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Noël, un vrai faux anniversaire du vrai Messie : Juifs, musulmans et chrétiens face à Jésus-Christ (Paix sur lui)

Vendredi 6 Janvier 2017

Noël, un vrai faux anniversaire du vrai Messie : Juifs, musulmans et chrétiens face à Jésus-Christ (Paix sur lui)
RECAPITULATION
 
Dans les 5 parties déjà traitées, il a surtout été question de l’annonce des anges relative à la conception miraculeuse et virginale de Jésus et aussi des conditions de sa naissance. Des comparaisons sommaires ont été faites entre les récits du Coran et des évangiles sur ces premières étapes de la vie de Jésus (Paix sur lui) ainsi que sur les noms et qualificatifs qui posent la question de sa véritable identité. Voici la récapitulation en 13 points.   
 
A partir de 538 av. J-C, les israélites (descendants d’Israël, un autre nom de Jacob fils d’Isaac, fils d’Abraham) dispersés en terre babylonienne après la première destruction du temple en 586 av. J-C  commencent à revenir en Palestine, et pour le judaïsme majoritaire de nos jours, c’est en ces temps que le phénomène prophétique prend fin chez les fils d’Israël avec les derniers « petits prophètes » que sont Agée, Zacharie et Malachie ; 
 
Face à ce « un silence de Dieu » et d’absence d’un Roi d’Israël, il se développe au sein du peuple des groupes sectaires avec des conceptions différentes de la Thora, de la foi et de la pratique voire du rapport à l’autorité romaine, ainsi que la croyance à l’avènement prochain d’un descendant du roi David, aussi appelé « Mashia’h » (le Messie) qui va restaurer la souveraineté politique du peuple d’Israël et assoir une royauté éternelle accompagnée d’une vraie connaissance de Dieu et d’une paix universelle ;  
 
C’est dans un contexte religieux et politique de domination romaine que va naitre Jésus moins de 10 ans (l’année exacte n’est pas connue) après le début du calendrier grégorien et l’église romaine finit par fixer sa date de naissance le 25 décembre (fête de Noel) pour la faire coïncider voire la substituer à la fête païenne qui célébrait à Rome le « Soleil invaincu », à chaque solstice d’hiver ;  
 
Les évangiles de Luc et de Matthieu ainsi que le Coran comportent des récits de la conception et de la naissance de Jésus qui laissent voir des convergences mais aussi des divergences pas du tout anodines alors que les sources judaïques gardent le silence sur ce sujet, puisque pour elles il n’est plus question de prophétisme et de plus, la messianité de Jésus n’est pas établie vu qu’il ne remplit pas le critère obligatoire d’appartenance à la lignée du roi David de par son père ; 
 
Les évangiles canoniques de Luc et de Matthieu ainsi que le Coran rapportent des événements qui se passent dans les familles parentes marquées par les noms de Marie fille d’Amram selon le Coran, Jésus fils de Marie, Zacharie et son fils Jean ;
 
Si Luc et Matthieu ne donnent pas les noms et la lignée de Marie, le christianisme ne donne pas de réponse catégorique et irréfutable sur son appartenance à la descendance de David alors que sa parenté avec Elisabeth « fille d’Aaron », la femme de Zacharie selon Luc laisse penser qu’elle pourrait être de la lignée des Lévites (un des 12 fils de Jacob) ;
 
Il se trouve que l’appartenance de Marie au clan des Lévites et non à celui de Juda (un autre fils de Jacob dont le roi David est un descendant) remet en cause la prophétie de la Bible hébraïque (Ancien testament) de la jeune fille (vierge), qui n’est autre que Marie selon son (ladite prophétie) interprétation chrétienne, et qui va donner naissance au sauveur qui sera de la maison du roi David ;
 
Pourtant, malgré le fait que nombre de commentateurs du Coran ont adopté une généalogie davidique de Marie, nous pensons que c’est par manque de vigilance à l’égard de la fiabilité des listes qui circulaient à leur époque, 7 siècles après J-C, et que l’appartenance de Marie (donc de Jésus par sa Mère), à la maison de David est sujette à caution. Notre thèse est que Marie et ses deux parents (père et mère) appartiennent à la lignée d’Aaron fils d’Amram, fils de Lévis, fils de Jacob, fils d’Isaac, fils d’Abraham;  
 
Il en découle qu’à notre humble avis, l’appartenance de Marie au clan des Lévites ainsi que la naissance de son fils Jésus sans père, est le signe de l’arrêt du phénomène prophétique au sein de la lignée de Jacob et donc d’Isaac son père, fils d’Abraham et de son basculement vers la lignée d’Ismaël, l’autre fils d’Abraham et au bout du fil c’est Muhammad (PSLF) qui apparait comme l’annonce Jésus dans le Coran ;  
 
Malgré des divergences entre les évangiles de Luc et de Matthieu et d’autre part, entre celles-ci et le Coran, une convergence existe sur le caractère miraculeux et virginal de la conception et de la naissance de Jésus ;
 
Une divergence de taille et irréductible entre le christianisme majoritaire et l’islam se cristallise sur le statut et l’identité de Jésus dont la naissance est annoncée par les anges vu que pour les deux évangiles citées, ce dernier est « le Fils de Dieu », « Fils du Très-Haut », « fils de David », « Emmanuel, Dieu qui sauve » et la théologie le consacrera comme étant de même nature que le Père, bref, une des trois de la même Personne divine (le Père, le Fils et l’Esprit Saint) ;
 
Par contre, dans le Coran, quoique né d’une façon miraculeuse, Jésus a été créé de par une Parole de Dieu (kalimah) « lancée » à une Marie vierge, et animé par un Esprit venant de Dieu (Rûh) insufflé dans le sein de cette dernière. Il est nommé et qualifié partout dans le Coran par des termes qui établissent un rapport de servitude à l’égard de Dieu ;
 
Le Coran l’appelle serviteur de Dieu « ‘ abdullah », le Messie (Al Masîh), fils de Marie, prophète (Nabiy) et messager (Rasûl) aux fils d’Israël, assujetti au commandement de la prière et de la Zakât, confirmateur de la Thora, dépositaire de l’Evangile et annonciateur de l’avènement du sceau du prophète qui va venir après lui, Muhammad (PSLF) entre autres indications sur son identité humaine et jamais divine même si extraordinaire, exceptionnelle et unique dans l’histoire de l’humanité ;
 
Les parties qui vont suivre seront consacrées à la compréhension de ce qui fonde et explique les différentes postures du judaïsme, du christianisme et de l’islam sur le statut de Jésus, ses missions, la fin de son apostolat sur terre et la question de son retour. Etant entendu qu’en toile de fonds, il se pose depuis 2500 ans, cette lancinante question de l’attente messianique chez les adeptes des trois familles abrahamiques. En d’autres termes, s’il en est, de quoi Jésus est-il le signe ?
 Ahmadou M. Kanté
Imam, écrivain et conférencier, amakante@gmail.com
 
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