient compliquer nettement la conclusion de nouveaux contrats.

En février, Rosoboronexport avait annoncé avoir vendu en 2017 "environ 15 milliards de dollars d'armes" à 53 pays, un niveau stable par rapport à l'année précédente.

Récemment, la Russie a conclu notamment un contrat pour la vente de missiles S-400 à la Turquie qui a suscité réserves et critiques parmi les alliés de la Turquie au sein de l'Otan en raison de son incompatibilité avec les systèmes de défense de l'Alliance.

Selon des experts, Moscou espère finaliser prochainement la vente de ces missiles antiaériens à l'Inde, son principal acheteur d'armes.

Accusée de faiblesse face à la Russie, l'administration américaine de Donald Trump a annoncé vendredi pour la première fois des sanctions contre des "oligarques" proches du Kremlin, visant en tout 38 personnes et entités qui s'ajoutent aux 19 personnes et cinq entités déjà ciblées mi-mars en réponse à des accusations d'ingérence électorale et à plusieurs cyberattaques.

Sept "oligarques" ainsi que douze entreprises qu'ils possèdent ou contrôlent font partie de la nouvelle liste. Parmi eux figurent Oleg Deripaska, propriétaire du géant de l'aluminium Rusal, Igor Rotenberg et Viktor Vekselberg, acteurs importants du secteur énergétique tout comme Kirill Chamalov, présenté comme le gendre du président Poutine.

Le patron du géant russe des hydrocarbures Gazprom, Alexeï Miller, également visé par les sanctions, a réagi en assurant que son intégration à la liste noire américaine signifiait qu'il "faisait tout comme il faut".

En plus de Rosoboronexport, plusieurs entreprises sont également sanctionnées, dont Rusal, qui a laconiquement déclaré "regretter" son inclusion dans la liste des sanctions, dans un communiqué cité par les agences russes.

"Nous soutiendrons encore davantage les entreprises russes qui ont été sanctionnées", a réagi le ministre russe de l'Industrie et du Commerce, Denis Mantourov, cité par les agences russes.
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