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Mamadou Lamine Diallo (Tekki) : «Avec le soutien du Fmi, Macky Sall cache plus de 400 milliards d’arriérés intérieurs.»

Mercredi 7 Mars 2018

Mamadou Lamine Diallo, président du mouvement Tekki, affirme que l’Etat sénégalais tente de dissimuler une dette intérieure supérieure à 400 milliards de francs Cfa, avec la complicité du Fonds monétaire international (Fmi). Décryptage…


La charge vient du président du mouvement Tekki et député à l’Assemblée nationale. «Macky Sall, Boun Abdallah Dionne et Amadou Bâ cachent plus de 400 milliards francs Cfa d’arriérés intérieurs avec le soutien du Fonds monétaire international (Fmi)», affirme Mamadou Lamine Diallo, dans un contexte où «tout le monde se plaint des créances impayées sur l’État du Sénégal, c’est un secret de polichinelle».
 
Poursuivant, il défend dans sa question économique hebdomadaire rendue publique hier, que «l’opposition a demandé publiquement au Gouvernement pourquoi le gonflement à 1686,8 milliards de l’autorisation d’emprunter du Président de la République dans la loi de finances 2018 ?».
 
À l’en croire, «la réponse est claire désormais, les faits étant têtus, ils ont montré que le gouvernement des "surdoués" de Benno bokk yakaar accumule des arriérés intérieurs». À ce propos, il note qu’«en réinterprétant les données budgétaires inscrites dans la loi des finances 2018, on trouve 406 à 481 milliards francs Cfa d’arriérés intérieurs, y compris peut-être des services faits non ordonnancés».
 
Clamant que «c’est cela la vérité», le président du mouvement Tekki relève qu’«à ce montant, si vous ajoutez l’amortissement de la dette et peut-être le rachat de l’eurobond, nous sommes à 1024 milliards francs Cfa». Non sans dire que «les politiciens clientélistes voudraient sans doute ajouter les 641 milliards d’emprunts pour les investissements financés sur ressources internes, nous sommes alors à plus de 1500 milliards francs Cfa de besoins de financement pour Macky Sall». Ainsi, lui de s’interroger : «À combien le marché fixera ses prétentions en tenant compte des revenus futurs du pétrole et du gaz ?».
 
Comme éléments de réponses, il dit que «l’on sera fixé ce mois-ci. La presse spécialisée dans la finance mondiale parle du Sénégal sur les marchés et les banques engagées à cet effet».
 
Montant au créneau, il pose une autre problématique sur la table : «Le fond est de savoir pourquoi le Fmi a fermé les yeux sur les arriérés intérieurs ? Depuis que Macky Sall a demandé un débat public sur les questions économiques, à chaque fois que j’ai posé une question, le ministère a répondu que le Fmi a félicité le Gouvernement pour ses performances». Autant de raisons pour indiquer que «la responsabilité du Fmi est donc engagée, en particulier son représentant à Dakar ces dernières années, l’ancien ministre mauricien».
 
«MACKY SALL PRÉFÈRE L’ÉCONOMIE DU "TIOMPAL"»
 
Par ailleurs, parlant des ressources naturelles, Mamadou Lamine Diallo révèle que le Président Macky Sall préfère «l’économie du "tiompal" à la gouvernance démocratique du pétrole et du gaz». Il ajoute : «L’honorable et respectable député Mansour Sy Jamil nous a parlé du "tiompal" que lui a servi avec mépris le Président Macky Sall».
 
Pour lui, «loin d’être seulement une pique, il s’agit d’une conception profonde de la gouvernance économique. Macky Sall cherche à concentrer toutes les richesses dans ses mains pour donner ensuite à qui il veut, quand il veut et combien il veut». C’est pourquoi, justifie-t-il, «il n’a pas pardonné au Maire de Dakar de vouloir gérer tout seul les fonds politiques logés dans la rubrique "dépenses diverses" du budget de la ville de Dakar».

A ses yeux, ce type de gouvernance «trouve sa prédilection dans les ressources naturelles, qui, à cause de leur caractère épuisable, produisent des rentes. Toute la question est de savoir comment se partager la rente ? Les firmes minérales sont plus à l’aise avec un prédateur ; une entente à deux est plus facile que la transparence avec le peuple».
 
Ce qui le pousse à signifier que «c’est la gouvernance Mobutu Sese Seko, dans laquelle les firmes vont faire du "tiompal" avec les États africains, à charge pour les dictateurs de faire à leur tour du "niangal" avec leurs affidés. Avec l’affaire du gaz de St-Louis, Macky Sall veut conduire le Sénégal dans cette voie». (Par Abdoulaye MBOW, Tribune)
 
 
 
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