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Pape Alé Niang - Un pan de liberté arraché en attendant l'abandon des poursuites

Mercredi 14 Décembre 2022

Après 38 jours de détention entre les locaux de la Sûreté urbaine (SU) et la prison de Sébikhotane, le journaliste Pape Alé Niang a bénéficié d’une de liberté provisoire accordée par le juge du 2e Cabinet et à laquelle le Parquet ne s’est pas opposé. La requête avait été introduite depuis vendredi 9 décembre par les avocats Me Moussa Sarr, Me Ciré Clédor Ly et Me Bamba Cissé  auprès du juge, dès après l’audition au fond de notre confrère. Cette libération est cependant assortie d’un contrôle judiciaire qui va limiter les expressions et mouvements de Pape Alé Niang, au moins jusqu’à un éventuel procès.
 
Pendant plusieurs semaines, alors que Mes Sarr, Ly et Cissé travaillaient les côtés techniques du dossier et en disséquaient les failles - notamment sa forte connotation politiques - la Coordination des Associations de Presse (CAP) a développé deux plans d’action visant à obtenir la libération inconditionnelle de Pape Alé Niang.

Quatre éléments ont constitué des étapes clefs de cette bataille : la publication du mémorandum démontrant la vacuité du dossier incriminant Pape Alé Niang, la marche nationale organisée le 18 novembre à Dakar et dans plusieurs capitales régionales, la grève de la faim entamée par notre confrère le 2 décembre et le coup d’éclat survenu à l’Assemblée nationale le 11 décembre jour de la Déclaration de politique générale (DPG) du Premier ministre.
 
A côté, la CAP a développé une formidable bataille d’opinion, en particulier sur les réseaux sociaux, rencontré d’éminentes personnalités pour soutenir sa cause, fait jonction avec de nombreuses organisations de la société civile : Amnesty International Sénégal, Ligue sénégalaise des droits humains (LSDH), Rencontre africaine pour la défense des droits de l’homme (Raddho). Des séances de travail ont été collectivement tenues avec ces OSC pour harmoniser la collaboration.
 
Avec Reporters sans frontières (RSF), la CAP a fait une descente à la prison de Sébikhotane pour rencontrer Pape Alé Niang. C’était juste avant qu’il déclenche sa grève de la faim. Sur place, Christophe Deloire avait délivré un puissant plaidoyer en faveur de l’élargissement de notre confrère devant une forte présence des médias.  
 
Réagissant à cette libération de Pape Alé Niang, le coordonnateur du Collectif de lutte Ibrahima Lissa Faye a posté le message suivant :
 
« Merci à vous. Vous avez répondu présent dès les premiers moments du placement de Pape Alé Niang sous mandat de dépôt. Grâce au soutien du collectif, la CAP a pu tenir et combler ses lacunes organisationnelles pour faire face. Ce que nous avons fait, nous l’avons réalisé pour nous-mêmes. Les politiques sauront que nous serons toujours debout pour défendre notre profession. »
 
Pape Alé Niang avait été arrêté dans la rue le 6 novembre dernier par des policiers de la SU puis inculpé pour trois chefs d’accusation : « diffusion d’informations militaires non autorisées par la hiérarchie, recel de documents administratifs et militaires, diffusion de fausses nouvelles de nature à jeter le discrédit sur les institutions publiques. » Autant d'éléments que ses avocats et la CAP assimilent à des poursuites politiques visant à faire taire un journaliste critique du pouvoir. 
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