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Nicaragua: cinq opposants supplémentaires arrêtés, 26 au total

Mercredi 7 Juillet 2021

Le président Daniel Ortega
Le président Daniel Ortega
 
Trois dirigeants d’un mouvement paysan, dont un candidat à la présidence, et deux leaders étudiants ont été arrêtés au Nicaragua, ce qui porte à 26 le nombre d’opposants au gouvernement du président Daniel Ortega arrêtés depuis début juin à quelques mois de l’élection présidentielle.
 
Les arrestations ont eu lieu lundi soir, a indiqué mardi la police dans un communiqué.
Parmi les trois dirigeants de l’organisation Mouvement paysan, figurent Medardo Mairena, candidat à l’élection présidentielle du 7 novembre, et Pedro Mena.
 
Les deux hommes ont été condamnés à 200 ans de prison pour « terrorisme » et d’autres délits, accusés d’être responsables de la mort de policiers pendant les manifestations anti-gouvernementales de 2018. Ils ont bénéficié d’une loi d’amnistie en juin 2019.
 
Deux dirigeants étudiants, Lester Aleman et Max Jérez, accusés par le pouvoir d’être les « meneurs » de l’occupation de deux universités lors des manifestations de 2018, ont également été arrêtés. Ils avaient également bénéficié de l’amnistie.
 
En 2018, Lester Aleman, 23 ans, avait acquis une certaine notoriété en demandant la démission du président Ortega en sa présence.
 
« Rendez-vous devant tout ce peuple (...) Nous ne pouvons pas dialoguer avec un assassin », avait-il lancé.
 
« Ils pensaient être des empereurs mais, en réalité, ils n’étaient que des êtres humains minuscules et misérables », a réagi mardi la vice-présidente Rosario Murillo, épouse de Daniel Ortega, sans nommer les opposants interpellés.
 
Les cinq militants sont notamment accusés d’« atteinte à l’indépendance et à la souveraineté » du pays et d’« incitation à l’ingérence étrangère », en vertu d’un nouvel arsenal législatif voté récemment par le Parlement, dominé par le parti du chef de l’Etat.
 
« Chaque jour s’éloigne la possibilité que le Nicaragua ait des élections libres, justes et équitables. Le harcèlement et la persécution contre les voix dissidentes ne cessent pas », a réagi Antonia Urrejola, présidente de la Commission interaméricaine des droits humains (CIDH).
 
Amnesty international a appelé à une « réponse plus énergique et coordonnée » de la communauté internationale que le gouvernement nicaraguayen « défie en violant toujours plus les droits humains ».
 
Six candidats à la présidentielle ont été arrêtés depuis le 2 juin, dont la plus sérieuse adversaire du chef de l’Etat, Cristiana Chamorro, 67 ans, fille de l’ancienne présidente Violeta Chamorro (1990-1996) qui avait battu Daniel Ortega dans les urnes.
 
Parmi les autres opposants arrêtés figurent des militants des droits humains, des hommes d’affaires, des journalistes, des étudiants, ainsi que d’ex-guérilleros sandinistes et compagnons d’armes du président nicaraguayen qui ont depuis pris leurs distances avec le chef de l’Etat, revenu au pouvoir en 2007. Il avait déjà été président de 1979 à 1990.
 
Daniel Ortega, 75 ans, qui devrait briguer un quatrième mandat consécutif, affirme que les opposants arrêtés ne sont ni des « candidats », ni des « politiques », mais des « criminels » qui cherchent à le renverser avec l’aide financière des Etats-Unis.
 
En 2018, le Nicaragua a été secoué par une contestation exigeant la démission de M. Ortega et de son épouse, accusés par leurs détracteurs d’avoir instauré une « dictature » marquée par la corruption et le népotisme.
 
Une violente répression a fait 328 morts, des centaines d’opposants ont été emprisonnés, notamment à El Chipote, et plus de 100.000 Nicaraguayens se sont exilés. (AFP)
 
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