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Remontée spectaculaire à Wall Street après un bain de sang sur les Bourses mondiales

Jeudi 6 Décembre 2018

Wall Street a opéré un rétablissement spectaculaire jeudi après un bain de sang sur les grandes places financières du monde entier, à la faveur d'informations faisant espérer que la banque centrale américaine augmentera ses taux moins rapidement.

L'indice vedette de Wall Street, le Dow Jones Industrial Average, a lâché 0,32% à 24.947,67 points. Le Nasdaq a pris de son côté 0,42% à 7.188,26 points et le S&P 500 a perdu 0,15% à 2.695,95 points.

Les investisseurs ont été rassérénés en milieu de journée par un article du Wall Street Journal prédisant que la Fed allait augmenter ses taux moins vite en 2019.

"Après la hausse de taux déjà prévue en décembre, elle pourrait se préparer à communiquer sur une pause", a décrypté Alan Skrainka de Cornerstone Wealth Management.

C'est une bonne nouvelle --les hausses de taux ont pour conséquence d'augmenter le coût du crédit et de ralentir la croissance-- mais elle est arrivée trop tard jeudi pour aider les autres grandes places du monde.

Elles ont été précipitées dans des chutes brutales par la nouvelle de l'arrestation au Canada de Meng Wanzhou, une cadre du groupe chinois Huawei, à la demande des Etats-Unis.
 
Carte mondiale des indices boursiers, le 6 décembre / © AFP / Sabrina BLANCHARD
La Chine s'est insurgée et la nouvelle fait craindre que la trêve fragile dans la guerre commerciale entre Pékin et Washington n'en souffre.

A Paris, le CAC a chuté de 3,32%, la Bourse de Francfort de 3,48% et la Bourse de Londres de 3,15%. Parmi les autres places financières, la Bourse de Milan a lâché 3,54% et celle de Madrid 2,75%.

- Mesures de représailles? -

Avant les indices européens, les Bourses asiatiques avaient également flanché après l'annonce de cette arrestation. A Tokyo, l'indice vedette Nikkei a reculé de 1,91%.

Les places chinoises ont enregistré des baisses particulièrement marquées: à Hong Kong, l'indice composite Hang Seng a chuté de 2,47%, celui de la Bourse de Shanghai a perdu 1,68% et celui de Shenzhen 2,17%.
 
Les présidents américain Donald Trump et chinois Xi Jinping à Pékin le 8 novembre 2017 / © AFP/Archives / Jim WATSON
"Les investisseurs craignent que la Chine ne se retire des négociations", a expliqué Chris Low, économiste en chef pour FTN Financial, notant que Huawei est le deuxième plus gros vendeur de téléphones dans le monde.

Selon des informations de presse, Washington soupçonnerait Mme Meng de violation des sanctions américaines contre l'Iran. Or cette arrestation intervient quelques jours seulement après l'annonce d'une trêve dans la guerre commerciale sino-américaine, qui pèse déjà sur la croissance mondiale.

Acté à l'issue d'une rencontre entre les présidents Donald Trump et Xi Jinping, ce cessez-le-feu d'une durée de 90 jours doit permettre aux deux premières puissances mondiales de renégocier leurs relations commerciales.

La Chine a promis jeudi qu'elle allait appliquer "immédiatement" des mesures convenues avec les Etats-Unis lors de la rencontre entre les deux présidents, sans pour autant parvenir à rassurer les acteurs de marchés.

- Craintes sur la croissance -
 
Avant les indices européens, les Bourses asiatiques avaient également flanché après l'annonce de l'arrestation de Meng Wanzhou / © AFP / Nicolas ASFOURI
L'arrestation au Canada de Meng Wanzhou ne permet pas à elle seule d'expliquer une telle débâcle des marchés actions, a estimé Andrea Tueni, un analyste de Saxo Banque.

"C'est un ensemble d'événements (qui jouent). Il y a bien sûr ce dossier commercial sur lequel il n'y a pas beaucoup d'optimisme des investisseurs, mais il y a également des craintes sur la croissance et la situation économique", a expliqué M. Tueni. 

Enfin, sur le front des changes, l'euro montait un peu face au dollar: vers 22H00 GMT, la monnaie unique valait 1,1379 dollar, contre 1,1344 dollar mercredi à 22H00 GMT.

De leur côté, les cours du pétrole ont chuté dans un marché qui s'interrogeait notamment sur l'ampleur éventuelle des baisses de production qui seraient consenties par l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), réunie à Vienne.

Le baril de Brent a perdu 1,50 dollar à 60,33 dollars à Londres et, à New York, le baril de WTI a lâché 1,40 dollar à 51,49 dollars.
 
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