300 milliards de francs CFA. C’est le montant de l’emprunt obligataire par Appel public à l’épargne (APE) lancé le 18 septembre 2025 par l’Etat du Sénégal sur le marché financier régional de l’Uemoa (Union économique et monétaire ouest-africaine). Cet APE dit citoyen « s’inscrit dans le cadre de la loi de finance rectificative 2025 et vise à financer les priorités stratégiques de l’Agenda Sénégal Vision 2050 », indique une note du ministère des Finances et du Budget. Les secteurs concernés pour capter les fonds obligataires sont l’éducation, la santé, l’énergie, l’agriculture/élevage, le numérique et la logistique (infrastructures), informe un document du Trésor public.
Cet Appel public à l’épargne dit citoyen, troisième du genre pour l’année 2025 « n’est pas une opération de plus », souligne Cheikh Diba, ministre des Finances et du Budget (MFB) dans son discours de lancement de l’opération. Il « s’inscrit dans une vision. Celle d’asseoir notre souveraineté économique sur des bases endogènes, durables et dynamiques » dans une « portée patriotique ».
« Cette opération (illustre) notre volonté de diversifier nos sources de financement et de mobiliser, au-delà des partenaires internationaux, l’épargne nationale ainsi que la contribution active et déterminante de notre diaspora », précise l’argentier de l’Etat. Elle fournit à l’Etat du Sénégal et à ses autorités les moyens de « consolider (la) souveraineté économique (du pays) en ayant recours à des modes de financement alternatifs impliquant la contribution des investisseurs nationaux, de la diaspora et des partenaires internationaux », relève un communiqué du MFB en date du 17 septembre 2025.
Depuis la divulgation en septembre 2024 de la dette cachée du Sénégal comme héritage de l’ancien régime du président Macky Sall, le pouvoir aux manettes depuis avril 2024 est confronté à de grosses difficultés économiques et financières. Pointé du doigt pour son laxisme dans la surveillance des indicateurs macroéconomiques du pays, le Fonds monétaire international (FMI) a convenu avec les autorités de suspendre les décaissements qui étaient prévus dont un pour l’année en cours. L’institution de Bretton Woods a décidé de prendre son temps pour y voir plus clair. Le gouvernement, lui, a préféré trouver des solutions alternatives comme l’appel public à l’épargne.
La partie innovation de cet APE 3 réside dans la possibilité ouverte aux Sénégalais de l’extérieur d’acheter des obligations garanties par l’Etat du Sénégal. Des acquisitions communément appelées « Diaspora Bonds ». Pour le ministère des Finances et du Budget, offre aux compatriotes établis à l’étranger « l’opportunité de participer directement à l’effort de développement national à travers un dispositif simple et sécurisé », lit-on dans le communique susmentionné.
Toutefois, si les acquéreurs d’obligations résidents au Sénégal bénéficient d’une « défiscalisation intégrale des revenus obligataires » au terme des périodes de maturité des Bonds, il ne semble pas qu’il en soit de même pour les Sénégalais de l’étranger.
Jugée attractive et accessible, l’obligation est de 10 mille francs CFA l’unité avec des taux d’intérêt annuels variant de 6,40 % à 6,95 % et suivant les maturités de 3, 5, 7 et 10 ans qui ont été retenues
« L’Appel Public à Épargne que nous lançons aujourd’hui va au-delà d’une simple opération de financement. Il est le symbole d’un Sénégal qui se réinvente, qui investit dans sa jeunesse, et qui trace la voie d’un avenir clair et ambitieux », a encore dit Cheikh Diba dans son discours.
La société de gestion et d’intermédiation en bourse Impaxis Securities a été choisie comme arrangeur et chef de file de l’opération étalée entre le 22 septembre et le 10 octobre 2025.






FRANCE


