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Racisme : Oxford va déboulonner la statue du colon Cecil Rhodes

Jeudi 18 Juin 2020

Le mouvement déclenché par la mort de George Floyd a relancé la campagne «Rhodes doit tomber», qui a obtenu que l’université britannique d’Oxford enlève la statue du colonisateur.


Une branche de l'université d'Oxford a voté mercredi pour déboulonner une statue d’un grand artisan de la colonisation britannique, Cecil Rhodes, après des manifestations aux cris de «Enlevez-la!» et «Décolonisez!»
 
L’Oriel College a également pris la résolution de monter une commission d’enquête indépendante sur les «questions importantes» soulevées par la statue de cet homme politique (1853-1902).
 
«Ces deux décisions ont été prises après une période de débat et de réflexion poussés, et en étant parfaitement conscients de l’incidence qu’elles devraient avoir en Grande-Bretagne et dans le monde entier», a écrit cette institution.
 
Une campagne intitulée «Rhodes doit tomber» avait été relancée le 9 juin. Elle durait depuis quatre ans mais a bénéficié du mouvement mondial antiraciste déclenché par la mort de l’Américain George Floyd à Minneapolis.
 
Cecil Rhodes, qui croyait à la supériorité de la race blanche comme beaucoup de défenseurs de la colonisation, avait donné son nom à la Rhodésie (les actuels Zimbabwe et Zambie) et fondé le géant du diamant De Beers. À sa mort, cet ancien étudiant d’Oxford avait légué une partie de sa fortune à l’Oriel College.
 
Churchill protégé contre les dégradations
 
La commission indépendante doit aussi examiner «comment l’engagement du College au XXIe siècle en faveur de la diversité peut mieux s’accommoder de son passé».
 
Au Royaume-Uni, une autre statue visée par la colère des manifestants antiracistes a été celle du négrier Edward Colston à Bristol, jetée dans un fleuve, tandis que celle du Premier ministre Winston Churchill à Londres était entourée d’une boîte métallique pour éviter toute dégradation.
 
Les promoteurs de «Rhodes doit tomber» ont dit attendre des actes maintenant. «Nous sommes déjà passés par là, c’est-à-dire que l’Oriel College s’engage à prendre une certaine mesure, mais ne la met pas en œuvre: notamment quand, en 2015, il avait promis de s’engager dans un exercice d’écoute démocratique de six mois», ont-ils écrit dans un communiqué.
 
La présidente du conseil municipal d’Oxford, Susan Brown, a rendu hommage aux militants «qui ont vu leur objectif se rapprocher, avec un grand pas fait aujourd’hui, mais aussi les militants de Black Lives Matter qui ont ravivé ce débat sur notre histoire et la façon dont elle doit être reconnue».
 
La ministre de l’Enseignement supérieur Michelle Donelan avait dit mercredi son opposition, estimant qu’il s’agissait d’une mesure «à courte vue». «Si on ne peut pas récrire notre histoire, ce qu’il faudrait plutôt c’est s’en souvenir et en tirer des leçons», avait-elle dit, selon l’agence de presse PA. (AFP/NXP)
 
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