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Paradis fiscaux et évasion fiscale : Comprendre le projet #WestAfricaLeaks

Mardi 22 Mai 2018

#WestAfricaLeaks est basé sur une masse de 27,5 millions de documents issus de tous les projets offshores précédents : Offshore Leaks, SwissLeaks, Panama Papers et Paradise Papers.


Par Anderson Diédri (Abidjan)
           
Ce 22 mai 2018, les 13 journalistes africains publient chacun dans son média une enquête sur une histoire qui implique de ‘’gros bonnets’’ dans son pays. En Côte d’Ivoire, deux médias, EburnieToday et L’Eléphant Déchainé, participent à ce projet intitulé «#WestAfricaLeaks ».
 
Tout a commencé en début d’année. Le Consortium international de journalistes d’investigation (ICIJ) basé aux Etats-Unis et la Cellule Norbert Zongo pour le journalisme d’investigation en Afrique de l’ouest (CENOZO) dont le siège est au Burkina-Faso convient 13 journalistes de 11 pays africains à Dakar au Sénégal les 15 et 16 février 2018. Il s’agit de la Côte d’Ivoire, du Sénégal, du Niger, du Mali, du Burkina-Faso, du Cap-Vert, de la Sierra-Leone, du Ghana, du Tchad, du Benin et du Togo et du Nigéria.
 
Echanges de mails, contrats confidentiels entre entreprises et Etats, transactions qui se chiffrent en milliards de francs Cfa, comptes bancaires secrets d’individus ou entreprises… Ces journalistes ont eu accès à ces documents. Si certains ont travaillé notamment sur les Panama Papers, la plupart des journalistes présents collaborent pour la première fois avec ICIJ. Et pour cause : si les précédentes enquêtes publiées notamment par les médias occidentaux ont fait le tour du monde, les histoires africaines ont été moins mises en évidence.
 
Le projet #WestAfricaLeaks vient donc exploiter ces millions de données confidentielles qui ont fuité afin de mettre en lumière les pratiques de fraudes et d’évasion fiscale utilisées par des hommes politiques, des hommes d’affaires et des entreprises notamment pour éviter de payer des impôts dans leurs pays, là où ils font prospérer leurs activités.

Ces documents révèlent des informations inédites sur des hommes politiques, des hommes d’affaires, des entreprises publiques ou privées, des représentants de gouvernement, des diplomates, etc. qui bien souvent créent des sociétés offshores pour se mettre à l’abri des lois fiscales…  Les enquêtes réalisées mettent en lumière la face cachée des paradis fiscaux.
 
West AfricaLeaks est basé sur 27,5 millions de documents issus des quatre projets offshores précédents : Offshore Leaks, SwissLeaks, Panama Papers et Paradise Papers. En effet, Offshore Leaks, également connu sous le « Secrecy for Sale », était la première enquête offshore du Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ). C’était 2,5 millions de documents de fuites venant pour la plupart des cabinets d’avocats offshores. Il a été publié en 2012.

SwissLeaks, publié en 2014, est basé sur de 60 000 documents de la banque privée HSBC en Suisse. La valeur totale des comptes de plus de 100 000 clients dépassaient 100 milliards de dollars.
 
Panama Papers est le troisième projet offshore. Publié en 2016, il portait sur une fuite massive de 11,4 millions de documents du cabinet d’avocats Mossack Fonseca – d’où proviennent les documents sur lesquels l’équipe de la Côte d’Ivoire a travaillé dans le cadre du projet #WestAfricaLeaks. Les Panama Papers ont eu un effet retentissant dans le monde et ont par exemple conduit à la démission du Premier ministre islandais. Mossack Fonseca, qui a cessé ses activités après les nombreuses révélations des médias, avait son siège au Panama et des bureaux dans plus de 30 pays.
 
Enfin, les dernières enquêtes publiées en 2017 concernent les Paradise Papers. Ce sont 13,4 millions de documents de documents dont la moitié provient du prestigieux cabinet d’avocats Appleby.
 
Ce sont toutes ces bases de données qui servent à la publication conjointe de 13 enquêtes dans 11 pays ce 22 mai. D’autres publications suivront…
 
 
 
 
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