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Macron se dit au coeur du jeu mondial lors d'un entretien musclé

Lundi 16 Avril 2018

PARIS (Reuters) - Emmanuel Macron s’est présenté dimanche comme étant au coeur du jeu diplomatique mondial et a vanté le caractère juste de sa politique face aux critiques lors d’un entretien télévisé musclé, son deuxième en quatre jours.

Au moment où la France est agitée par plusieurs mouvements sociaux, au premier rang desquels celui des cheminots, le chef de l’Etat a dit ne pas voir de coagulation des mécontentements.

Sur le plateau avec vue sur la Tour Eiffel installé par BFM TV, RMC et Mediapart au Palais de Chaillot, il a annoncé de futures mesures pour financer le coût grandissant de la dépendance des personnes âgées.

“C’est un nouveau risque qu’il nous faut construire”, a-t-il dit, jugeant “pas mauvaise” l’idée que d’autres jours de travail y soient consacrés sur le modèle de la “journée de solidarité”.

Il a par ailleurs annoncé que la dette de la SNCF serait progressivement reprise par l’Etat à partir du 1er janvier 2020.

Les journalistes Jean-Jacques Bourdin pour BFM TV et RMC et Edwy Plenel pour Mediapart ont multiplié les questions difficiles et le ton a été souvent très vif, Emmanuel Macron leur lançant de nombreuses piques.

“Je n’aime pas la malhonnêteté intellectuelle”, a lancé le chef de l’Etat. “Arrêtez de dire des bêtises”; “est-ce une question où un plaidoyer ?”; “votre raisonnement est faux”, “vous pouvez décider de tout confondre”, “vous n’êtes pas des juges !”, a encore déclaré.

Face à un président qui a affirmé sa volonté d’instaurer une distance avec les médias, les journalistes ont défendu la légitimité d’un questionnement censé refléter celui des Français.

“Nous sommes là pour poser les questions (...) elles peuvent vous déplaire mais nous sommes là pour le faire”, a dit Edwy Plenel. “Vous n’êtes pas le professeur et nous ne sommes pas les élèves.”

AU COEUR DU JEU MONDIAL

Emmanuel Macron a défendu les frappes françaises, américaines et britanniques menées samedi contre des sites du régime syrien, hors du cadre des Nations unies, et s’est présenté comme étant au coeur du jeu mondial.

“Nous avons la pleine légitimité internationale”, a dit le chef de l’Etat car le droit a été bafoué par l’utilisation d’armes chimiques.

Il a vanté son influence, expliquant avoir convaincu le président américain, Donald Trump, de ne pas se désengager de Syrie et de ne frapper que de sites chimiques.

Il a ajouté dialoguer de façon franche avec le président russe, Vladimir Poutine, expliquant qu’il lui avait dit qu’il était complice de l’utilisation de ces armes chimiques par le régime syrien qu’il protège.

De la même façon, il a dit avoir eu un “dialogue de vérité” avec le prince héritier d’Arabie saoudite.

Mais il a répliqué aux journalistes que “de là où je suis on ne peut pas se contenter de donner des leçons de morale depuis Paris”.

Sur le front intérieur, il s’est défendu de mener une politique favorable aux plus riches, dont l’emblème serait la transformation de l’ISF, assurant qu’il n’avait “pas d’amis”.

Il a dit ne voir aucune cohérence entre le conflit à la SNCF, le mal-être à l’hôpital, les heurts à Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique), les retraités fâchés par la hausse de la CSG ou les étudiants et professeurs protestant contre la réforme de l’accès à l’université.

“Je ne souscris en rien au fait qu’il y aurait une coagulation des luttes. Je suis déterminé et je n’aime pas la malhonnêteté intellectuelle donc je la combats”, a-t-il dit.

“Mon objectif reste de réconcilier et d’unir le pays mais on ne l’unira pas par l’inaction, en cédant à la tyrannie de certaines minorités qui se sont habituées à ce qu’on leur cède, en refusant de transformer le pays”, a-t-il ajouté.

La future réforme des retraites supprimera tous les régimes spéciaux, a-t-il confirmé, et établira des règles transparentes.

Il a dit que rien n’était décidé sur une éventuelle réforme de la taxe foncière mais a précisé qu’aucun nouvel impôt, local ou national, ne serait créé, ce qui supposera de réorienter une partie d’un impôt existant pour financer la suppression totale de la taxe d’habitation.
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