Article modifié le 8 mars 2024 á 19:50 GMT
24 mars 2024 : c’est la date choisie par le président de la République pour la tenue de l’élection présidentielle qui marque la fin de son second et dernier mandat. Macky Sall en a fait l’annonce en conseil des ministres mercredi dernier.
Après un bref flottement dû au fait qu'au moment ou était publié le communiqué du conseil des ministres, le Conseil constitutionnel décidait de retenir la date du 31 mars pour le scrutin, les deux institutions conviennent de rester sur le 24.
Interpellé sur la prééminence ainsi accordée au choix du chef de l'Etat au détriment de sa propre décision, le Conseil constitutionnel publie un communiqué le 7 mars pour justifier sa reculade avec deux arguments juridiques.
« La fixation de la date de l’élection et la convocation du corps électoral relèvent des prérogatives légales du Président de la République », rappellent les juges.
En second lieu, si les juges constitutionnels ont fixé une date, c’était en réponse à plusieurs saisines de candidats présidentiels exaspérés par « l’inaction » et le « dilatoire » du président Macky Sall accusé de vouloir gagner du temps. Or, dans sa décision du 15 février 2024, le conseil avait demandé au chef de l’Etat et à l'administration électorale (ministère de l'intérieur) de trouver une date « dans les meilleurs délais » pour la tenue de l’élection présidentielle.
Apres cette ''incompréhension", la machine s'est emballée. Les textes légaux relatifs à la campagne électorale ont été publiés : elle aura lieu du 9 au 22 mars sur l'ensemble du territoire national pour les 19 prétendants au fauteuil présidentiel.
Dans la foulée, le Conseil national de régulation de l'audiovisuel (Cnra) a dressé le calendrier des premiers jours de passage des candidats sur la Radio-télévision sénégalaise (Rts). Ce sera 3 minutes d'antenne quotidienne pour chacun d'entre eux en format pré-enregistré.
Initialement fixée au 25 février 2024, l’élection avait été repoussée de manière unilatérale par le chef de l’Etat dans son discours du 3 février sur la base de vagues accusations de corruption contre deux juges du Conseil constitutionnel.
L’assemblée est ensuite entrée dans la danse pour amplifier la confusion à travers une loi constitutionnelle qui était censée reporter la présidentielle à décembre 2024 tout en livrant les clefs d’un pouvoir transitionnel au président Macky Sall dont le mandat expire le 2 avril prochain.
Le 15 février, saisi par les candidats qu’il avait déjà retenus depuis le 20 janvier, le Conseil constitutionnel fait le grand ménage en annulant tous les actes pris par l’exécutif (décret de convocation du corps électoral) et le parlement (annulation de la loi du report du scrutin) pour rétablir l’ordre électoral.
Depuis, le président Sall qui avait l’obligation de fixer une date pour la présidentielle, tournait en rond sans tenir compte des délais légaux qui doivent encadrer le processus électoral. En dépit de nombreuses manifestations des organisations de la société civile et politiques, le chef de l’Etat avait choisi de dérouler son propre agenda pour aboutir à une « élection inclusive et transparente », avec le secret espoir de rebattre partiellement ou totalement les cartes.
Le dialogue national est intervenu dans ce contexte avec des conclusions favorables à la tenue de la présidentielle au 2 juin 2024 et une réouverture des candidatures.
Ce sont ces deux propositions que le Conseil constitutionnel a rejetées aujourd’hui dans une nouvelle décision rendue publique en début de soirée. [IMPACT.SN]







FRANCE


