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PLAIDOIRIES OFFENSIVES : "Bocoum, le dernier verrou pour exécuter Khalifa Sall & consorts»

Mercredi 21 Février 2018

Mamadou Oumar Bocoum, ancien percepteur de la ville de Dakar, Comptable des projets de l'Etat
Mamadou Oumar Bocoum, ancien percepteur de la ville de Dakar, Comptable des projets de l'Etat
Les deux percepteurs municipaux sont-ils les chouchous du parquet et de la partie civile sous bannière de l’Etat du Sénégal dans le procès dit de la caisse d’avance ? Pour les défenseurs de Khalifa Sall & Cie, cela ne fait aucun doute.  «La complaisance du procureur et l’extrême bienveillance de la partie civile à l’endroit de Mamadou Oumar Bocoum et Ibrahima Touré» ont été des données essentielles dans ce procès, s’est indigné Me Pape Leyti Ndiaye.
 
«Le procureur et les avocats de l’Etat se sont arrangés pour ne jamais nommer ces deux là.» Partant de là, Me Ndiaye a théorisé une possibilité. Si les deux percepteurs sont ainsi chouchoutés, c’est que l’un d’eux, Mamadou Oumar Bocoum, «est le dernier verrou visant à exécuter Khalifa Ababacar Sall, Mbaye Touré et les autres», d’où le cordon de sécurité dressé autour de lui et qui en ferait un intouchable.
 
Non loin de là, Me Youssouf Camara a dit à l’intention du tribunal que, par exemple, que Ibrahima Yatma Diaw, le chef de la Division financière de la ville de Dakar, «n’est qu’une marche, qu’un dégât collatéral (car) celui qu’on veut atteindre, c’est Khalifa Ababacar Sall.»
 
Sur ce, il a mis en garde Malick Lamotte et ses deux assesseurs : «monsieur le président, c’est un schéma qu’on vous a présenté pour que vous les condamniez tous. Vous avez le choix !» Pour sa part, Me Abdou Dialy Kane n’a pas fait dans la dentelle au cours de sa plaidoirie. «Machiavel n’a pas sa place dans la justice. La justice ne doit exécuter que ce que veut la loi », avant de lancer au tribunal: «monsieur le président, si vous faites ce que le parquet vous demande de faire, vous aurez condamné la justice dans notre pays.» 
 
La non détention de Mamadou Oumar Bocoum a longuement été analysée par la défense des prévenus. «Pendant 120 mois, de 2011 à 2015, il a payé 1,830 milliard de francs Cfa au titre de l’urgence», a ironisé Pape Leyti Ndiaye. Un «exploit» qu’il dramatise rapidement en faisant la comparaison avec «les souffrances » de Fatou Traoré, la seule femme du groupe, incarcérée depuis presque un an «pour avoir prêté un papier entête et un cachet» dans le cadre du «mécanisme» d’établissement des factures du «Gie Keur Tabbar.»
 
Au fond, a-t-il expliqué, le percepteur Bocoum, «fonctionnaire intelligent et maîtrisant les textes du haut de ses vingt deux années de pratique professionnelle», ne s’est jamais ému du fait que ce Gie qui servait de support pour les décaissements de fonds a été payé pendant 120 mois.
 
«Il a fermé les yeux sur tout, en particulier sur le fractionnement du marché de riz et de mil parce qu’il sait que sans cette astuce, le recours à l’appel d’offres devenait inévitable.»  Du côté de Me Boubacar Kane, une question se pose : «pourquoi l’Etat du Sénégal n’a pas poursuivi Mamadou Diop et Pape Diop s’il n’est intéressé que par le deniers publics ? »
 
Tous comptes faits, «les deux percepteurs ont choisi de sauver leurs têtes ; je ne les juge pas, c’est leur choix. Dieu les jugera», a soutenu Me Camara avec force références coraniques et prophétiques axées sur les conséquences de l’injustice. En réalité, a-t-il ajouté, «il y a des gens qui ont choisi de rester dans la politique, et d’autres de persévérer dans le mensonge.»
 
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