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Procès en appel - L'opposant Ousmane Sonko condamné à 6 mois avec sursis pour diffamation et injures publiques

Lundi 8 Mai 2023

 
La Cour d’appel de Dakar a condamné cet après-midi Ousmane Sonko à 6 mois de prison avec sursis et 200 millions de francs CFA de dommages et intérêts pour « diffamation » et « injures publiques » contre le ministre Mame Mbaye Niang.
Un verdict plus sévère que les 2 mois avec sursis et 200 millions de francs CFA de dommages et intérêts  prononcé en première instance par un tribunal dakarois le 30 mars dernier.


 
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1.Posté par Me François JURAIN le 09/05/2023 13:31
Cet arrêt de la Cour est un véritable déni de justice, puisque cette procédure est nulle, frappée d'une nullité absolue, comme l'avait fort bien démontré l'avocat BRANCO, (interdit de séjour au SENEGAL, car non seulement notre dictateur en chef choisit ses adversaires pour les élections, mais il choisit également les avocats qui peuvent ou pas défendre ses adversaires!)

Ceci dit, pour que le Président puisse prendre en considération cette nullité, qui doit être présentée par l'avocat au Président avant tout débat au fond, aux termes de conclusions dénommées "in limine litis", encore faut-il que les avocats soient présents, ce qui ne semble pas être le cas. Rien ne sert d'avoir un pool de dizaines d'avocats, il vaut mieux en avoir que quelques uns, mais efficaces: le palais de justice est un endroit où l'on doit dire et faire le droit, et vu d'ici, j'ai bien peur que ces avocats soient tombés dans le piège qui leur était tendu, à savoir faire aussi, à leur tour, de la politique dans un lieu qui n'est pas fait pour ça, à un moment très mal choisi pour ça.
Même si ces procès sont des procès éminemment politiques, d'une injustice flagrante car le seul but étant de légitimer un troisième mandat interdit à Macky SALL, et que la chose en elle-même est outrageusement scandaleuse, relevant de procédés dictatoriaux inadmissibles au 21e siècle, il appartient plus que jamais que chacun soit dans son rôle. Or, le rôle de l'avocat, c'est de dire le droit écrit dont ne peut se soustraire, sauf forfaiture flagrante, n'importe quel magistrat.

A chacun de tirer les leçons de cette forfaiture et d'agir devant la Cour de cassation laquelle, rappelons-le, n'examine pas le fonds de l'affaire, mais uniquement le droit, et surtout contrôler si le droit a bien été ou pas respecté, ce qui n'est manifestement pas le cas ici. Et corriger les erreurs éventuelles qui ont été commises par les uns et les autres, y compris par le premier intéressé.

Savoir reconnaitre ses torts et corriger ses erreurs grandit un homme. Ce n'est en rien un signe de faiblesse, mais au contraire d'intelligence.
Me François JURAIN

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